Bonsoir. Je m'ennuie ce soir. Alors en parcourant un peu ces pages, j'ai décidé de venir vous faire part d'une chose qui m'est arrivé il y a de cela quelques années maintenant, six, si on veut être précis.
Avant de me livrer à son récit, je précise que je ne suis pas un de ces allumés -je ne vise absolument personne- emprisonné d'une vision sectaire, où que sais-je encore, religieuse, voir fanatique, qui témoignerait d'une façon totalement subjective, en ne laissant pas la place à la remise en cause de leurs thèses fumeuses. Je précise cela car je pense que ce qui va suivre en a largement besoin. C'est donc la raison pour laquelle je ne raconterais ici uniquement les faits avérés qui me sont arrivés, il n'y aura ni commentaire, ni avis, ni interprétation de ma part.
Je crois qu'on peut commencer.
J'ai dix-huit ans. Lorsque j'étais un peu plus jeune, j'avais pour habitude de passer quelques jours d'été chez mes grands parents. Ces derniers possédaient une énorme maison. D'aussi loin que je me souvienne, j'adorais aller là-bas, car j'avais ma chambre à moi, chose impossible, impensable même, chez moi, où je dormais dans la même pièce que ma mère et ma soeur.
Toutes les nuits, après avoir brièvement regarder la télévision -ça n'a jamais trop été mon truc-, je me plongeais dans le noir , fermait les yeux en attendant le sommeil, et appréciait le silence des environs - j'habitais en plein centre ville, au beau milieu d'un boulevard qui a l'époque était, en plus, en pleine rénovation, autant dire que le silence était d'or lorsque j'y allais.
Voilà où je veux en venir. Un soir, après avoir habituellement fait mon rituel quotidien, je plonge dans le sommeil. J'allais alors faire ma première paralysie du sommeil, phénomène que j'ignorais totalement à l'époque, à 12 ans. Je ne me souviens pas de mon rêve, mais je pris soudainement conscience que je rêvais. Je trouvais ça bizarre, j'étais moi-même le maître de mon rêve. Cette sensation m'a beaucoup déplu, je me suis mis donc à essayer de me réveiller. En vain. Mais au bout d'un certain moment, je ne voyais plus mon rêve, mais plus que du noir. Je ne savais pas du tout où j'étais, j'étais conscient, je ne dormais pas, je sentais que mes paupières étaient ouvertes sans que je puisse voir ; je ne voyais même pas du noir, je ne voyais tout simplement rien, le néant, c'est inexplicable. D'un coup d'un seul, j'ai entendu des énormes rafales de vent. La panique. Pourtant, rien ne bougeait dans la pièce. Ma chambre était dépourvu de volets, et pourtant, j'entendis des volets claquaient très fort, et très près de mes oreilles. Une musique, non, une mélodie, très faible se jouait au lointain, elle était magnifique, je n'avais jamais rien entendu de tel, encore aujourd'hui. Elle tentait de m'apaiser. Le vent se mit soudain à souffler encore plus fort, chose que je pensais impossible. La chose qui va suivre à présent va sans doute me faire passer pour un fou à vos yeux, et encore aujourd'hui je n'en parle pas trop. J'insiste réellement sur le fait que ce n'est pas facile, déjà de mettre des mots dessus, et surtout d'en parler, ça reste un traumatisme, à 12 piges, c'est pas commun. Mais la distance physique qu'il y a entre vous et moi saura dépasser cette gène. Je continue. Le vent continuait de souffler, et d'un coup, j'entendis un énorme fracas métallique. Pas plus extraordinaire que le vent... Oui. Sauf, que je sentis que c'était sur moi qu'on avait tapé, et que la sorte de métal sur lequel on avait frappé, c'était moi. Premier fracas, puis plus rien. J'avais sentis physiquement et moralement le coup, je voulais à tout prix qu'on me laisse tranquille, à cet instant je croyais que j'étais en train de mourir. Ce n'était pas une énorme douleur, enfin je sais pas je n'ai jamais été très douillet, c'était largement supportable, mais ça surprend quand même. Après le premier fracas, j'entendis au loin des sortes de chuchotements, enfin c'est inexact, on aurait dit plutôt du vent qui soufflait de manière très, mais alors très, très lente. Le vent s'était donc calmé. J'essaye de me détendre, mais je n'y arrive pas, j'ai très peur. Puis, d'un coup une multitude de fracas métallique retentissent sur moi cette fois, j'avais vraiment l'impression que les coups voulaient rentrer en moi, me pénétrer, comme si une main cognait un corps en vu de le transpercer, d'atteindre ses boyaux. Je voyais toujours le néant, mes paupières étaient grandes ouvertes, et j'étais paralysé -paralysie du sommeil comme je l'ai dis plus haut. Puis, au bout d'un moment, les coups continuèrent de plus belle, mais une voix sorti de nulle part se mit à hurler. Je pus alors entendre distinctement ce qu'elle dit : "Il est dans la lumière de Dieu, pars." Evidemment, là, je viens de perdre toute crédibilité à vos yeux. En me relisant ça me fait moi même sourire, et je pense que si je lisais ça je n'y croirais pas une seule seconde. C'est pourtant hélas ce qui m'est arrivé. Après quoi, les fracas métalliques ont cessés, le vent aussi, les volets aussi. Et c'est en réalité à ce moment là que je réalisa que pendant tout ce temps que mes paupières étaient ouvertes car je n'ai pas eu à les ouvrir pour retrouver la vue. Je tourna immédiatement la tête vers le côté pour regarder le réveil où était marqué l'heure. Je pleura énormément. Puis je décida de sortir de la chambre, et regarda le miroir sur la porte d'en face de ma chambre. Je m'approcha pour mieux me contempler : j'étais torse nu, et je voyais sur mon corps pleins de petits hématomes, j'ai eu plusieurs bleus sur tout le corps quelques jours après, ce que je voyais dans le miroir c'était des marques blanches, comme lorsque l'on presse fort la peau lorsqu'il fait froid et que celle ci devient plus blanche qu'ailleurs pendant quelques secondes.
Voilà.
Je précise que je ne crois pas en Dieu, même après cette histoire, et même après ce que cette voix a hurlé. Voyez-moi comme Nietzsche : je pense que "Dieu est mort". J'ai refais après beaucoup d'autres expériences dans le même genre, assez troublantes.
Hors contexte, il y a quelques jours, il me fallait un certificat médical pour commencer la musculation à mon entrée à la fac, mon médecin m'a demandé s'il y avait une quelconque chose de bizarre. Je lui ai dis qu'il m'arrivait de manière relativement fréquente de faire des paralysies du sommeil, et que j'avais des hallucinations sensorielles, auditives, et visuelles, il m'a répondu quelque chose qui m'a légèrement surpris : comme quoi, je ne faisais que rêver et qu'il n'avait jamais rien entendu de tel.
C'est tout pour ce soir, désolé d'avoir été un peu long, j'ai essayé au mieux de rendre la lecture agréable et d'aérer le pavé. J'ai fais plusieurs expériences de ce genre, j'ai commencé par la première, si ça vous intéresse, j'en partagerais d'autre. Bonne soirée!
Dernière édition par Peirone le Lun Août 06, 2012 01:25, édité 1 fois.
|