Pour compléter Chevalierdelombre et Nemrod34, la zone de 19 hectares s'explique par l'exigence de confidentialité mais également par les matériaux à risque du rafale pour les personnes exposées :
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Un périmètre de sécurité de 19 hectares et beaucoup de questions. Le sous-préfet d’Ussel, Benoît Delage, a annoncé mercredi que la zone autour du lieu du crash du Rafale à Neuvic (Corrèze) jeudi dernier sera interdite à la population par arrêté municipal et grillagée.
L’objectif est de retrouver les débris d’un avion pas comme les autres. «Le Rafale n’est pas un appareil en acier mais est constitué essentiellement de matériaux composites comme la fibre de carbone», explique le sous-préfet à 20minutes.fr. «Il nous faut donc récupérer les particules de fibres, disséminées sur la zone jusqu’à 600 mètres du lieu du choc et les éliminer de façon industrielle. Les fibres peuvent piquer au contact de la peau», précise-t-il.
Des éléments d’autant plus urgent à faire disparaître qu’ils pourraient intéresser les concurrents de Dassault, précise-t-on du côté de l’avionneur. La fibre, très présente sur les ailes et la dérive de l’avion, permet en effet à l’avion d’être plus discret face aux radars ennemis. Ces pièces pourraient enfin être utiles pour déterminer les causes du crash sur lequel enquêtent le Parquet de Tulle ainsi que le Bureau enquête accident (BEA) de la Défense.
Des micromolécules de carbone en suspension
Question sécurité, le sous-préfet se veut rassurant : le Rafale ne contenait ni armes, ni plomb, ni mercure ; le magnésium aurait été brûlé lors de l’impact avec le sol. «Reste un petit souci, reconnaît Benoît Delage. Des micromolécules de carbone été projetées en l’air après l’accident et sont restées en suspension quelques heures. Elles ont été inhalées par les secouristes sur place». Ces particules seraient sans effet clinique, assure le sous-préfet. Le procureur de Tulle a toutefois été saisi et la centaine de personnes présentes sur le lieu du crash jusqu’au lendemain midi, sous-préfet compris, seront suivies médicalement. Quant au ministre de la Défense, Hervé Morin, présent à Neuvic vendredi, le sous-préfet avoue qu’une «préoccupation» existe.
Préoccupation aussi pour des gendarmes
Cités dans le quotidien «La Montagne», les gendarmes dénoncent un «manque de transparence». Selon l’un d’entre eux, des symptômes comme «la gorge qui gratte, les yeux qui piquent, des conjonctivites» se seraient déjà fait sentir parmi ceux qui se sont approchés de la zone d’impact. «Les particules fines composées de carbone développent un large spectre de risques sanitaires : augmentation de l’asthme, problèmes oculaires, maux de têtes, baisse de la fertilité, problèmes de peau, bronchiolites, fatigues…», explique à 20minutes.fr le docteur Jean-Michel Calut, porte-parole de la coordination nationale médicale santé-environnement. «Mais ceci en cas d’exposition régulière et prolongée», tempère-t-il.
Un matériau «pas cancérigène»
Chez Dassault, on précise que la fibre de carbone «n’est pas reconnue comme cancérigène». Ce qui n’empêche pas que la procédure à suivre pour intervenir sur des «éléments composites endommagés du Rafale» est très stricte pour «se protéger de la poussière» et des «vapeurs toxiques émanant des résines». Une procédure que n’ont pas suivie les autorités.
«Les gendarmes ont respecté les procédures à suivre en cas de chute d’un aéronef», raconte Benoît Delage. «Mais celles-ci s’appliquent mal au cas du Rafale qui n’est pas métallique», regrette-t-il. Mais se défend : «que voulez-vous? J’aurais dû demander aux secours de ne pas intervenir sous prétexte que je n’ai pas ma fiche de procédure adéquate?».
Alexandre Sulzer
http://www.20minutes.fr/article/200674/France-Apres-l-accident-du-Rafale-l-inquietude-sanitaire.php