Arkayn a écrit:
Une fois de plus, je ne vois pas où tu veux en venir. Des attentats ratés contre Hitler, il y en a eu en pagaille. Mais même s'il avait réussi, qui sait ce que l'avenir aurait donné ?
Aucune idée, effectivement. Par contre des attentats dits "sérieux", il n'y en a eu que 4 (dont un a raté en raison d'une organisation bien aléatoire). L'attentat de Georg Elser a ceci de particulièrement important qu'il fut le seul à avoir été organisé et exécuté, au tout tout début de la guerre juste avant l'invasion de la France et que le plan génocidaire des nazis soient rentré pleinement en action, notamment vis-à-vis des juifs polonais et ukrainiens et surtout il n'est pas lié à un complot militaire ou d'espionnage. On est vraiment face à une personne seule, organisant toute seule son petit stratagème. Là, ou je veux en venir, c'est que jamais, un seul home n'a eu autant la possibilité de changer l'avenir car ce n'est pas seulement Hitler qui aurait été tué, mais toute la direction du parti nazi dont Goebells, Himmler, Hess, Von Ribbentrop, Streicher et surtout Bormann, défenseur du principe de la guerre totale. Le gouvernement nazi aurait été décapité en pleine guerre froide...
Citation:
Hitler était fou. Il n'avait pas le sens des réalités et c'est en partie grâce à cela que les alliés ont pu gagner la guerre. Il voulait toujours tout plus grand, plus fort... Il s'est mêlé de stratégie là où il n'y connaissait rien. Il s'est mêlé d'armement là où il n'y connaissait rien. Etc.
Hitler était peut-être fou (idée que je n'ai jamais entièrement partagée) mais il était entouré par des gens qui, eux n'étaient pas fous et qui savaient très bien le manipuler en jouant sur ses complexes, sa mégalomanie et sa folie des grandeurs
Citation:
Imagine maintenant que l'attentat ait réussi. Et que ce soit quelqu'un d'autre qui ait pris la suite. Quelqu'un d'aussi résolu mais avec les pieds sur terre. Il se pourrait que notre langue maternelle soit l'allemand aujourd'hui.
En tuant la plupart des dignitaires nazis, cet attentat aurait laissé le champ libre à un homme tel que Goering, c'est vrai, mais celui-ci, sorte de clone mussolinien, n'aurait jamais tenu la route face aux alliés comme Hitler l'a fait (et qui d'ailleurs n'y a jamais tenu quand on connait son attitude lors de la crise de Munich et de l'affaire des Sudètes)
Voila, je pense, ce qui serait arrivé :
Hitler, Goebbels et Hess sont morts, et les autres grièvement blessés. L'auteur de l'attentat est arrêté à la frontière suisse (comme dans notre temps) mais il est jugé et exécuté au début de l'année 1940 (il perd même 4 années de vie dans cette univers). Goering prend le pouvoir, mais il ne se sent pas de taille à attaquer la France et l'Angleterre car il n'est pas entièrement sur de son état-major qui dans sa grande majorité le méprise. Les funérailles d'Hitler ont lieu en grande pompe le 20 novembre 1939 mais ne changent rien à l'affaire.
A un moment Goering pense avoir une idée de génie en faisant appel au KronPrinz Frédéric Guillaume, le fils de Guillaume II comme "protecteur du Reich", lui-même restant chancelier. La Pologne reste partagée en deux zones d'occupation entre l'Allemagne et l'URSS pendant que le gouvernement Daladier reçoit le gouvernement polonais en exil qui sera installé, ô clin d'oeil de l'Histoire... à Vichy !
La drôle de guerre s'enlise, Goering s'aperçoit que le kronprinz est encore plus crétin que lui et qu'il n'arrive pas, lui non plus, à redonner confiance à l'armée allemande qui reste cantonnée sur la frontière.
Pendant ce temps là, la France continue à s'armer et à organiser sa stratégie militaire avec le Royaume-Uni. Celui-ci offre d'ailleurs sa technologie des radars à l'armée française dés juin 1940. Les français réussissent le tour de force de reconstituer une armée polonaise en exil (beaucoup de polonais ayant traversé les Balkans et réussi à rejoindre la France par la Méditérranée). Un état major allié (France, Royaume-Uni et son Commonwealth + la Pologne dite libre) s'installe à Reims et toute cela rend Goering de plus en plus perplexe et celui-ci finit par essayer de demander une sorte de compromis qui permettrait à la France et au Royaume-Uni de revenir sur leur acte de déclaration de guerre, mais c'est peine perdue, les alliés restent sur leurs positions...
Désirant rester sur des principes de fonctionnement démocratique, le gouvernement Daladier autorise, après les avoir reporté de trois mois, les élections législatives en septembre 1940. Le PCF, toujours suspendu (suite à l'occupation soviétique d'une partie de la Pologne) n'a pas le droit de présenter de candidats. Cette drôle de guerre qui s'éternise relance la propagande patriotique opérant un glissement à droite de la Fédération Républicaine et permet surtout le Front de la Liberté de Jacques Doriot de débarquer à la Chambre des députés. Avec l'aide des petits mouvements d'anciens combattants et du Front de la Jeunesse ("La France aux français"), se met en place un "Bloc National" qui nomme comme président du Conseil, un certain Louis Marin qui est favorable à une ligne dure vis-à-vis de l'Allemagne de Goering. Ce gouvernement un peu hétéroclite (puisqu'on y retrouvera un certain Georges Mandel et un illustre inconnu un certain Colonel de Gaulle) va gouverner la France jusqu'à le tout début de l'année 1941.
Ce qui inquiète les observateurs étrangers et notamment, allemands, c'est la montée du nationalisme français et ce côté vindicatif de plus en plus outrancier à la frange droite de ce "Bloc National" et notamment de ce Jacques Doriot... Un temps mis en veille à l'annonce de la guerre, des mouvements issu des anciens combattants commencent à relever la tête, notamment les "Croix de feu" créé par le Colonel de La Rocque, ancien combattant lui-même. Alors que la drôle de guerre a largement dépassée sa première année, des escarmouches ont lieu du côté de la Sarre en territoire allemand. En février 1941, des défilés galvanisant l'effort de guerre français ont lieu à Paris, à Lyon et à Marseille mais le plus important reste celui de Strasbourg organisé le 4 février 1941 alors que les trottoirs de la ville alsacienne sont couverts d'une neige épaisse, ce qui n'a pas empêché le public alsacien venu en nombre de venir acclamer les manifestants qui paradent au travers d'une organisation toute militaire. Louis marin à Matignon, commence à s'inquiéter d'un risque de débordements ultra nationaliste comme en février 1934.
Le Président de la République Albert Lebrun, suite à la défection de Louis Marin qui ne sait plus trop comment ménager la chèvre nationaliste et le chou attentiste, fait alors appel à Pierre Laval qui a toujours su ratisser large. Celui-ci forme un nouveau gouvernement (dit Laval V) le 15 février 1941 composé de bric et de broc, mais, coutumier du fait, celui-ci ne tardera pas à tomber sous les coups des députés bellicistes dés le début du mois d'avril. Dépité, le Président de la République décide alors de faire appel à...
(à suivre... ou pas)