Disparition de la Lune, conséquences.
(...)Ce sont les spécialistes de la mécanique céleste qui ont levé le lièvre : la Lune est indispensable à la stabilité même de la Terre. Seuls des calculs sur le très long terme, prenant en compte le chaos, ont permis d'obtenir des résultats très importants et assez imprévus sur la stabilité du Système solaire et de ses différents membres. Dès 1988, on a appris que Pluton avait un mouvement très chaotique à l'échelle de 10 MA seulement et qu'il n'était pas une vraie planète, ce qui a été confirmé depuis par la découverte du disque de Kuiper. Et surtout, des travaux ultérieurs concernant toutes les planètes ont prouvé que le mouvement orbital des quatre planètes intérieures (Mercure, Vénus, la Terre et Mars) était lui aussi chaotique. L'astronome français Jacques Laskar a disséqué le mouvement extrêmement complexe du système Terre-Lune.
Pour bien comprendre l'importance de notre satellite sur la dynamique de la Terre, il a simulé ce que serait l'évolution des divers éléments orbitaux et caractéristiques physiques sans la Lune. En 1 MA seulement, ce qui est très peu à l'échelle astronomique, les variations d'obliquité de la Terre seraient de l'ordre de 15 degrés entre 15 et 30° en gros, ce qui entraînerait des variations de près de 20 % de l'insolation reçue à 65° de latitude nord. Sur de plus grandes périodes de temps, l'obliquité de la Terre pourrait aller de 0 à 85°. Comme l'explique Laskar :
« En l'absence de la Lune, la Terre présenterait donc des variations d'obliquité telles que le climat à sa surface serait terriblement modifié. Il faut en effet souligner que, avec une obliquité de 85 degrés, la Terre se retrouve pratiquement couchée sur son orbite, comme l'est Uranus. La quasi-totalité de la Terre subirait alors, comme c'est le cas actuellement pour les zones polaires, des jours et des nuits de plusieurs mois. Au pôle, le Soleil resterait longtemps très haut dans le ciel, et il est fort probable que de telles conditions d'insolation entraîneraient des modifications importantes de l'atmosphère de la Terre. » 1
La question cruciale que sous-entend le résultat de Laskar est celle-ci : « La Lune a-t-elle été déterminante dans l'apparition de la vie et surtout dans sa montée inexorable vers la complexité ? ». Car il ne paraît pas évident qu'une vie sophistiquée comme la nôtre soit capable de résister à de très importants changements climatiques quasi permanents à l'échelle astronomique.
On voit avec cette histoire de l'existence de la Lune actuelle, issue d'une collision majeure entre une proto-Lune et la Terre primitive, comment un cataclysme d'envergure peut déboucher à terme sur une vie telle que la nôtre, grâce à la présence d'un gros satellite stabilisateur. C'est une nouvelle preuve de cette réalité fondamentale que le cataclysme est source de création. Sans Lune, pas de vie telle que la nôtre, pas d'Homo sapiens.(...) - Source :
astrosurf
Avouons que le hasard fait bien les choses, trop bien peut-être, la Lune est un élément indispensable à la stabilité de la Terre et même à la vie terrestre telle que nous la connaissons, pas de Lune, pas de vie, pas d'homme.
On ne peut s'empêcher de penser qu'on a mis la Lune où elle est pour permettre à la Terre d'avoir les conditions idéales pour le développement de la vie.