Bonjour.
Le hasard de la navigation sur Internet m’a mené à ce site.
Je souhaite livrer à vos commentaires un témoignage vécu, sur un évènement toujours inexpliqué à mes yeux, pouvant apparaître à ceux qui y croient comme la manifestation d’un « esprit frappeur » - Hypothèse que ma raison réfute.
Les faits remontent au mois d’aout 1981, en Bretagne dans la région du Trégor.
J’étais alors animateur dans une petite colonie de vacances pour enfants de 6 à 10ans. Le bâtiment était de nature parallélépipédique, à un étage, avec un toit plat, et formait un L avec le réfectoire.
Comme dans toutes les colos à l’époque, une fois les gamins endormis, il était coutumier pour les animateurs de se retrouver autour d’un cinquième repas, pour préparer les journées à venir. Au bout de quelques jours, deux animatrices ont fait part à l’équipe d’un phénomène qui les inquiétait : La nuit, elles entendaient des coups sourds irréguliers, comme si quelqu’un était en train de marcher sur le toit. L’une d’entre elles croyait au spiritisme et commençait à flipper grave. D’autres se marraient et racontaient des histoires tordues pour foutre l’ambiance. Les derniers, dont je faisais partie, tout comme le directeur, préféraient privilégier une explication technique. (Comme la propagation dans les canalisations des bruits de fonctionnement de la chaudière, par exemple.)
Devant l’insistance récurrente des deux animatrices, nous avons finis par prêter attention au phénomène les nuits suivantes, et à l’entendre tous. C’était très bizarre. Fort heureusement, le bruit n’était pas suffisant pour réveiller quelqu’un en train de dormir (en particulier les enfants), mais il était tout à fait audible si on était éveillé.
Les coups variaient en intensité (Du crescendo au decrescendo – ou inversement), en vélocité (parfois rapides, parfois lents), interrompus par des plages de silence. Une certaine ambiance a fini par s’installer au sein de l’équipe, et le directeur nous a prévenus que le premier qui en parlerait aux gamins serait viré sur le champ.
Ce qui était normal.
Nous avons été quelques uns à nous accrocher à l’hypothèse de bruits de canalisation, mais malgré toute notre attention et les vérifications d’usage faites, en examinant la chaudière, aucun élément de preuve n’apparaissait de ce coté là.
Par ailleurs, nous avons interrogé les cuisinières et les femmes de ménage pour savoir si l’équipe précédente d’animation du mois de juillet leur avait signalé ces bruits, mais on nous répondit par la négative.
Le phénomène avait ceci de particulier qu’on ne pouvait en deviner l’origine : A l’intérieur du bâtiment (que ce soit au rez-de-chaussée ou à l’étage), il nous semblait provenir de l’extérieur, et lorsque nous étions dehors dans la cour, il nous semblait provenir de l’intérieur. Le seul endroit du bâtiment où il n’était pas audible était le réfectoire.
D’autres ont pensé à un rôdeur, et une nuit nous avons pris l’échelle et sommes tous monté sur le toit pour voir s’il y avait quelqu’un. Vue d’extérieur, la scène aurait paru risible, car certains avaient leurs opinels ouverts en prévision d’une mauvaise rencontre. Une fois sur le toit, nous avons vraiment eu l’impression cette fois que les coups provenaient de l’intérieur du bâtiment.
Nous sommes redescendus, et avons divisé l’équipe en deux. La moitié se faisait le rez-de-chaussée, et l’autre le 1er étage. En faisant attention de ne pas réveiller les enfants, nous avons inspecté en enfilade chaque dortoir, regardant sous les lits, ouvrant les armoires, vérifiant également les communs (douches et toilettes), ainsi que les espaces privés des animateurs. Pour n’aboutir à rien de concluant … à l’exception d’un enfant dont le lit était contre un mur, et qui dormait en se balançant, cognant sa tête régulièrement contre la cloison, sans que cela ne le réveille.
Maigre résultat, mais sur le coup on s’est dit qu’on avait enfin l’explication. Il fut décidé pour les nuits suivantes d’éloigner du mur le lit de cet enfant, pour qu’il ne se cogne plus la tête en se balançant.
Les nuits suivantes, le phénomène se manifestait toujours. Vu le contexte et la drôle d’ambiance qui s’installait au sein de l’équipe, l’imagination commençait à briser les digues de la raison, et je me suis vu pendant quelques nuits à mal dormir, gardant la lumière allumée, la porte ouverte avec vue plongeante sur le couloir, et l’opinel ouvert à portée de la main.
Des animatrices peu rassurées, ont demandé au cours de ces premières nuits, à dormir (en tout bien tout honneur) avec des animateurs.
Et puis on a tous fini par s’y habituer. Entre nous, nous avons baptisé « Boum-boum » cette manifestation nocturne, et des fois nous l’apostrophions vainement par des « Ta gueule, Boum-boum ! », lorsque nous voulions nous endormir.
Chaque nuit, jusqu’à la fin du séjour, nous avons ainsi cohabité avec « Boum-Boum ». A notre connaissance, et fort heureusement, aucun des enfants n’a eu vent de tout ceci.
Nous sommes rentrés sur Paris, en n’ayant aucune explication rationnelle à ce phénomène qui a gardé tout son mystère.
En aout 1982, je suis retourné au même endroit, toujours en qualité d’animateur. Mais « Boum-Boum » ne s’est à aucun moment manifesté, et les nuits furent tout à fait tranquilles.
Voilà une expérience qui me laisse toujours sur ma faim, faute d’explication à ce jour.
En effet, je suis de cette sorte de mécréant rationaliste qui ne veut croire en rien qui ne soit explicable par la science. Toutefois, je ne suis pas à l’abri des tours que l’imagination peut me jouer dans certains contextes anxiogènes susceptibles d’entamer ma raison.
Je suis de cette sorte d’homme qui ne croît ni à la magie, ni au surnaturel, mais qui adore les spectacles d’illusionnisme pour l’invitation au rêve et au merveilleux qu’ils procurent.
Je suis de cette sorte d’homme qui s’intéresse volontiers aux mythes et légendes de toute sorte susceptible de nourrir mon imaginaire en tant que contes fictionnels, pour ma culture personnelle, sans toutefois accorder foi à leur réalité.
Je suis de cette sorte d’homme que la vision matérialiste des choses rassure, et qui considère que les esprits, les dieux, et l’au-delà, ne sont que le produit de l’imagination humaine. Je me satisfais de l’idée que la mort est le terme de la vie, et qu’il n’y a rien ensuite.
J’ajouterais même qu’il me serait pénible d’être confronté à des preuves irréfutables (selon les canons de l’approche scientifique) m’amenant à admettre la réalité des dieux, des esprits, ou de phénomènes surnaturels de toute sorte, susceptible d’avoir une influence sur le cours de mon existence. Car j’aurais l’impression que quelque chose échappe à mon contrôle (et à mon libre arbitre dont je suis jaloux), et que je ne serais plus maître ni de mes choix ni de mon destin, sous l’œil d’une puissance supérieure qui telle une épée de Damoclès pourrait interférer à tout moment.
Bien, je vous laisse à présent à vos commentaires.
Cordialement votre.
_________________ Que mes ennemis vivent le plus longtemps possible pour être les témoins de ma réussite !
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