Redrum a écrit:
Je pense que définir l'athéisme comme ne pas croire en n'est pas l'idéal.
Oui, je suis d'accord. C'est pour cela que je parlais d'abus de langage dans ma première explication, car
ne pas croire induit en erreur par le simple fait d'utiliser le verbe croire.
Redrum a écrit:
Mais quelle est différence entre dire : "Je ne crois pas en Dieu " et "Dieu n'existe pas".
Pour moi :
je ne crois pas en dieu ne réfute pas l'existence d'un dieu quelconque. On peut admettre l'existence d'un dieu ou d'une autre entité du même ordre tout en choisissant de ne pas s'impliquer dans cette croyance. Quelqu'un qui ne se reconnaitrait dans aucune des religions existantes pourrait tout à fait dire ne pas croire en dieu tout en pensant qu'une entité autre puisse exister.
Et donc, du point de vue de l'athéisme, je pense que le plus juste serait : dieu (au sens large) n'existe pas. L'athée ignore simplement ce concept dans sa vie, car pour lui, il n'en fait pas partie. C'est une création d'autres personnes qu'il ne juge pas valable pour lui-même. Ce n'est même pas qu'il n'y croit pas, mais simplement que pour lui cela n'a aucune existence ni importance dans sa propre vie ni dans la Vie. De manière purement pragmatique et jusqu'à preuve du contraire, dieu et les esprits n'existent pas. Et pour reprendre mes analogies débiles (
) : de manière pragmatique et jusqu'à preuve du contraire, le dieu ornithorynque géant de la planète Zoïd n'existe pas. Et si demain, des milliers de gens se mettaient à croire que le dieu ornithorynque géant de la planète Zoïd existe réellement et qu'après notre mort il nous accueillait tous dans un jardin avec des arbres à fromage, la réaction de l'athée n'est pas de ne crois pas à ce dieu mais juste d'en ignorer complétement le concept et de n'en tenir aucun compte dans sa vie de tous les jours, car pour lui ça n'existe pas (jusqu'à preuve du contraire).
Après c'est ma vision personnelle et je ne prétends pas que cela est vrai pour tous les athées. Ce serait intéressant d'avoir l'avis d'autres personnes justement pour voir les nuances.
Et donc, par analogie avec les esprits. Pour moi, je ne dirai pas :
je ne crois pas aux esprits, mais
les esprits n'existent pas. Car pour moi c'est un phénomène que j'ignore complétement dans ma vie de tous les jours et qui n'a aucune valeur ou importance. Ce sont des hypothèses qui n'auront une véritable existence pour moi que le jour où elles auront une existence
scientifique (preuves, faits) et non pas une existence
émotionnelle (sens, ressentis, intuition, sentiments, etc.). L'émotion est toujours sujette à caution et à interprétation selon les individus et n'a aucune valeur collective. Face à un même événement, chaque individu va l'interpréter selon ses propres émotions, ses croyances, sa culture, sa personnalité, etc. Ce n'est donc en général valable que pour lui ou pour un groupe restreint d'individus. Tout le contraire des faits et de la preuve scientifique.
C'est pour ça que tant qu'il n'y aura pas de preuves, personne ne sera jamais d'accord sur les esprits et le reste.
Etoile du soir a écrit:
Une chose peut ne rien signifier pour toi, mais avoir une réelle existence pour d'autres. Une chose qui n'existe pas, n'a aucune réalité, ni pour toi, ni pour personne.
Très juste.
EDIT
@Amélie : intéressant ton commentaire, je ne me souvenais plus de cette origine première du mot !
Amélie_mélo a écrit:
Donc, je pense, Redrum, que "ne pas croire en Dieu", équivaut à cette absence de croyance que le mot désigne en premier lieu, et affirmer que "Dieu n'existe pas" à ce glissement de sens (la conviction que Dieu est un mythe, et là on tomberait quand même dans le domaine de la croyance personnelle).
En revanche, sur ce point je ne suis pas tout à fait d'accord. Pour moi, dieu n'existe pas, n'est pas forcément dans mon esprit une opposition à la croyance ou une conviction. Et il peut s'accorder avec l'absence de croyance justement. C'est dur à expliquer... c'est comme dire que les arbres ont des feuilles, pour moi c'est juste une évidence sur laquelle je ne me pose pas la question. Après libre à tous de vouloir croire en un dieu, mais je me base plutôt sur l'idée suivante : pour moi il n'y a rien, mais certains sont tout à fait libre de penser qu'il y a quelque chose, et non pas : il y a peut-être quelque chose mais moi je vous dis qu'il n'y a rien (là on est clairement dans l'opposition).
Je vais finir avec un mal de crâne moi.