J'avais écris un gros pavé mais la malédiction de l'écran bleu est passé par là.
L'apprentissage de la lecture se fait bien dès la maternelle, par des exercices assez éloignés; en petite section par exemple, ils apprennent à dessiner des ronds, dans le sens inverse (?), c'est déjà de la préparation à l'écriture. Plus tard, en grande section, la reconnaissance des mots courants est au programme. En fait, ça m'avait surpris en intervenant en maternelle, TOUT est pensé en termes d'objectifs de développement, toutes les activités sont pensées, à ce niveau, les méthodes pédagogiques en maternelle sont plus proches de l'éducation spécialisée que pendant tout le reste de la scolarité.. . N'en déplaise à l'ex monarque, la maternelle ce n'est pas de la garderie.
Pour revenir sur la méthode globale, je doute qu'elle soit à elle seule la cause de l'épidémie de dyslexie actuelle, si tant est qu'elle existe. Déjà, parler de méthode globale aujourd'hui, je n'y crois pas trop, à moins de tomber sur un inconditionnel de Decroly. Ce que la plupart des instits utilisent c'est une méthode mixte comme la "colo". Celles ci ont l'avantage sur les méthodes "pures" de multiplier les stratégies d'apprentissage, gestuel, comme pour la fille d'Arkaïn,visuel, par des codes couleurs désignant les éléments de la phrase (la ponctuation en vert, les mots courts en bleu, les mots connus en jaune)... et surtout elle permet à l'enfant, inconsciemment, de choisir sa méthode, certains enfants vont avoir une mémoire visuelle et pourront donc mettre en place une espèce de méthode globale...
Je m'embrouilles, exemple:
un nouveau texte- première lecture par l'instit- travail en groupe pour décomposer la phrase- on isole la ponctuation, puis les mots courts (le/la être/avoir) puis les mots connus déjà travaillés. Là, on est clairement dans une méthode globale, les gamins ne décomposent pas les mots, ils les repèrent dans la phrase.
Deuxième phase, les mots nouveaux, toujours en groupe la classe va décomposer le mot lettre par lette, syllabe par syllabe. On est là dans une méthode syllabaire (bique?).
On ajoute à ça tous les moyens de stimulation, tous les outils possibles comme le gestuel et on a une bonne méthode adaptée à tous.
Je pense que brûler la globale, comme on le fait aujourd'hui va amener à l'excès inverse, une méthode tout syllabaire, et on aura aussi des enfants qui décrocheront.
L'école dans laquelle j'ai bossé était une petite école de campagne, avec des classes mixtes (GS/CP-CE1/CE2...) et des petits groupes, avec un plus un adulte présent ponctuellement dans la classe (moi , en tant que 'auxiliaire de vie scolaire), ça permet à l'enfant de reprendre des apprentissages non acquis, voire (et je me souviens des grandes section qui savaient lire à la fin de l'année) pour les plus doués d'anticiper sur les acquis de l'année suivante.
Et enfin, je me répète, le principal problème de l'école en France aujourd'hui, c'est la concentration des apprentissages sur une période très courte, le CP, cette normalisation des enfants fait qu'inévitablement ceux qui ne sont pas assez murs, ou fragilisés par des faits extérieurs décrocheront cette année là, alors qu'un ou deux ans plus tard, ils seront prêts à franchir cette étape.
(ça c'est mon côté
"libres enfants de Summerhill")