Ce n'est pas vraiment un lieu hanté au sens strict du terme, mais c'est quelque chose de suffisament étrange pour que je vous en parle ici.
Il y a quelques jours lors des fêtes de Noël, j'ai eu l'occasion d'aller en Autriche, au Tyrol. Un ami m'a alors conseillé de visiter la ville médiévale de Hall, et plus particulièrement la Pfarrkirche St Nikolaus, située au centre-ville.
A première vue, l'édifice n'a rien de particulier : c'est une église assez typique de la région, avec son clocher dit "à bulle" et sa décoration baroque (voire même franchement rococo, avec moult dorures, moulures, boiseries...). Le seul fait notable est qu'elle a un fond assez ancien (les bases de l'église ont été construites au XIIIème siècle), ce qui est plutôt rare au Tyrol. Des photos et une vue panoramique de l'intérieur de l'église sont disponibles sur
ce site.
Cependant, quand on s'y attarde un peu, on découvre des choses plus surprenantes... De nombreuses reliques et trésors de guerre sont en effet conservées dans l'église.
Les reliques supposées de Saint Constantin et d'un autre Saint dont j'ai oublié le nom sont ainsi exposées dans des alcoves du collatéral gauche. En soit, rien de vraiment folichon : ce sont juste des bouts d'ossements à moitiés calcinés, posées pieusement sur des cousins.
Plus macabre : les reliques collectées et rassemblées par le chevalier Florian Waldauf (1450 - 1510, il était au service du Kaiser Maximilien) lors de ses voyages et guerres à travers l'Europe. Concrètement, il s'agit d'une collection de crânes, placés dans une grande vitrine dans le transept gauche. Les crânes sont recouverts d'un voile et d'une auréole, mise en scène qui augmente encore le côté très 'gothique' de la collection. Une photo peut en être vue
ici.
Encore plus macabre : la momie d'un personnage important de la ville de Hall (d'après les informations que j'ai pu recueillir, il s'agissait d'un monnayeur) est exposée dans une alcove du collatéral gauche, à côté des reliques de Saints. Elles est richement habillée, et les gens qui la placèrent l'ont positionnée curieusement, allongée sur le côté, avec la main sous la tête, comme plongée dans une attitude pensive... Toujours ce soucis de la mise en scène, pour accentuer le côté poignant de ce
memento mori.
Si vous avez l'occasion de passer dans le coin de Hall (c'est à 5 km d'Innsbruck), allez-y si vous aimez bien ce genre de 'curiosités', ca vaut le détour.