Bonjour,
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j'ai eu plusieurs conversations avec ma meilleur amie il y a quelques jours et j'ai pensé venir ici vous expliquer la situation et surtout je voulais votre avis.
Cette amie, que pense-t-elle de cette « démarche » ? Ne préfère-t-elle pas venir nous témoigner elle-même son histoire, ce qui réduirait ainsi les inévitables déformations d’une « seconde main » ? À moins, peut-être, qu’il ne se s’agisse de toi…
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Bonjour,
Dans le cadre de certaines maladies mentales ou simplement certains dysfonctionnements cérébraux, les patients disent entendre des voix, cela n'a rien de rare. On ne connait pas vraiment l'origine physique (chimique) de cela.
C’est parce, sauf altérations neurologiques (prise de psychotropes, lésions localisées, influences externes de stimuli terrorisants, etc.) il n’y en a pas.
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Il faut bien se rendre compte qu'être victime d'hallucination auditive (ou visuelles) n'est pas une preuve de folie furieuse, les patients restent des gens tout à fait normaux,
C’est exact dans le sens où le lien social n’est pas entamé. Lorsqu’il l’est par contre (au cours d’une décompensation psychotique par exemple), alors on entre dans le domaine de la pathologie.
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d'autant que je me souvienne avoir lu quelque part (je pense que c'est sur futura-science) qu'une fois l'origine inconsciente découverte les voix cessaient dans la majorité des cas.
Je me permets de rectifier cette assertion reflétant une idée reçue très courante. Il peut être – et il est même fortement déconseillé – de tenter une cure analytique « classique » avec un patient souffrant de certains troubles, notamment hallucinatoires. Interpréter l’imaginaire d’un patient psychotique peut se révéler très dangereux. Je n’entrerai pas dans les détails ici.
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Je ne pense pas qu'il faille laisser ton amie continuer à "jouer le jeu" de son délire, car cela peut devenir dangereux pour elle et peut-être pour les autres (et si une voix lui demandait de brûler la maison, pour la libérer?).
Encore une assertion hâtive. Le délire n’est certes pas à soutenir, mais il n’est surtout pas à contrer. Paradoxalement, peu de gens savent que le délire est, en lui-même, déjà une tentative de « guérison ». Le passage à l’acte, qui est encore autre chose, révèle que le patient se trouve fasse à une impasse insupportable (de la part de son environnement par exemple). La prise en charge de la parole de ces sujets relève bien entendu des compétences d’un professionnel du « soin psychique » et se réclame, on le comprend, du cas par cas.
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De toutes les façons si ton amie à vraiment un "don" le psychanalyste ne discernera pas la cause inconsciente de son mal. Tu n'as qu'a lui dire qu'aller consulter est la seule façon de tirer tout cela au clair : Pathologie ou Don?
La consultation chez un professionnel agréé est effectivement le meilleur conseil que l’on puisse donner. Maintenant le « don » de certains peut se révéler être « pathologie » chez d’autres. Don ou pas, le problème peut, en outre, est perçu autrement. C’est-à-dire, qu’à l’image d’un corps étranger présent dans l’organisme (tumeur, virus, etc.), le sujet peut véritablement venir s’emparer de ce point d’altérité pour tenter de l’insérer dans sa propre histoire (« s’il m’arrive ceci, c’est parce que je le mérite, que je suis ceci ou cela, que j’ai fait ceci ou cela, etc. »).
Dans ce dernier cas, le schéma peut être pris à l’envers, comme en psychosomatique avec un pan de l’hypocondrie (nombreux sont les médecins à reprendre « l’explication » d’un patient et dire que s’il a un cancer c’est parce qu’il a vécu tel ou tel événement tragique… C’est un diagnostic fait par la négative).
Dans tous les cas, un travail psychologique est à l’œuvre.
Citation:
Depuis quand un fou sait-il qu'il est fou ?
Les « fous » sont loin de l’être et très nombreux sont les psychotiques décompensés conscients de l’étrangeté de leurs troubles préférant sagement les dissimuler à leur entourage dans notre société !
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Il n'y a pas que la psychologie qui peut expliquer cela...
Il me semble que certaines pathologies neurologiques peuvent être à l'origine de ce genre de phénomènes. Dans ce cas, ce n'est plus l'inconscient mais bien une cause physique (genre lésion cérébrale ou autre...)
En effet, certaines affections neurologiques peuvent conduire le sujet à éprouver des hallucinations visuelles, auditives, olfactives, voire cénesthésiques. Je pense notamment à l’encéphalite herpétique…
Citation:
En fait, ça sous-entend que les esprits peuvent penser ? Qui dit "pensée", dit cerveau, non ? Et à ce niveau, il semblerait qu'ils n'en ai plus...
Il semble pourtant y avoir celui de la personne narrant ces difficiles souvenirs.
Outre l’aspect psychopathologique de l’histoire, des « cerveaux » il apparaît y en avoir dans tous les rapports d’observations dites « paranormales », ne serait-ce qu’à travers ceux des propres observateurs. (c’est aussi le principe des fameux « channeling »…)