Merci beaucoup Beg.
Vu tout ce qu'elle a donné, tout au long de sa vie, l'exemple qu'elle a été, son courage... , sa bonté, sa gentillesse, son innocence (absolument pas crédule, très intelligente et juste "pure" comme une enfant), sa bienveillance, son désirs de paix et d'harmonie, de gros sacrifices personnelles (sans jamais le montrer), et qu'elle ne s'est jamais plainte, le nombre d'épreuves qu'elle à traversé... et vraiment pas des moindres, elle mérite en effet beaucoup beaucoup beaucoup...
La seule richesse qu'elle ait eu, n'a pas de prix, c'est l'amour que tout le monde avait et aura toujours pour elle, et elle en avait au moins autant pour tout son entourage. Rien d'autre de terrestre pourrait la "récompenser", sauf peut-être l'utopie que Dieu fasse que tout le monde soit heureux (puisqu'elle priait toujours dans ce sens). D'ailleurs en 28 ans, je ne l'ai jamais vu souhaiter le moindre mal de qui que ce soit, même de personnes très mauvaises, au lieu de ça, elle disait "pourquoi ils font ça..." quand une personne faisait du mal à une autre ou à elle-même, et ne disait rien quand quelqu'un lui faisait du mal, elle disait que ce n'était pas grave et dédramatisait vite fait. Juste une fois toute à la fin, nous étions seuls et elle à pleuré (de douleur, en se balançant) en demandant "pourquoi mon Dieu, qu'est-ce que j'ai fait" :
A la suite de ça, je suis allé dans la chapelle de l'hôpital pour prier. Je me suis adressé indirectement à "son" Dieu (le même, mais dans sa religion) en passant par le support d'une magnifique statue de Marie, car j'avais une grande révolte en moi et que ma croyance va aux Divinités de l'Egypte Ancienne (je crois en même temps à d'autres interprétations religieuses, d'une même vérité qui nous échappe forcément). J'ai eu une réponse directe qui venait du haut de l'église, comme une très forte lumière blanche et froide qui descendait au dessus de la grande croix et de l'hôtel, une réponse mise directement en moi comme un souvenir instantané, comme si il manquait juste le moment où elle a été dite, et cette réponse a été très claire : "Ce n'est pas à toi de décider". Avec une incroyable autorité calme, un peu comme un père, très grand, très autoritaire et calme parlerait à un enfant en désaccord moral. J'ai ensuite regardé un petit prospectus que j'avais pris en allumant un sièrge juste avant, et qui disait que Dieu nous avait tout prêté, que tout lui appartient et qu'il reprenait notre vie quand lui le voulait. J'en suis ressorti serein, mais en même temps encore plus blessé et révolté moralement, en lui répondant qu'il lui manquait une seule chose, qu'il ne mérite pas : un coeur, et qu'il ne méritait pas mon amour vu le mal qu'il faisait à ceux qu'il devait protéger. (En bon père, qui donne la vie mais n'a pas tous les droits sur cette vie, même si l'épreuve peut être nécessaire, je ne ferai pas souffrir autant mes enfants, surtout s'il sont déjà tellement bons et forts, et qu'ils croirait en moi sans jamais faillir, ce que j'ai alors perçu comme les "voies impénétrables d'un Dieu mauvais", sans coeur et à la notion d'Amour totalement incompatible, qui aura des comptes à rendre s'il ne veut pas être le seul impardonnable).
À la fin, elle n'en pouvait plus mais se battait et dissimulait incroyablement bien sa douleur, jusqu'au bout, avec sourire et humour, en se préoccupant toujours des autres. Elle priait encore pour les petits soucis des autres, pas pour que son mal s'arrête. Elle a toujours prié discrètement en disant "mon Dieu, faites que je prenne leur mal et qu'ils soient heureux". Elle était à la fois tellement fragile, un tout petit bout de femme, et tellement forte, par l'esprit et sa bonté. Elle faisait d'incroyables efforts et voulait à tout prix être seule la nuit, les médecins m'ont expliqué qu'elle ne dormait plus, pleurait de douleur malgré tout ce qu'ils lui administraient (elle pouvait augmenter elle-même la dose de la perfusion suivant la douleur), se tenait assise accrochée aux barreaux de son lit et que son visage était bleu (sous-oxygénation).
Le jour elle se battait encore, n'arrêtait pas de remercier les infirmiers pour la moindre chose, se forçait encore à sourire (et si on ne la connaissait pas si bien, c'était incroyablement convainquant) et ne voulait pas qu'ils se dérangent pour elle. (!) Elle se forçait à manger un peu de tout pour rester et ne pas "nous abandonner", dans l'espoir que ça la maintienne un peu plus longtemps, malgré toute la douleur que ça engendrait (et on ne peut pas s'imaginer la douleur quand cette saleté dévaste tous les organes, surtout à la fin).
Quand je dis qu'elle est un exemple, il faut l'avoir connu pour s'imaginer à quel point... c'est vraiment sur-humain, et quand à côté je vois des gens se plaindre pour tout et n'importe quoi, ça me sidère, ça me désole... Quand on l'a connu, on ne se sent plus en droit de se plaindre de rien...
Nous avons toujours été très liés et avons toujours tenu plus qu'à tout l'un à l'autre, et dans un esprit extrêmement bien veillant, tendre et protecteur, mutuellement. Et aujourd'hui, si je dis que j'ai de bonnes raisons de vouloir garder le contact, je vous assure que ce n'est pas ce qu'il faut remettre en question... Ce n'est pas par "attache", mais à cause d'événements qui ont et vont avoir lieux et qui étaient très important pour elle.
J'espère aussi que ce que je dis d'elle sera respecté, et pas discuter à tord ou pris de haut (ce n'est vraiment pas le but), et que sa mémoire serve d'exemple. Il y a des personnes sur Terre qui ont une telle force de coeur que l'on pourrait presque les élever au rang d' "Anges-Humains". Elles sont très discrètes, rares, mais le simple fait de les avoir connu donne un vrai sens à la vie.
_________________ CARPE DIEM QVAM MINIMVM CREDVLA POSTERO
minima : présentation
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