Nebius a écrit:
Bof, il nous reste quand même l'électricité, encore une source d'énergie qui peut être produite à grande échelle.
Centrales nucléaires, piles à combustible...
Encore faudrai-t-il trouver un moyen de la stocker convenablement sans la transformer.
J'en reviens au peak oil, ça m'intéresse.
Donc, passons en revue les différentes solutions alternatives au pétrole :
Les centrales nucléaires produisent de l'électricité, mais qui doit être consommée "sur le champ", on peut très difficilement la stocker. C'est pour cela que le parc nucléaire français fonctionne à flux tendu, et exporte son excédent. Les batteries sont coûteuses, polluantes, et surtout ont un rendement très faible et une durée de vie limitée. Equiper tous les véhicules avec des batteries nous mettrait très vite face à une pénurie de matériaux tant la demande serait grande, en prenant compte l'autonomie très faible.
La pile à combustible. Cela fonctionne avec du gaz éthylique, dérivé de l'alcool, donc une énergie renouvelable, ce qui est intéressant a priori. Deux problèmes se posent : d'abord la masse. Les prototypes de piles à combustible nécessitent une place et un poids énormes dans un véhicule. Ensuite, last but not least, une pile à combustible nécessite des matériaux conducteurs rares, comme le platine, qui sont détruits au cours du processus. D'où pénurie évidente.
Le moteur à hydrogène. D'abord, l'hydrogène pose d'énormes problèmes de sécurité et de stockage. Les expérimentations actuelles provoquent de telles déperditions de gaz que, employées à grande échelle, on suppose qu'elles accélèreraient le problème de l'effet de serre de manière très dangereuse.
Ensuite, l'hydrogène n'est pas une source d'énergie, mais un vecteur. Il faut une énergie équivalente en amont pour l'obtenir. On en revient au nucléaire, la production mondiale d'uranium devrait être multipliée par cinq pour satisfaire cette solution, avec tous les problèmes de déchets toxiques, etc. que cela suppose. De toute façon, il faut dix ans pour lancer un programme nucléaire, d'autant que les centrales françaises sont presque toutes en bout de course (voire périmées). Et le peak oil ne nous laisse pas dix ans.
Les biocarburants. Si vous avez un moteur diesel, il est possible de le faire rouler à l'huile Lesieur ordinaire, à condition de procéder à un ajustement mécanique pour l'adapter au changement de fluidité. De plus, ça ne rejette pas davantage de CO2 dans l'atmosphère que ce que la plante a absorbé au cours de sa croissance, ce qui est écologique. Solution miracle, alors ? Non ! Si l'on consacrait la moitié des terres arables françaises à la culture du tournesol et du colza, cela ne couvrirait qu'un sixième de nos besoins, pour le seul domaine des transports. De plus, cultiver nécessite de l'énergie en amont, des machines, des engrais et des pesticides (dérivés du pétrole !) et on en revient à un rendement faible.
En matière de rendement, avec une unité d'énergie consommée pour trente unités d'énergies produites, le pétrole reste LA star incontestée des sources d'énergie depuis un siècle. Même conjuguer toutes les alternatives possibles (nucléaire, éoliennes, solaire) ne permettrait pas de retrouver un rendement aussi exceptionnel...