C'était il y a quelques années de cela, pas tant que ça. Je voyageais dans l'Ouest des Etats Unis avec ma cousine, ses parents et son frère et avant de prendre l'avion, assez tôt, pour rentrer chez eux à DC, nous avons décidé de passer la nuit dans une petite ville près de l'aéroport.
Ma tante a réservé un Bed&Breakfast très modeste mais joli, un peu ancien, ambiance victorienne.
Le patron ne dormait pas là, il n'y avait, hors salle à manger que deux chambres. Celle au rdc occupée par les parents et mon cousin, et celle à l'étage, accessible par un couloir après les escaliers, par ma cousine et moi-même.
J'ai tout de suite senti une atmosphère étrange en entrant. Cette fameuse sensation dont on parle tant. Je n'étais pas rassurée mais ma cousine, qui ne croyait pas du tout aux fantômes, se moquait un peu de moi, donc j'ai décidé de penser à autre chose. Et ce malgré la déco douteuse : une télé faisant face au lit de style années 70, des petits cadres avec des photos du XIXè...
Nous nous couchons vers minuit. Ma cousine s'endort rapidement mais pas moi. J'entends des allers-retours de pas dans le couloir mais cela ne m'effraie pas car il y a une bibliothèque remplie de livre dans celui-ci, et je me dis que ceux du rdc doivent venir y fouiner, ils aiment bien lire. Bizarrement, cette manifestation typique ne m'a pas dérangée du tout sur le coup.
Je m'endors.
Vers 3h si je me souviens bien, ma cousine me réveille paniquée. Trois cafards sortent de sous son oreiller, et j'en ai un de plus près de l'oreille.
Je ne suis personnellement pas peureuse des insectes, et les écrase sans trop amplifier l'affaire. J'en garde tout de même un dans un mouchoir pour montrer au patron le lendemain.
Etrange, car l'endroit est pourtant très propre, il faut le reconnaître.
Le reste de la nuit se déroule sans encombre, et nous nous levons vers dix heures.
Mais au moment où je me redresse dans le lit, l'effroi me parcourt de la tête aux pieds, et me laisse pendant quelques secondes de glace : la télé et quelques petits cadres, pas tous, placés faisant face au lit la veille, étaient tournés d'un quart vers la gauche.
Ma cousine, très loin de ces croyances quelques heures encore à peine avant, dut reconnaître qu'elle n'y comprenait rien. Elle ne s'était pas levée, et de toutes façons je l'aurais entendue dans le cas contraire.
Ca m'avait glacé le sang. Nous avons décidé de ne pas y toucher et de montrer ça au patron en plus des cafards.
D'ailleurs, les cafards, ce n'était pas fini.
Je suis allée à la douche la première. J'y ai retrouvé à nouveau 5 cafards gambadant joyeusement. Grosse interrogation, car la bouche du conduit avait une petite grille, ils n'auraient pas pu s'y faufiler. Quand à la plateforme de douche, elle était fermée par une sorte de paravent transparent, coulissant au plafond. Pour rentrer, il aurait fallu que celui-ci soit entrouvert mais il était fermé quand je suis arrivé, du moins, aucun cafard n'aurait eu la place de passer.
Et bien-sûr, ils n'étaient pas là la veille au soir quand nous avions visité notre chambre.
Nous sommes donc très rapidement descendues prendre le petit-déjeuner et signaler ça au patron.
Il s'est excusé mille fois pour les insectes, expliquant que ça n'arrive jamais. Enfin, cela se sentait bien dans sa façon de parler que c'était tout à fait faux.
Quand nous avons évoqué les objets, il nous a avoué que ceci cependant s'est déjà produit. Mais il a affirmé que c'était récent, et qu'il entreprenait quelques recherches sur les anciens occupants, dont on voyait d'ailleurs les photos également sur le mur de la salle à manger.
Nous n'avons pas mentionné les bruits de pas aux parents de ma cousine tout de suite. C'est dans la voiture, vers l'aéroport que je les ai taquinés, leur disant qu'ils avaient eu du mal à choisir un livre vu le nombre d'allers-retours qu'ils avaient fait.
Cependant, tous les trois m'ont clairement affirmé qu'ils n'étaient pas allés voir la bibliothèque, et qu'ils s'étaient d'ailleurs couchés assez tôt.
Moi qui était déjà très sûre de mes croyances, j'étais à la fois pétrifiée et ravie de cette toute première expérience.
D'ailleurs, écrire ce sujet me fait penser à demander à ma cousine si elle peut rentrer en contact avec le patron, histoire de savoir s'il en a apprit un peu plus sur le passé de son hôtel.
Après de telles frayeurs, il serait légitime de savoir qui est le malin qui est revenu bouger sa télé