L'assignation de la
responsabilité, la dénonciation de l'irresponsabilité et l'exigence d'imputabilité sont le ressort socio et politico-logique de cette controverse.
Le réseau Al Qaida est probablement le seul et unique auteur des attentats mais il n'est pas le seul
responsable de la tragédie : les (ir)responsables s'égrènent en amont et en aval de la chaîne de commandement américaine. Si l'on accepte la thèse officielle, nous sommes forcés de reconnaître que 19 terroristes, sans entraînement particulier autre que deux années de cours de pilotage de cessna, réussirent à tromper la 'vigilance' de la maison blanche (pourtant avertie de l'imminence d'une attaque terroriste via les airs) et à déjouer Norad et tout le dispositif de sécurité aérienne (incapable d'intercepter à temps les appareils détournés, notamment les vols 115 et 77).
La rapidité avec laquelle les noms et l'identité des terroristes furent ensuite rendus public est venue confirmer, par contraste, que le système de défense américain opère à deux vitesses, que des maillons de la chaîne n'ont pas fait leur travail et failli à leur tâche.
Si le mot
imputabilité avait toujours un sens, les têtes auraient roulé sur le parterre de la maison blanche et les collines du Colorado... Mais les dites têtes sont toujours bien en place. Plutôt que de rendre des comptes, elles pointèrent le doigt vers un suspect de convenance, l'Irak, un pays qui n'a - que l'on sache - aucune responsabilité dans les attentats du 9-11.
Depuis ce temps, la population irakienne compte son lot de victimes innocentes, Al Qaida continue de frapper et Ben Laden court toujours... C'est à pleurer.
L'ironie avec les partisans de la thèse d'un attentat commandité par le gouvernement US, c'est qu'ils disent, dans le fond, qu'il est impossible que leur gouvernement puisse avoir été incompétent et irresponsable à ce point, qu'il est impossible que celui-ci, avec les toutes les ressources et les informations à sa disposition, fut incapable de prévoir, prévenir et neutraliser une opération qui avait plus de chances d'échouer que de réussir, qu'il est impossible que le système de défense du pays le plus puissant au monde puisse avoir été déjoué par 19 types... Non, il fallait que ce soit voulu, prévu et tout calculé d'avance par des gens à la tête de ce même pays...
C'est étrangement plus rassurant de croire ça. Ça implique que le gouvernement n'aurait jamais perdu le contrôle de la situation, qu'il savait exactement ce qu'il faisait et donc que les citoyens américains sont, dans le fond, entre bonnes mains
