Nous sommes le Sam Avril 20, 2024 02:52


Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 2 messages ] 
Auteur Message
 Sujet du message: Une bonne vieille légende fantôme
MessagePosté: Lun Janvier 12, 2004 00:51 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Jeu Mai 15, 2003 01:47
Messages: 415
Localisation: Québec
Mon site fermant bientôt ses portes, je n'ai pas eu le temps de publier une petite légende que j'ai recueillit dans un livre.
Je le post donc ici en attendant, bonne lecture.


Citation:
Une troublante rencontre nocturne.


Très avant dans la nuit, dans le comté du Lancashire, en Angleterre, un homme entre deux âges et de taille moyenne sortit un jour de Mars d’une taverne appelée le Taureau Blanc et emprunta une pente isolée pour gagner sa maison. Il s’appelait Gabriel Fisher et était accompagné de son chien Trotty. Fisher était peut-être un peu plus gai que de coutume, mais son euphorie allait être de courte durée.
Un croissant de lune jetait sa lueur blafarde sur les arbres et les baies; il faisait très froid et Fisher marchait vite, n’entendant guère que le bruit assourdi de ses pas. L’homme et son chien avaient à peu près parcouru la moitié du chemin lorsqu’un hurlement déchira soudainement la nuit.
Le chien laissa échapper un gémissement. Fisher eu le réflexe de le faire taire et le son de sa propre voix lui redonna courage. Il scruta l’obscurité. Devant lui, au milieu du chemin, se dressait une silhouette aux contours vaguement humains, encore qu’à cette distance et dans la pénombre il eut été difficile d’en juger.
Tenant fermement son bâton, Fisher s’approcha. L’ombre entrevue était celle d’une femme. Sans doute avait-elle poussé ce cri aigu. Mais que faisait-elle en ce lieu à pareille heure?
Tandis qu’il réfléchissait, son chien s’enfuit, la queue entre les jambes. Fisher tenta de le rappeler puis haussa les épaules et hâta le pas pour rejoindre l’inconnue qui avait pris la même direction que lui.
Coiffée d’un large bonnet, elle gardait la tête penchée et ne disait mot. Fisher parvint à sa hauteur et entreprit de la questionner, mais il n’en obtint que des réponses évasives, à peine audibles. Sa voix, cependant, douce et musicale, presque rieuse, avait quelque chose d’apaisant. Il accorda son pas au sien et continua à l’escorter.
Elle était chargée d’un grand panier d’osier recouvert de tissu que Fisher proposa à l’aider à porter. Elle le lui tendit et il le glissa allégrement à son bras. « Vous êtes trop aimable », dit la jeune femme d’une voix suave. Puis elle éclata d’un rire cristallin. Fisher, étonné, la regarda, mais elle avait détourné la tête et semblait examiner avec attention la haie qui bordait le chemin. Et le rire s’éleva de nouveau, nettement plus sonore.
Ce rire émanait du panier…
Fisher figea sur place et étouffant un juron, jeta son fardeau loin de lui. Comme le panier touchait le sol, le tissu vola de côté et une tête (plus blanche que le linge qui la recouvrait) rebondit sur le chemin. Les dents brillaient dans la bouche largement ouverte d’où s’échappaient des gloussements d’hilarité. Son bonnet était tombé en arrière; un fou rire muet lui secouait les épaules et elle n’avait pas de tête.
Fisher bondit par-dessus le panier et se sauva à toutes jambes; jamais il n’avait couru aussi vite depuis son enfance. Couvrant les battements de son cœur, il perçut derrière lui des pas traînants puis précipités. Il accéléra l’allure, haletant, suffocant et, comme il se détournait, il vit le bras de la jeune femme haut levé, tenant la tête telle une lanterne.
La tête se mit à rire et la femme la lança vers lui. Elle heurta le sol et rebondit comme une balle, passant sous le nez de Fisher.
À l’instant où la tête retombait sur le sol, Fisher se précipita pour la saisir, mais, après un nouveau rebond, elle tenta de lui mordre les chevilles, fila devant lui, fit un crochet et Fisher n’eut que le temps de sauter pour échapper à un féroce coup de dents. Paraissant familiarisée avec ce sport macabre, la tête continua à jouer avec les pieds de sa victime à grand coup de renfort de claquement de mâchoires et de ricanements.
Fisher courait toujours, trop terrifié pour sentir la fatigue où même se retourner, mais il savait que la femme et sa tête le poursuivaient toujours. Il atteignit un large ruisseau qui coupait la route, se précipita dans l’eau sans ralentir au milieu d’un jaillissement d’écume et remonta la pente qui s’amorçait sur l’autre bord.
Du sommet de la côte, il jeta un coup d’œil derrière lui. Le spectacle qui s’offrit à ses yeux devait à jamais rester gravé dans sa mémoire. Au bas de la pente, sur l’autre rive du ruisseau, se tenait immobile la haute silhouette de la femme décapitée.
À ses pieds caracolait la tête, grondant et jouant des mâchoires comme un fox-terrier en colère. Les cheveux et le visage étaient souillés de boue, mais la tête semblait dotée d’une inépuisable réserve d’énergie.
Malade de dégoût, Fisher reprit sa course; seul cette fois. Le fantôme, sans doute aux limites de son territoire, comme nombre de ses pareils, ne pouvait franchir l’eau courante.

L’aventure de Gabriel Fisher s’acheva heureusement et même sur une note comique. En arrivant chez lui, il trouva sa femme excédée en train de calmer le chien Trotty encore tremblant. Aux explications balbutiantes qu’il tenta de lui donner, elle répliqua par un quolibet narquois. Elle n’était pas fâchée, lui dit-elle. Qu’il eut appris, fut-ce d’une femme sans cervelle, combien il était sage de rentrer tôt chez soi. Elle-même, avec toute sa tête, n’était jamais parvenue à lui inculquer ce précepte.
D’autres aussi se moquèrent de Gabriel quand il leur relata son aventure. Pourtant, il ne fut pas le dernier à être assailli par cette goule sur le chemin désert. Pourquoi la femme et sa tête rôdaient-elles en ces lieux la nuit? Nul ne le sut jamais. Nul ne sut non plus exactement quand cessèrent les apparitions de la femme sans tête car les habitants du Lancashire avaient renoncé à emprunter ce chemin la nuit et les enfants ne s’y aventuraient même pas en plein jour.




WolfGuardian

_________________
L’être humain préfère un mensonge éhonté à la plate vérité


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: Lun Janvier 12, 2004 01:48 
Hors ligne

Inscription: Lun Juin 30, 2003 19:25
Messages: 106
Localisation: quebec
WOW!!



Assez étonnant comme légende. On m'a déjà dit que chaque légende était issue d'une certaine vérité... Mais bon ça reste quand même une légende. :wink:


Même si le temps avance...les légendes ne cesseront jamais d’exister ni d'être inventées!!!!

_________________
L'amour est un sentiment qui nous a été confié, mais il est si difficile de l'apprivoiser.


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages précédents:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 2 messages ] 

Heures au format UTC + 1 heure


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 41 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages
Vous ne pouvez pas joindre des fichiers

Rechercher:
Aller à:  

Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group
Traduction par: phpBB.biz
phpBB SEO