Les extraterrestres pourraient bientôt découvrir l'existence des hilarants lolcats... Des scientifiques américains du très sérieux programme Search for Extra-Terrestrial Intelligence (SETI : "recherche d’une intelligence extraterrestre") souhaiteraient en effet que leur mission devienne plus active.
Autrement dit, ils voudraient que leur écoute passive du cosmos s'accompagne maintenant de l'envoi de messages vers des planètes ciblées pouvant potentiellement accueillir des formes de vie. Cette annonce a été faite le 12 février dernier à l'occasion d'une réunion de l'Association américaine pour l'avancement des sciences qui se tenait à San José en Californie.
C'est lors de cette réunion que Seth Shostak, directeur du programme SETI a présenté son idée de diffuser l'intégralité du contenu d'Internet afin qu'une hypothétique autre civilisation puisse décrypter et comprendre la culture humaine. Néanmoins, des voix s'élèvent déjà contre ce projet.
Est-il risqué de se faire remarquer ?
Parmi les personnes opposées à ce projet, on peut notamment citer le très respectable Stephen Hawking, qui avaient déclaré par le passé que des transmissions de ce genre pourraient menacer la Terre. La crainte la plus importante découle directement des fantasmes de science-fiction : les extraterrestres viendront-ils nous attaquer s'ils apprennent notre existence ?
Une réserve à laquelle s'est empressé de répondre Seth Shostak pour la BBC : "Je ne vois pas pourquoi les extraterrestres auraient aucun intérêt à le faire", avant d'ajouter que "toute société qui pourrait venir ici et ruiner toute notre journée en incinérant la planète sait déjà que nous sommes ici". Car si SETI n'a jamais capté de transmission venue des étoiles, ce ne seraient pas les premiers messages que nous y envoyons.
Il existe de célèbres exemples comme le message d'Arecibo, envoyé en 1974 depuis le plus grand radiotélescope construit à ce jour. Seth Shostak juge donc que la Terre n'est plus à une "bouteille à la mer" près. Autrement dit, il serait déjà trop tard pour vouloir se faire discrets. Un argument rejeté par l'astronome et écrivain de science-fiction David Brin pour qui le programme "Active Seti" ne serait pas comparable aux quelques tentatives de contact de ces dernières années.
"L'arrogance de crier dans le cosmos sans aucune évaluation adéquate des risques défie l'entendement. C'est un parcours qui mettrait nos petits-enfants en péril", s'est-il insurgé. Non pas qu'il craigne une invasion digne de La Guerre des Mondes, mais plutôt un choc des cultures : "Les historiens vous diront que le premier contact entre des civilisations industrielles et des populations autochtones ne se déroule jamais bien".
Une décision planétaire
David Brin a aussi insisté sur le fait qu'une telle décision ne devrait pas être prise par une minorité alors que les conséquences pourraient concerner toute la population mondiale. Un avis sur lequel se sont alignés d'autres chercheurs de SETI jugeant que "la décision de transmettre ou non (de tels messages) doit être fondée sur un consensus mondial, et non pas fondée sur la volonté de quelques individus ayant accès à du matériel de communication puissant".
Une importante question est aussi le contenu des messages transmis. Certains ont ainsi préconisé de parler de nos succès, de notre Histoire, en prenant soin d'omettre les détails gênants dont nous ne sommes pas fiers. D'autres estiment que nous devrions faire part des défis et crises que nous traversons actuellement dans le but d'obtenir un "coup de main".
Enfin, comme nous le disions, Seth Shostak pense lui, que le mieux serait de rester nous-même en leur envoyant l'intégralité du contenu d'Internet, pour que ces habitants d'un autre monde se fassent leur propre avis. Autant dire donc que le projet Active SETI va encore faire l'objet d'un vif débat avant sa mise en application.
Source :
http://www.maxisciences.com/extraterres ... 34313.html