Azeleen a écrit:
Bonjour,
Je suis nouvelle, désolée de continuer sur ce sujet mais quelque chose m'a interpellée, j'aurais souhaité des précisions !
Si on se dit que pensée et parole sont intimement liées (et d'ailleurs quelqu'un s'est posé la même question que moi...), quid des sourds-muets par exemple? Est-ce qu'on peut vraiment dire qu'ils ne pensent pas? Cette idée me choque assez... C'est peut être une histoire de définitions ! Voilà si quelqu'un peut éclairer ma lanterne

Bienvenue par ici, Azeleen.
Si on part effectivement du constat que pensée et parole sont liées en tant que l’une est le support de l’autre, il est tout à fait logiquement de se poser la question de ce qu’il en est chez une personne n’ayant pas accès à la "parole".
Pour clarifier les choses et partir sur une base commune, peut-être est-il possible de reprendre une définition simple de la "pensée", ou plutôt de "l’acte de penser". Dans le
Théétète, Platon compare l’acte de penser à un dialogue intérieur, une sorte de discussion de l’esprit avec lui-même d’où naît une opinion (la
doxa), le jugement, après un mouvement de questions et de réponses qu’il s’adresse à lui-même.
Bref, il est sûrement permis d’imaginer que ce dialogue intérieur puisse s’appuyer sur d’autres supports qu’acoustiques (langage parlé), comme avec la langue des signes par exemple.
Dans le même ordre d’idée, une personne non-voyante de naissance pourra également tout à fait avoir une "carte cognitive" (représentation mentale de son environnement) non pas visuelle, mais fondée sur la base de perceptions tactiles, etc.