Les différents scénarios selon le 20 minutes
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Au lendemain de la défenestration de onze personnes dans les Yvelines, la confusion règne sur les circonstances du drame. Un bébé de quatre mois a succombé samedi soir à ses blessures mais il est difficile de savoir pourquoi son père a sauté dans le vide. La procureur adjoint de Versailles, Odile Faivre, a expliqué qu’il y avait deux versions avancées par les protagonistes pour expliquer le drame qui s’est joué vers 3 heures du matin, dans un appartement de La Verrière (Yvelines), dans la nuit de vendredi à samedi. 20minutes.fr fait le point sur l’affaire.
Scénario 1:Une «soirée mystico-religieuse»
La première version est celle d’une «soirée mystico-religieuse», comme l'écrit Le Parisien, qui aurait très mal tourné. Le père de famille, un Centre-Africain de 30 ans, s’est levé dans la nuit pour préparer un biberon à son enfant. Alors son épouse a hurlé «c’est le diable, c’est le diable» et les douze personnes - les frères, soeurs et enfants de l'épouse - qui regardaient la télévision, se lèvent pour arracher les vêtements du père de famille et le pousser hors de l’appartement. Voulant se défendre, il est poignardé à la main par sa belle-soeur. Il se rend alors chez son voisin pour demander des vêtements et redescend quelques minutes plus tard pour tenter de rentrer dans l’appartement. «C'est à ce moment précisément que les autres occupants ont pris la fuite en sautant par la fenêtre, ayant une peur panique du diable», a poursuivi Odile Faivre. Ils sautent aux cris de «Jésus, Jésus, Jésus».
D’après le voisin, interrogé par Le Parisien, le père aurait crié à sa femme, à travers la porte: «Ne les suis pas, ils sont en train de te tromper. Au nom de Jésus, ne les suis pas!».
Scénario 2: Le père est l’agresseur
C’est la version développée par le beau-frère, retrouvé avec sa fille de deux ans caché dans les buisson après son saut du deuxième étage D’après lui, le père aurait menacé toute la famille, dont certains membres auraient tentés de se défendre, ce qui expliquerait les blessures à la main de l’homme. Lorsque les secours l'ont trouvé, il hurlait: «Je devais me défendre, je devais me défendre».« Pour l’instant, tout est très confus. Les deux versions que nous avons se contredisent », a expliqué Odile Faivre au Parisien.
Sous l’emprise d’un gourou?
La mère des frères et soeurs explique, toujours dans Le Parisien que l’une de ses filles, la belle-soeur de l’homme blessé, fréquentait depuis peu une nouvelle église. « Le pasteur de cette église lui a dit qu’elle avait quelque chose en elle, et qu’il allait le faire sortir pour que tout s’arrange dans son couple», a rapporté la maman chez qui la jeune femme a passé la journée de vendredi, jour du drame. « Elle m’a dit: Je t’arrête au nom de Jésus de Nazareth. Je vais te purifier comme je l’ai fait pour mon père et mes frères et soeurs», rapporte-t-elle également, laissant suggérer que la jeune femme était sous l’emprise d’un gourou. Le président du Collectif des Centrafricains de France (CCF), Sylvain Demangho, a précisé qu’il y a, parmi ses compatriotes, un phénomène proche du mysticisme. «Des cellules de prières se réunissent dans des appartements. Ces gens, qui fonctionnent de façon assez secrète, mélangent le christianisme et les pratiques magico-religieuses africaines. Ils croient en Dieu et la figure du diable est très importante. Ils font des rituels et peuvent invoquer les esprits maléfiques, ceux des ancêtres, en lien parfois avec le vaudou. C’est du synchréstisme religieux», a-t-il dit au Parisien.