je crois qu'il n'est pas inutile de placer ce texte de pline le jeune, écrit il y a 2000 ans, ici même, tout y est déjà
"
Il y avait à Athènes, en ce temps-là, une maison spacieuse et vaste, mais de mauvaise réputation et frappée d'un fléau : dans le silence de la nuit, un bruit de fer et, si on écoutait plus attentivement, des bruits de chaîne assez éloignés d'abord, ensuite très rapprochés se faisaient entendre ; bientôt apparaissait un fantôme, un vieillard extrêmement maigre et sale, avec une barbe longue et des cheveux hérissés ; il portait des entraves au pied, et des chaînes aux mains, et les secouait ; par suite, les habitants de la maison passaient de tristes nuits sans sommeil, alors s'en suivait la maladie et, la peur grandissant, la mort elle-même. En effet, pendant le jour aussi, bien que la vision fut absente, cependant son souvenir restait ancré dans leurs yeux et la peur durait plus que sa cause. La maison avait donc été abandonnée depuis plusieurs mois et laissée tout entière au fantôme. Néanmoins, on recherchait à travers la ville, par des affiches, quelqu'un qui, ignorant un tel fléau, voudrait bien la prendre en location …
Or le philosophe Athénodore vint à Athènes. Comme il devait rester un certain temps dans la ville, il cherche une maison ; il lit l'annonce et ayant entendu dire le prix, comme il soupçonnait un défaut, il s'informa et apprit tout : il n'en loue la maison que plus volontiers. La nuit venue, il renvoie ses domestiques et lui-même se concentre sur la rédaction d'une lettre afin que son esprit inoccupé ne lui forge pas de veines imaginations. Au début, rien d'autre que le silence de la nuit ; ensuite des chaînes étaient remuées, le vacarme augmentait, devenait tout proche. Le philosophe occupé à écrire se retourne enfin et voit l'apparition qu'on lui avait décrite : le vieillard debout faisait signe du doigt pour l'appeler. Celui-ci fait de la main d'attendre un peu et il se penche à nouveau sur ses tablettes …
Quand le vieillard fut parvenu dans la cour de la maison, ayant soudain disparu il abandonna son compagnon. Alors Athénodore mit une marque à cet emplacement. Le lendemain, il va trouver les magistrats, il leur recommande de faire creuser cet endroit : on trouve des ossements. Le philosophe estima que ces ossements devaient être rassemblés et enterrés comme il convient. Cela fait la maison fut on ne peut plus tranquille"