Kumiko a écrit:
Moi je n'ai peur de rien et j'avoue avoir du mal à comprendre qu'on puisse être phobique (dès l'instant que l'objet de notre peur n'attente pas à notre vie). Par exemple, je peux comprendre le vertige ou la peur de l'eau (et par extension de se noyer). Mais la peur de petits insectes ou des concombres ou de je-ne-sais quelle chose ridicule, j'ai du mal à m'imaginer quel cheminement psychologique peut mener à ce genre de réactions (finalement c'est ce qui fait que c'est assez fascinant).
Il y a "phobies" et "phobie". Au niveau culturel, une majorité de gens avoueront avoir la crainte des araignées, de prendre l’avion, des ascenseurs, etc., sans pour autant parler de peur pathologique et utiliseront le terme de "phobies" par abus de langage.
Par contre, la phobie, en tant que peur apparemment "injustifiée", relève d’une construction personnelle inconsciente. En psychopathologie, la phobie est un mode de fonctionnement particulier où l’objet phobique (qui peut être une situation) permet de venir circonscrire, délimiter, situer, nommer, l’angoisse. En devenant l’objet cause de cette angoisse, l’objet phobique peut ainsi être écarté, contourné, évité ... c’est-à-dire reconnu.
Chez certaines personnes, la phobie vient donc comme compromis, comme stratégie inconsciente permettant de borner une angoisse énigmatique et envahissante. Aussi, on constate que l’individu phobique en vient à trouver des "solutions", des "alternatives" comme l’appel à des "objets contraphobiques" (téléphone portable dans la poche, présence physique d’un proche, objet porte bonheur…), voire de comportements contraphobiques (prendre les escaliers au lieu de l’ascenseur, rester près d’une porte de sortie, etc.).
C’est notamment pourquoi certaines thérapies brèves basées sur le déconditionnement (TCC) ne montrent pas de résultats probants sur le long terme... La cause profonde n’étant pas cernée (puisque ça n’est jamais qu’un travail d’ordre palliatif et non curatif), le symptôme fait retour à travers la formation de nouvelles voies (nouvel objet phobique, inhibition, stress chronique, dépression, etc.)