Inscription: Lun Août 25, 2008 13:27 Messages: 169
|
Bonjour à tous,
Allez j'ai quelques petites minutes de répis pour vous faire part d'une petite nouvelle que j'ai vu mise en scène au théatre, et lue par la suite, et que j'ai trouvé géniale et très agréable à lire, malgré l'aspect cru de ce qu'elle raconte 
La Jeune fille suppliciée sur une étagère, de Akira Yoshimura.
Hmmm *instant de réflexion* Comment expliquer que cette nouvelle, qui parle de décomposition et de dissection, est très poétique?
La jeune fille en question s'appelle Mieko, elle a 16 ans, et issue d'une famille très pauvre. Elle meurt, mais même si son coeur ne bat plus, ses paupières non plus... plus aucun mouvement, et pourtant son esprit demeure dans son corps, lui offrant une manière très différente de ressentir ce qui l'entoure. Son corps, vendu à l'hôpital, va ainsi traverser différentes phases de transformations, observées et ressenties par Mieko. Ne ressentant plus aucune douleur, Mieko observe les "supplices" (d'ou le titre) que font subir les médecins, étudiants, professeurs, agents des pompes funèbres, à son corps, et ce avec émerveillement, pudeur, apaisement. Les souvenirs de Mieko nous ramene à sa solitude et parfois à ses craintes, et on accompagne ainsi de pret l'âme de cette jeune fille dans la destruction mortuaire de son corps.
Je dirai enfin que la nouvelle nous plonge dans un univers poétique inhabituel (notamment dans l'univers glacial et asseptisé des salles d'autopsie)
Pourquoi la proposer ici me direz vous? Parce que l'auteur, qui à priori est connu au japon pour la qualité de son écriture fantastique (je ne suis pas spécialiste, mais j'aime le peu que j'en ai lu), nous livre une manière originale de considérer la mort, prise dans une sorte de dualité: - le corps meurt, mais l'ame liée continue de sentir, ressentir, et observer ce qui arrive à son corps. - Inversement, attachée à ce corps inerte, l'âme reste complètement inanimée, elle subit dans la plus grande solitude mais dans un apaisement glacial, les attaques des médecins.
Voilà j'espère que, malgré que ce soit un peu difficile à expliquer, car quand on y réfléchit c'est assez glauque, mais peut etre que ça vous donnera envie de lire cette petite nouvelle (qui se lit très rapidement par ailleurs). De toute façon, il n'y a pas trente six lecteurs: il ya ceux que l'histoire gêne, et qui ne passent pas la 15e page, et ceux qui vont comme moi le lire 12 fois, juste parce que, même si c'est glauque, c'est très beau. Au passage, j'ai cherché si ça n'avait pas été déjà mis en sujet et il semble que non, donc pardon messieurs/mesdames les administrateurs si je fais une doublette.
|
|