Sarek a écrit:
J'étais tellement absorbé par la découverte que je n'ai pas vu l'autochtone bander son arc en direction de 'avion.
A leur place je pense que j'aurais été terrifié, de découvrir qu'un " énorme oiseau d'acier" qui ne bat pas des ailes et fait un son étrange vole au dessus de ma tête...
Je me demande comment ils interprètent et vivent ce genre d'évènements?
J'aurais bien aimé savoir quels sentiments ont-ils ressenti et qu'on-ils pensé en voyant ça pour la première fois? J'en reviens toujours pas, c'est fabuleux. Merci pour le partage.
Je pense que ça doit faire un peu le même effet qu'à nous lorsqu'on découvre un ovni dans le ciel... Bon, d'accord, on ne découvre pas un ovni dans le ciel tous les jours ! lol
Disons qu'il faut s'imaginer se retrouver face à l'inconnu, deux sentiments se déploient : une grande curiosité + la peur de ce qui pourrait émaner du phénomène ! Donc, des questions assez terre à terre, en fait...
timo! a écrit:
Pour répondre à pandora, j'avais vu un reportage sur des papous très isolé. En fait ils savent qu'on roule en voiture, qu'on prend des avions mais ils n'ont aucune idée de à quoi ça peut ressembler, ils savent qu'on vit dans des villes mais de la même manière ils n'ont aucune idée sur leur taille etc...
Si ça t'interesse il y a "l'exploration inversée" c'est un documentaire, où l'on voit deux papous visiter la france. C'est très interessant
Très bon documentaire et c'est vrai que c'est parlant ! Du même producteur (
Bonne Pioche ) , il y a Rendez-vous en terre inconnue ! Je me souviens de l'émission avec Zazie... La tribu rencontrée, les Korowaï, est très isolée du monde civilisé. A un moment donné, ils posaient des questions à leurs invités sur le fonctionnement de la civilisation et ils étaient notamment curieux de comprendre comment on pouvait construite des maisons à plusieurs étages sans que ça se casse ou comment on pouvait marcher sans peur de se faire renverser par une voiture, il fallait alors leur expliquer que, contrairement à eux, ce n'est pas forcément du bois qui est utilisé comme matériau pour les maisons et que pour éviter les voitures, on a eu l'idée de construire des trottoirs, etc.
choki a écrit:
Sa fait bizarre de penser que moi je suis l'ordinateur , et que eux ne savent même pas a quoi sa ressemble
Nous vivons dans le luxe et nous nous plaignons encore , alors que eux ...
Je pense qu'ils vivent leur vie comme nous ou du moins qu'elle est pour eux aussi valable que la nôtre...
Sicx a écrit:
Je suis d'accord avec toi mais ça ne joue pas réellement sur leur bonheur, toutes ces choses font partis de leur culture, de leur vie, ils ont toujours connu ça donc ils vivent avec. Ce que je voulais surtout dire par "plus heureux que nous" c'est par rapport aux guerres, stress, etc.
Vu comme ça, oui... sauf qu'il y a des bucherons qui les menacent...
Qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille ?
Ar Soner a écrit:
Parce que tu crois que dans un monde où la plus petite blessure peut s'infecter et te tuer, et où toi et tes proches risquez de mourir à chaque instant pour une multitude de raisons, on vit sans stress et sans inquiétude ?..
Sans oublier que ce sont des sociétés au fonctionnement assez "cloisonné" et rigide : chacun à dès sa naissance un chemin de vie tout tracé, son époux/épouse est déjà choisi avant même sa propre naissance, la société est organisé en classes très rigides (un artisan ne pourra pas devenir un guerrier, et un guerrier ne pourra pas devenir shaman)...
Donc, du point de vue de l'épanouissement personnel, de l'amour et du choix du mode de vie... c'est assez limité.
Nous sommes beaucoup plus libres dans nos sociétés occidentales : libre d'aller à nous le voulons, libre d'aimer qui nous le souhaitons, et libre de choisir ce que sera notre vie, notre métier (autant que c'est possible)... Le fond du problème est que les occidentaux - et en particuliers les français - ont une mentalité telle qu'ils louchent toujours du côté de leur voisin et ne sont jamais satisfaits ni heureux avec ce qu'ils ont.
Mouais, c'est pas faux, en fait...
Ar Soner a écrit:
Minia a écrit:
Oui, enfin, si tu n'as connu que ça, que ça fait partie de tes traditions, que cela te semble donc tout à fait normal, tu n'es pas malheureux ! C'est ta vie, c'est comme ça...
Ça ne change pas grand chose au fond du problème.
Quand on a perdu sa femme en couche
(les mauvaises langues diront que ce n'est pas grave, puisque ce n'était pas un mariage d'amour ), que ses enfants meurent en bas-âge, et qu'on finit à 40 ans édenté et perclus d'arthrose, on n'est pas forcément dans les
conditions idéales pour être heureux.
Notre civilisation nous donne beaucoup plus l'opportunité de nous épanouir et de trouver le bonheur.
Là, par contre, je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi... Les tracas de la vie, les difficultés, n'empêchent pas nécessairement le bonheur de s'insinuer dans ta vie ! On le voit dans des émissions telles que Rendez-vous en Terre Inconnue que j'ai évoqué plus haut : les participants viennent du monde occidental et sont confrontés à une vie plus dure que la leur ! Pourtant, malgré ces difficultés auxquelles ils ne sont pas préparés, ils se retrouvent à chanter et à rire avec les autres, à être émus, à vivre des petits moments de grâce, ces mêmes moments qui font qu'en occident, on parvient à se dire que la vie vaut la peine d'être vécue ! Donc je pense que le bonheur existe au sein des tribus... Je ne pense pas qu'il faille mesurer un degré de bonheur... ou alors, il faut distinguer le bonheur matériel du bonheur humain... Je crois que ce sont deux choses différentes.
Screensaver a écrit:
C'est un sujet particulièrement intéressant qui mériterait presque un topic à part entière. A mon sens, il y a confusion entre "vivre mieux" et "bonheur".
Si l'on s'en tient aux éléments matériels et médicaux, objectivement, il est évident que les sociétés industrialées modernes nous offrent un confort de vie incomparable avec ce qu'ont connu nos ancêtres ou ces tribus isolées.
Le bonheur, terme un peu fourre-tout qui englobe énormément de paramètres est quand à lui, parfaitement subjectif car culturel.
Il est donc, à mon sens, très difficile à comparer dés que l'on met en parallèle deux peuples ayant chacun leur propre histoire et culture.
De plus, les peuples dont le mode de vie est avant tout basé sur la survie n'a pas trop de temps à perdre sur le but même de son existence, contrairement à nos société moderne débarrassées de nombreuses contraintes environnementales. Ce
graphique(source wikiped', origine OMS) est assez édifiant en ce qui concerne le taux de suicide dans les pays industrialisé par rapport aux pays plus pauvres (Hors Afrique).
Bon, c'est un raccourci facile je l'avoue, mais le sujet est particulièrement interessant.
Effectivement, un sujet très intéressant... Il y a quand même une chose qui nous réunit dans le rapport au bonheur, Screensaver, c'est que nous avons tous des rapports humains ! Et je pense que le bonheur se situe bien plus là qu'ailleurs ! Donc je pense qu'on peut effectuer des comparaisons mais des comparaisons abstraites, qui ne s'attachent pas à la culture. Par exemple, que ressent-on lorsque notre fils ou fille se marie, se lie à quelqu'un ? Que ressent-on si quelqu'un, un ami, se lie à nous ? Que ressent-on si on perd un proche ? Que ressent-on si quelqu'un nous dénigre ? Ces questions-là, on peut les poser d'un côté ou de l'autre, elles se valent...
Toutes ces choses, les hommes de tribus peuvent les ressentir et faire leur bonheur ou leur malheur, au même titre que nous...
Wemerien a écrit:
Quelle liberté ? Sans savoir ce qu'ils manquent à rester dans leurs forêts, ils n'ont aucune possibilité de faire un choix. Je trouve assez dégueulasse l'idée de les observer sans procéder au contact, d'ailleurs. Ce sont des êtres humains, pas des animaux de zoo : à eux de choisir, une fois confrontés à notre civilisation, s'ils désirent s'y mêler ou non. Le discours prétendant qu'il faudrait protéger leur habitat - sans les consulter - est le même que celui visant à protéger l'habitat d'espèces animales sauvages. Appliqué à des êtres humains, ce paternalisme devient intolérable.
Je pense que la crainte d'un contact vient de l'idée que cela pourrait leur faire perdre l'intégrité de leur culture, Wemerien ! Un peu comme un virus, un corps étranger qui s'insinuerait dans ce qui les rend unique : leur non-connaissance du monde extérieur et le fait qu'ils vivent complètement an autarcie avec le monde qui les entoure, avec leurs croyances et leur vision du monde! Bref, d'une certaine façon, créer un contact pourrait, involontairement, amener le déclin de leur manière de voir le monde qui, a elle seule, est l'une de leur grande spécificité culturelle.
Mais cependant, je pense que tu dois avoir raison, entrer en contact avec eux et leur apprendre qu'il existe autre chose autour d'eux ne serait pas vraiment dommageable pour eux. Ce qu'il l'est, c'est de jouer avec leur vie à leur insu...
Wemerien a écrit:
Quant à savoir s'ils vivent mieux que nous, je dirais que nos ancêtres n'ont probablement pas développé de technologie juste pour s'occuper. On peut dire ce qu'on veut sur l'utilisation contemporaine de la technologie au service d'intérêts pas toujours en phase avec ceux du peuple, à l'époque, si on a commencé à inventer des choses, c'était bien pour tenter de vivre plus confortablement. Ce qui ne suffit pas au bonheur, certes, mais y contribue fortement.
C'est vrai... ou pas... Je crois que c'est une de ces question qui demeure existentielle ! Et elle l'est parce que la réponse est que le bonheur ne tient qu'à nous... c'est à nous de décider où se situe notre bonheur ! Personnellement, je sais que je ne suis pas très attaché aux choses matérielles mais je sais que j'ai besoin d'un minimum de confort (une toilette, une douche, du savon... la piscine et les coussins, je m'en fou...). Seulement, ce sont des bonheurs induits par notre culture et le milieu dans lequel nous sommes tombés et avons grandit. Si je n'avais jamais connu ça, ça ne me dérangerait peut-être pas plus d'aller faire mes besoins en m'accroupissant au milieu de la forêt qu'en empoignant mon PQ au dessus d'un siège en porcelaine.
Si je peux me permettre, je crois que le bonheur est quelque chose de relatif au niveau matériel mais qu'il est absolu au niveau des rapports humains !!