Citation:
Les Gnostiques
De leur propre aveu, les premiers chrétiens étaient incessamment critiqués par d'autres érudits de grande réputation qui furent diffamés en tant que "païens" par leurs adversaires chrétiens. Ce groupe a inclu beaucoup de Gnostiques, qui se sont énergiquement opposés à l’affirmation d’une manifestation physique de leur dieu. On peut montrer que les chrétiens ont emprunté plusieurs des caractéristiques de leur homme-dieu aux Gnostiques, ce qui signifie "Ceux qui savent," une désignation vague s’appliquant à diverses confréries et écoles ésotériques. Les réfutations des chrétiens contre les gnostiques indiquent que l’homme-dieu chrétien était une insulte aux gnostiques, qui soutenaient que leur dieu ne pouvait prendre forme humaine.
La Gnose a, je le répète, des fondements métaphysiques
radicalement différents de ceux du judéo-christianisme. Il y a eu, dans l’histoire, de nombreuses écoles gnostiques. Toutes, cependant, partagent un certain nombre de doctrines communes :
- elles prétendent accéder à une connaissance transcendante par le biais de l’initiation (ésotérisme) ;
- elles envisagent l’existence du monde physique comme le résultat d’une catastrophe initiale, d’une chute originelle. Le mouvement de l’univers, selon eux, est donc une involution (retour à l’origine), et non une évolution.
Inutile de dire que ces deux premiers points ne se retrouvent absolument pas dans le christianisme.
Selon leur façon d’envisager « Dieu » (qui a un sens différent de celui de la Bible), on peut les diviser en deux groupes :
- les disciples de Marcion, de Mani (Manichéens), les Cathares, qui enseignent l’existence de deux Principes, l’un bon, l’autre mauvais. Le Dieu bon est assimilé, pour certains (comme Marcion) au Christ, et le Dieu mauvais à celui de l’Ancien Testament. Cette vision gnostique est d’ailleurs à l’origine de l’anti-judaïsme chrétien.
- les disciples de Valentin, pour lequel il n’existe qu’un seul Principe, un Absolu qui, pour une raison inconnue, connaît une tragédie intérieure, à la suite de laquelle apparaît un principe mauvais, qui est à l’origine du monde physique et des corps. Les âmes sont donc en situation d’exil.
Dans les deux cas, les Gnostiques combattent le monothéisme hébraïque, pour lequel il n’y a qu’une seule divinité, qui n’a pas connu de tragédie intérieure, et a créé un monde physique qui n’a rien de mauvais en soi.
Citation:
· Adad d'Assyrie
· Adonis, Apollon, Héraclès ("Hercule"), et Zeus en Grèce
· Alcides de Thèbes
· Attis de Phrygia
· Baal de Phénicie
· Bali d'Afghanistan
· Beddru du Japon
· Buddha en Inde
· Crite de Chaldée
· Deva Tat du Siam
· Hésus des druides celtes
· Horus, Osiris, et Sérapis d'Egypte, dont l'aspect barbu avec de longs cheveux a été adopté pour le personnage du Christ
· Indra au Tibet
· Jao au Népal
· Krishna en Inde
· Mikado des Sintoos
· Mithra en Perse
· Odin des Scandinaves
· Prométhée au Caucase
· Quetzalcoatl au Mexique
· Salivahana aux Bermudes
· Tammuz de Syrie (qui fut, dans un mouvement typique de la fabrication des mythes, plus tard transformé en disciple Thomas16)
· Thor en Gaule
· Monarque universel des Sibyles
· Wittoba des Bilingonèses
· Xamolxis de Thrace
· Zarathustra/Zoroastre en Perse
· Zoar des Bonzes
Je pourrais ajouter aussi le dieu Baldr (mythologie nordique) à cette liste, lui qui a souvent été plus ou moins pris, dans les premiers temps de syncrétisme pagano-chrétien scandinave, pour une figure christique.
Il est bien intéressant, pour le chercheur du XIXème ou du XXème s. de chercher des correspondances archétypales entre l’histoire de Jésus et les mythologies du monde.
Mais il ne faut quand même pas oublier que soutenir la thèse selon laquelle l’histoire du Christ ne serait rien d'autre qu'un composite de dizaines d’autres revient à prétendre que ceux qui ont rédigé les évangiles 1) connaissaient toutes ces histoires, 2) avaient l'intention de les réunir en une seule.
Je l’ai dit, le consensus habituel sur la date de composition des évangiles tourne autour des années 90 de notre ère, soit une soixantaine d’années après les faits. Selon des auteurs sérieux, qui ne manquent pas d’arguments solides pour étayer leurs thèses, ces textes auraient été recopiés à partir d’originaux en hébreu, rédigés eux dans la décennie suivant la crucifixion. Toutes les connaissances encyclopédiques dont nous disposons aujourd'hui sur les mythologies du monde n’étaient évidemment pas accessibles aux Juifs du Ier s…
Difficile d’imaginer qu’ils aient connu (et bien connu) l’histoire des dieux européens Thor, Odin, Esus, dieux barbares inconnus des Romains eux-mêmes. Ou bien Indra et Jao, venu de l’Himalaya, ou Beddru, du Japon. Ou même Bouddha, dont la vie n’était tout de même pas célèbre sur les rives méditerranéennes. Et je ne dirai rien de Quetzalcoatl ou Salivahana, d’Amérique !
Quand on cherche des ressemblances, on peut toujours en trouver, a posteriori. Même si certaines semblent un peu légères (dire que Jésus tire sa représentation d’homme barbu du dieu égyptien Sérapis…).
Je voudrais aussi dire deux ou trois choses : tout d'abord, il faut prendre les informations colportées sur le site en question (
truthbeknown) avec une nécessaire distance. Au vu de certaines thèses et liens colportés par le (la) webmaster, je dirais : prudence. Cela n'a pas l'air bien académique. Il conviendrait de reprendre toutes ses informations sur les mythologies, et de les étudier de près. Pour ma part, je ne suis pas un spécialiste.
Mais surtout, j'aimerais savoir en quoi retrouver dans les mythologies pré-chrétiennes des éléments proches de l'histoire de Jésus reviendrait nécessairement à affirmer l'inexistence de ce dernier.
Comme je le disais, si on une liste de 20 personnages mythologiques, et qu'on veut trouver parmi eux des points communs, on y arrivera sans peine. On passera généralement sous silence les points de divergence, même si ceux-ci sont plus importants que les ressemblances formelles.
En ce qui concerne l'histoire de Jésus, c'est assez évident. La théologie, la philosophie, la métaphysique développée par le bouddhisme, ou l'hindouisme, ou le zoroastrisme, ou les mythologies grecque, égyptienne ou nordique, diffèrent du christianisme sur des points essentiels. Les fondements ontologiques, par exemple, sont opposés (monisme contre dualisme). Là où les mythologies parlent d'exil et de retour à l'Un, le christianisme parle d'évolution et d'union. Ce ne sont que des exemples.
Je ne connais pas M. Roger Peytrignet et son ouvrage. Sachant toutefois qu'il est membre éminent de l'Union Rationaliste, qui est elle d'obédience communiste depuis bien des décennies, et que le communisme, en règle générale, n'aime pas le christianisme, qu'il considère comme une opiacée monothéiste, je ne suis pas surpris outre mesure.
Quant à M. Luigi Cascioli, il poursuit inlassablement son grand objectif, qui est de voir reconnaître par les tribunaux l'interdiction du Christianisme...
Tout cela pour dire que ces deux hommes se situent tous deux dans la frange la plus farouchement anti-chrétienne de l'athéisme militant.
Ce qui ne veut pas dire que leurs thèses soient a priori fausses, mais qui devrait un peu relativiser leur valeur en tant que sources.
Je sais qu'il est une tentation, chez les zététiciens de tout poil, plutôt que d'affronter le christianisme sur le terrain des idées, de lui dénier tout droit à l'existence en s'acharnant à démontrer que Jésus lui-même n'a pas existé. Une chose qu'il ne leur viendrait pas un seul instant à l'esprit pour Socrate, par exemple...
Citation:
Ne trouvez-vous pas cela étonnant que l'on conserve le saint suaire, alors que le christianisme veut détacher autrui du côté matériel de la vie ?
Mais le christianisme ne veut pas détacher quiconque "du côté matériel de la vie" ! Tout le monde n'est pas fait pour être moine. J'ajoute : tout le monde
ne doit pas être moine !
Je sais trop bien qu'il y a eu pénétration, à toutes époques, des thèmes gnostiques (toujours eux), et dépréciation de la matière et du corps.
Mais même si certaines formes sont communes, l'ascétisme chrétien, quant il est pratiqué, n'est pas l'ascétisme hindouiste ou bouddhiste.
J'ajoute : le propos du christianisme n'est pas l'ascétisme, tout simplement !
En ce qui concerne les reliques, par conséquent, je ne vois pas de contradiction. Je ne vois pas ce qui est étrange dans leur conservation. C'est de la révérence envers un passé que l'on considère comme estimable, simplement.
D'ailleurs, je ne voudrais pas dire de bêtises, mais il me semble qu'il y a des reliques dans le bouddhisme aussi, non ?
Amicalement,
Logos