Techniquement, "ésotérisme" désigne ce qui est "caché", ce qui est "à l'intérieur" (c'est en gros ce que cela signifie étymologiquement), et qui est réservé à l'initié est donc dissimulé aux yeux du profane.
Pour le reste, il est assez difficile de définir l'ésotérisme de façon "monobloc", parce qu'au fil de l'histoire, son acceptation a évolué.
Mais de nos jours, je ne sais pas si on peut encore parler d'ésotérisme, dans la mesure où tout type de "savoir" est finalement diffusé largement... alors qu'au départ, ce savoir ne l'était qu'à des personnes choisies, puis initiées (il ne peut avoir d'ésotérisme sans initiation), lesquelles ne devaient révéler sous aucun prétexte les "arcanes" qu'elles avaient reçu, sous peine d'une sanction qui pouvait aller jusqu'à la mort physique ou "symbolique".
Au niveau littérature, il y a un peu de tout, je dirais... mais si tu veux du "solide", je te conseille déjà L'Esotérisme de Pierre Alain Riffard : dense, très long, très compliqué à lire (il n'a pas une langue facile), mais au moins, il y a de la matière et cela constitue une bonne base de départ (et une bibliographie conséquente pour la suite).
Et puis, à la base, l'ésotérisme, c'est pas cencé être facile...
Après, pour moi, je ne saurais trop comment le définir. Plus on se documente sur le sujet, plus cette définition devient floue...
Mais je vois déjà cela comme une sorte de "discipline" de pensée : chercher toujours plus loin la compréhension du "Pourquoi ?", ne pas se laisser aller à la satisfaction des petites joies de l'égo mais au contraire viser des révélations plus élevées et essentielles, ne jamais se reposer sur ses lauriers, mais être toujours à l'affût d'une connaissance supérieure... quitte à laisser de côté les petites mesquineries du jeu social humain, si on joue le jeu à l'extrème.
Je ne pense pas que l'ésotérisme ait grand-chose à voir avec la présentation New-age genre arc-en-ciel et petits papillons partout : au contraire, l'exigence est toujours élevée, elle l'a toujours été (la sélection pour l'Ecole Pythagoricienne de Crotone était "impitoyable", certaines initiations recouvraient une dimension parfois violente -voir certains rites chamaniques amérindiens- sinon morbide : l'initiation étant une mort à soi-même, puis une renaissance, et cette dimension existe toujours dans l'initiation maçonnique, par exemple, et le passage dans le Cabinet noir ), et l'on attend de l'impénitent apprenti initié qu'il se surpasse : tant intellectuellement qu'humainement. En gros, il faut laver plus blanc que blanc, ou du moins essayer... (voir par exemple les Constitutions d'Anderson pour les Francs-Maçons).
En ésotérisme, il y a aussi une forte recherche d'un retour à une sorte "d'Unité" : unité sociale, et unité spirituelle. De fait, est fortement imprimée dans la recherche ésotérique l'idée d'une "sophia perennis", une connaissance spirituelle commune à l'ensemble de l'humanité, qui réconcilierait à la fois les religions, mais aussi la science.
De fait, un ésotérisme sinon sans Dieu, au moins sans un principe spirituel quel qu'il soit ne me semble plus être de l'ésotérisme. Une telle organisation, par exemple, serait une société secrète certes... mais une société secrète ésotérique, non.
Quoiqu'il en soit, c'est une belle idée... peut-être impossible à réaliser, mais qu'importe, c'est beau.
Et à titre personnel, la dimension "esthétique" (qui n'a d'ailleurs pas échappé aux poètes, comme par exemple De Nerval), la recherche de perfection ésotérique m'a toujours fascinée...
