Décédé et inhumé il y a dix mois, il réapparaît...
AFP | 30.07.03 | 15h19
Décédé il y a dix mois des suites d'un accident de la circulation et inhumé, Victor Pierre Essengué, un jeune homme de 23 ans, est réapparu dans sa famille il y a quelques jours à Douala."Mon fils est mort des suites d'un accident de la circulation le 2 septembre 2002 et nous l'avons enterré le 14 du même mois", raconte la mère du revenant, dont les propos sont rapportés mercredi par le quotidien gouvernemental Camerooun TribuneLe quotidien publie en "Une" une photo du revenant encadré par ses parents et sa tombe qui porte bien son nom sur une croix blanche. Pour un exorciste "de tels phénomènes sont fréquents en Afrique du fait des morts suspectes qu'on vit chaque jour autour de nous".Le revenant qui ne parle plus que l'anglais et non le français, sa première langue, dit avoir "travaillé pour un riche homme d'affaires" à Bamenda, dans la province anglophone du nord-ouest.Selon des témoignages recueillis au téléphone par l'AFP, le domicile de la famille Essengué, est devenu un lieu de pèlerinage.
http://www.lemonde.fr/dh/0,5987,3208--21266531,00.html
Un revenant dans la ville
Victor Pierre Essengue, décédé il y a dix mois, a réapparu. A la joie des
siens qui certifient que c'est bien lui qu'ils avaient porté en terre.
"Nous étions neuf. Avec le décès de notre frère, nous n'étions plus que
huit. Maintenant, nous sommes de nouveau neuf ". Félicité Essengue résume l'
histoire de sa famille qui vient de vivre un événement peu commun. Victor
Pierre Essengue a réapparu dix mois après sa disparition des suites d'un
accident de la circulation dans la nuit du 1er au 2 septembre 2002 au
quartier Bali à Douala. Dix mois après, très tôt le 23 juillet 2003,
explique Félicité, Henri Essengue, un de ses frères, reçoit un coup de fil
du " défunt ". Il dit appeler de Bamenda et ne peut poursuivre la
conversation parce que, manifestement, quelqu'un vient de lui arracher le
téléphone à partir duquel l'appel est émis. Victor Pierre a quand même le
temps de promettre qu'il rappellera. Il le fait effectivement, mais cette
fois, des gens l'empêchent de poursuivre la conversation. La famille,
originaire de Yabassi dans le Nkam, prend peur mais se résout à garder le
calme.
Deux ou trois jours plus tard, un jeune homme mal en point, sale, couvert de
blessures, un fou, pense-t-on, se rend chez une dame à la rue Bebey Elame au
quartier Akwa. Il demande de l'eau à boire. Une fois sa soif étanchée, il ne
s'en va pas vraiment et continue de tourner autour de la maison. Cette
demeure est en réalité celle de la tante où il vivait jusqu'à sa
disparition. Il erre et se retrouve dans un bar où il demande du pain à un
monsieur qu'il embrasse aussitôt. Le monsieur s'étonne mais est intrigué par
ce visage qui lui dit forcément quelque chose. C'est celui de son frère. Au
même moment, la famille s'est réunie quelque part dans la ville pour parler
de ce qui se passe depuis quelques jours. Le monsieur leur téléphone pour
leur dire qu'il se trouve avec un jeune homme qui ressemble ou qui doit être
Victor Pierre.
Effrayés, les Essengue n'osent pas y aller et préfèrent envoyer quelques
garçons costauds pour neutraliser le jeune homme. Ce dernier est
formellement reconnu et la famille peut ainsi s'approcher. Passé la stupeur,
Victor Essengue est conduit chez un pasteur pour des prières. Félicité
raconte que le pasteur aurait apporter des assurances selon lesquelles il n'
y aurait rien à craindre et que " rien ne pourrait plus se passer ". On
rentre donc à la maison familiale à Mbangue, à la périphérie de Douala. Là
où des curieux déferlent depuis lundi soir.
Félicité avec qui on parle longuement se souvient que Victor Pierre avait
trouvé la mort dans des circonstances assez troubles. Ce n'est d'ailleurs
que le lendemain de son accident que la famille avait été informée.
Seulement, il avait été très amoché et presque défiguré. Seuls les papiers d
'identité trouvés sur lui avaient servi à l'identifier. Les obsèques s'
étaient passées normalement et sa tombe se trouve bien là dans le cimetière
du village. Le sous-préfet de l'arrondissement de Douala V, François
Franquolin Etapa s'y est rendu.
Ce mardi matin, le petit cimetière est calme. Sur le chemin qui mène à la
tombe de Victor Pierre, les herbes ont été écrasées par tous ceux qui ont
accouru. Une tombe faite de parpaings. Une grande croix blanche avec en
guise d'épitaphe : " Ici repose Essengue Pierre Victor Amichas O4-06-80 à
02-09-02 Paix à son âme ". En dessous de ces inscriptions, le dessin d'une
guitare. Félicité avait déjà commencé les préparatifs des funérailles en
demandant de l'aide aux amis et aux parents. Elles sont prévues en septembre
prochain, soit un an après la mort de Victor Pierre. Le programme n'a pas
vraiment changé et ce sera plutôt " une fête ".
Stéphane Tchakam
Cammeroon Tribune
30/07/2003
http://www.cameroon-tribune.cm/edition. ... =j30072003