Je m'excuse par avance d'être un peu longue.
Par mon témoignage, je veux surtout mettre les gens en garde contre la voyance, la cartomancie, car ces arts divinatoires peuvent détruire quelqu’un et c’est ce qui m’est arrivé.
Je souhaiterais avoir aussi si possible des témoignages d’autres personnes et éventuellement créer une association.
J'avais commencé une psychanalyse de 24 à 29 ans, j’avais de bons résultats, mais j'ai arrêté, je n'aurais jamais dû arrêter, je faisais un tel transfert que j'ai arrêté.
En même temps, je suis allée voir une cartomancienne qui, à ma 1ere consultation, m’avait bien aidé, elle m’avait dit que j’étais encore une petite fille, que mon père me surprotégeait et d’autres choses vraies qui m’avaient étonné ( des choses sur moi que j’étais seule à savoir ). Elle m’avait épaté, je sentais depuis des années au fond de moi que des choses n’allaient pas, mais je ne comprenais pas quoi exactement. Là, elle m’avait vraiment éclairé. Alors, j’ai été tentée d’y retourner, mais lors des consultations suivantes, elle m’avait plutôt embrouillé l’esprit. De toute façon, ce n’était pas compatible avec ma psychanalyse.
À 31 ans, j'ai rencontré quelqu'un par qui j'étais très, très attirée et cet homme était très attiré par moi. Je me suis arrangée pour ne pas revoir cet homme, car j'ai consulté à ce moment-là plusieurs fois une autre cartomancienne qui m'a fait beaucoup de mal. Elle m'avait dit des choses biens, mais aussi que quelqu'un de jeune, de 20 ans environ, quelqu'un qui était très seul, très proche de moi, allait décéder brutalement dans un accident de voiture. J'ai pensé tout de suite à ma soeur, car il n'y avait qu'elle qui correspondait à cette description et elle était très seule à ce moment-là, pas de travail, les parents ne lui faisaient des reproches, c'est tout juste s’ils l'acceptaient sous leur toit.
Alors, je ne suis pas partie avec cet homme, parce qu’en fait, j'aurais dû quitter ma région avec lui, je me sentais coupable de pouvoir être heureuse, vu la situation de ma soeur et ce que je redoutais pour elle (l'accident). En plus, dans cette période j’ai eu des problèmes de travail assez graves, un collègue qui était devenu chef et bcp moins diplômé que moi, essayait de me mettre des fautes professionnelles sur le dos, pour me faire virer. Cela aussi, la tireuse de cartes me l’avait dit.
Après, donc à 33 ans, . j'ai revu cet homme, mais j'avais trop attendu, il m'a fait comprendre qu'il s'était demandé ce que j'avais fait. Je ne lui ai pas expliqué, car c'est sans doute un peu difficile à comprendre. J’avais très peur pour ma sœur ; dans cette période, un cousin de 20 ans est décédé brutalement dans un accident de voiture. J'ai voulu reprendre ma psychanalyse à ce moment-là, mais j'ai bien senti que je n'avais plus de résultats; depuis ces évènements, mon cerveau est comme inhibé, je n'ai plus le dynamisme cérébral que j'avais avant, je n’ai fait que des choses contraires à celles que je voulais faire, je sens que je suis passée " à côté" de ma vie progressivement.
J’ai fait une dépression très grave avec des idées de suicide, parfois, je restais pratiquement 2 semaines sans me laver, je puais ; quand je marchais dans la rue, je titubais, parfois je ne voyais pas les voitures, j’ai failli me faire écraser plusieurs fois, d’ailleurs, ça aurait été aussi bien, j’aurais été délivrée ; je parlais « hachuré », j’arrivais à peine à parler, je passais tout mon temps au lit, quelqu’un m’a parlé de coma du sommeil, je passais parfois 4 jours non-stop de suite au lit à dormir tout le temps, je me relevais juste pour aller aux toilettes, j’aurais presque pu « faire » au lit. Je précise que je ne prenais pas de médicaments, je voyais une psychiatre qui me prescrivait des médicaments, mais ça me faisait encore plus dormir, alors je ne les prenais plus.
A ce moment-là, j’ai rencontré un homme qui m’a beaucoup aidé, il n’avait pas de travail, il était presque SDF, il n’avait que des dettes, mais il m’a aidé. Il venait chez moi, il faisait mon ménage, il cuisinait, etc. J’ai couché avec lui alors que je n’avais pas d’attirance du tout pour lui, ( physiquement, il me répugnait au lit ).
Il voulait que je lui fasse des procurations, peut-être qu’il voulait profiter de moi. Je ne lui ai pas fait de procuration, et je me suis séparée de lui quand ça allait mieux, j’aurais voulu rester « copain » et l’aider d’une autre façon, mais ça n’a pas été possible, je lui plaisais bcp ( sexuellement ) et il voulait continuer d’avoir des rapports ( sexuels) avec moi.
Depuis ces évènements, je suis perdue dans l'espace et dans le temps, je sens bien que je ne suis pas où je devrais être. J'ai remonté un peu la pente, mais cette année, à 41 ans, il m'est arrivé un nouveau pépin, qui me fait replonger de manière très grave, j’avais rencontré quelqu’un d’autre, mais il est mort dans des circonstances un peu particulières.
Depuis maintenant 6 ans, je fais une psychothérapie, mais ma psychiatre ne comprend pas bien ce qui se passe, elle est sympa et compétente, mais je comprends qu'elle ne comprend pas mon état. On me dit de persévérer, mais je ne manque jamais une séance et je sens bien que je n'évolue pas. J'ai consulté un autre psy qui comprend un peu, car il fait de la kinésiologie, il a testé avec la kinésiologie et il m'adit au 3e entretien que j'étais suicidaire à 33 % sur une échelle de 0 à 100.
IL comprend un peu que je n’arrive plus à verbaliser, mais il ne comprend pas que ce sont les cartomanciennes qui m’ont détruit. Maintenant, ça va à peine mieux, mais ce n'est pas terrible quand même.
Je sais bien au fond de moi que c’est parce que j’ai consulté ces tireuses de cartes que je suis détruite aujourd’hui. Bien sûr, je ne peux pas prouver que ça vienne de là, mais je sais très bien que ça vient de là.
La plupart des gens de mon entourage ne comprennent pas, certains même se foutent de moi, alors je n’en parle plus et je me replie sur moi-même où je fais croire que ça va. Jusqu’au jour où je ferai une TS, et alors les autres comprendront encore moins : « mais qu’est-ce qui lui a pris, elle n’était pas si malheureuse. »
Bien sûr, je n’aurais pas dû aller voir ces tireuses de cartes, mais il y a beaucoup de gens qui vont voir ce type de personnes quand ils sont perdus et c’était mon cas.
Je dois aussi préciser que j’ai eu une enfance et une adolescence très difficiles, mes parents et ma tante se disputaient tous les jours devant moi, parfois ils se battaient devant moi, ou ils se jetaient de la bouffe les uns sur les autres. ils tenaient ensemble une ferme qu’ils géraient très mal. Souvent, ils reportaient leurs échecs sur moi, et mon père me disait que je n’étais qu’une fille de paysan et que je n’irais pas loin dans la vie.
Ils disaient que je leur coûtais cher, alors que je n’avais que le strict minimum, parfois ma mère ne voulait même pas me donner 10 F pour acheter mes serviettes hygiéniques ( pour vous donner un détail ) ou elle ne voulait pas me donner mon argent pour mon bus et je prenais dans ma tirelire ( ou je n’avais pas grand-chose d’ailleurs ) .
Tout ça pour vous montrer le fond de misère et où cela m’a emmené.
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