Je suis totalement d'accord... On ne peut pas contraindre, ni convaincre, un enfant à se mettre à la lecture, tout ne peut passer que par l'envie et le plaisir, sinon, ça devient une corvée, un "devoir" et à partir de ce moment-là, c'est fichu.
Une fois qu'il aime lire, l'enfant se tournera vers ce qui lui plaît le plus, son goût s'affinera, et il ira vers des auteurs de plus en plus complexes.
De toute façon, il y a tellement de bons livres, de toutes les époques, toutes nationalités, et de tous les genres, qu'on en aura jamais fait le tour.
Personnellement, et dieu sait si j'aime lire, je me rappelle qu'en Première, lire Zola avait été une véritable torture. Je n'ai jamais accroché avec cet auteur, son style ne me correspond pas ( bien que je reconnaisse sa place dans la littérature, et la politique aussi, française ), y'avait rien à faire... il me gonfle pour restée polie.
Cela ne veut pas dire que je sois inculte, c'est une question de sensibilité personnelle.
De toute façon, le "bon goût universel" n'existe pas, la littérature, comme tout art, est d'abord une affaire de sensibilité, et d'amour même...
Je voulais aussi revenir à ce que disais Khâgnous... Euh, attendez, je rassemble tout ce que je voulais dire... ( c'est pas toujours facile tous les jours, tout ça...

).
Citation:
Trêve d'amalgames ! Non, les jeunes ne sont pas plus illétrés qu'autrefois (c'est même le contraire), pas moins dislexiques.
Tu l'as dit toi-même : tu es en hypokhâgne. Ne le prends pas mal ( là n'est pas mon intention ) mais tu as la chance d'avoir un niveau qui t'a permis d'y rentrer, ce qui est loin d'être le cas pour tout le monde, et tu te retrouves avec des personnes qui ont le même niveau que toi.
Donc, tu ne peux pas être tout à fait objectif sur le niveau général des lycéens et des étudiants.
Personnellement, je suis en fac de droit, et il m'est arrivé de travailler en groupe, ou de donner un petit coup de main à des personnes qui étaient en 1ère ou 2ème année... Et désolée, le niveau général d'orthographe et de synthaxe de certains ou certaines me laissait parfois perplexe.
Et croyez-moi, ce n'est pas toujours facile de reprendre la dissert d'une amie et d'essayer gentiment de lui faire comprendre que ce qu'elle a écrit, ça ne veut pas dire grand-chose...
De plus, tu parles de la méthode globale et de dyslexie... ça tombe bien, je peux parler des deux....
Donc, je suis dyslexique, et j'ai eu la chance ( je dis bien la chance ) d'avoir appris à lire avec une institutrice "vieille école" qui pratiquait une sorte de méthode semi-globale ( enfin, dans mes souvenirs ) et d'avoir eu très tôt des livres dans les mains. Mais honnêtement, je ne sais pas si j'aurais pu m'en sortir si j'avais dû apprendre à lire avec la méthode globale. Pour moi, un texte aurait plutôt ressemblé à une sorte de bouillie et pas à un ensemble cohérent.
Et au passage, la dyslexie n'est pas non plus une tare intellectuelle... Il ne faut pas oublier qu'Einstein était dyslexique.
Citation:
La culture n'est pas un marché, c'est là qu'est le débat.
Là, je suis d'accord.
Citation:
Au diable donc ces écrivants bouffis d'orgueil; à force de lire des torchons, de les imiter, de s'en accomoder, on s'éloigne de la vraie littérature, on la dit obscure, on la répugne, on la répudie... Lire est un effort, certes, mais rien d'insurmontable : la vérité se mérite.
Franchement, je ne sais pas si on peut parler d'effort au sens propre... Quand un livre vous transporte et vous touche, il n'y qu'à se laisse-faire, les pages tournent d'elles-mêmes. Je ne vois pas, pour ma part, d'effort là-dedans, quand bien même se serait un livre "difficile". Il n'y a que du plaisir, car même et surtout, quand le livre est difficile, on sent bien que l'auteur ne nous prend pas pour une "bille" et nous respecte, justement parce qu'il n'a pas écrit quelquechose de trop facile, et c'est ça qui fait plaisir.
Le plaisir de se sentir grandit, et de grandir aussi, parce que les meilleurs livres sont ceux qui vous rendent meilleurs. Ceux qui font qu'entre la première et la dernière page... vous avez changé.
Citation:
L'écrivain quant à lui, est cet ouvrier assidu, qui respecte à la (belle-)lettre la charte de Boileau*; il descend des poètes, il travaille la forme, il espère son lecteur, il fait son oeuvre, car il sait que l'histoire lui donnera raison.
C'est marrant, tu me fais en tous points penser à mon prof de Lettres de Première ( oui, celui-là même qui m'a obligée à lire Zola... mais je l'aimais bien quand-même, ou je l'aimais bien pour ça, justement...

). Il nous avait fait étudié des passage de
Lector in Fabula de Eco, et tenait exactement le même discours.
Je vais encore parler de moi, mais bon...
Il se trouve que j'écris ( ou j'essaye, on fait ce qu'on peut...

). Franchement, je ne sais pas si je respecte à la lettre ce que nous dit ce bon vieux Nicolas...
Par contre, j'en suis une autre de règle, une phrase qui m'a percuté le cerveau et ne m'a plus jamais lâché, parce qu'elle correspond exactement à la façon doit je conçois la littérature.
Elle est de Jean Cocteau : "
Ecrire est un acte d'amour, sinon, ce n'est que de l'écriture."
Tu vois, je ne crois pas qu'il y ait de règle préécrite, gravée immuablement dans le marbre : ou plutôt, il n'y en a qu'une seule... Fais ce que tu aimes, aimes ce que tu fais et fais le par amour. Le reste, tout le reste, suivra forcément, sans même avoir besoin du moindre effort, parce que c'est l'amour qui te porte.