Désolé de devoir insister. Je viens de lire plein de témoignages émouvants et intéressants, mais... L'école primaire des années 50 formait les enfants à la perfection. Le certificat d'études de l'époque valait sans doute plus qu'un bac+5 actuel, au moins en ce qui concerne la maîtrise des bases: Orthographe, grammaire, 4 opérations, calculs d'homothétie. Il y a quelques années, on a vu des élèves analphabètes apprendre à lire et à écrire en 6 mois...à l'armée! L'enseignement des années 50 était basé sur la discipline, le respect du maître, et le sens de l'essentiel. Ce sont ces principes qu'il faudrait essayer d'appliquer à nouveau. En ce qui concerne la discipline, condition sine qua non d'un enseignement performant, personne n'ignore les moyens de l'obtenir: - Formation pédagogique en "live". - Classes dures réservées aux profs expérimentés. - Soutien actif de la direction. S'il est impossible de punir un élève, si le directeur, ou le proviseur, ou le principal ne convoque pas les parents en cas de faute grave, le prof débutant est foutu.
Juste pour mémoire, j'ai enseigné en 70 dans les premières classes poubelles. Le jour de mon arrivée, un élève a tenté de me poignarder. J'ai du l'assommer(...) En 2010, ça m'aurait conduit tout droit en prison. Des fois, je me demande quel recours a un prof qui se fait aggresser physiquement, aujourd'hui. Apparemment: Aucun. Passons... Au bout d'un mois, j'ai compris que c'était le temps de préparation des cours qui conditionnait la discipline. Quand le cours est intéressant, vivant, et intelligible, les élèves ne chahutent pas. Encore faut il pouvoir placer un mot. Je faisais des remplacements. Dans l'une de mes classes, j'ai fait un bide total. Dieu merci, ça n'a duré que quinze jours. J'étais le 7ème remplaçant de l'année. On était en Février. Bien qu'anar (à l'époque), je rêvais de cachot et de martinet. J'ai bien peur que l'Education Nationale n'ait toujours pas pris conscience du fait que de telles classes existent. Beaucoup plus tard, j'ai enseigné les arts martiaux dans une banlieue particulièrement dure. J'ai découvert plein d'astuces pour obtenir une bonne discipline, comme la correction des attitudes de repos, les rituels, la tolérance zéro...bref, la méthode militaire. Je ne prise pas trop les militaires, mais je dois reconnaitre que, question discipline, ils ont tout compris. Dommage qu'ils n'aient rien d'intéressant à enseigner, sauf quand ils donnent sans l'alphabétisation. Ceci dit, ne me faites pas dire ce que je ne voulais pas dire. Je suis totalement opposé aux camps de redressement militarisés pour les jeunes délinquants. Il n'en reste pas moins que la discipline est ce qui manque à l'école des années 2000. Les élèves sont analphabètes au motif principal que leurs profs sont incapables de couvrir le vacarme produit par les chahuteurs. Je fais bien entendu référence aux classes des banlieues pourries, pas aux écoles de Neuilly ou du XVIème. Ah, j'allais oublier! De mon temps, mais je crains que ça n'ait guère évolué, il n'y avait pas de budget pour l'atelier, alors que c'était la seule chose qui intéressait les élèves (en particulier, la mécanique). Pourtant, l'EN ne manquait pas d'argent. Dans l'un des CES où j'ai enseigné, ils avaient reçu trois tours ultra modernes et une fraiseuse très performante (4 x 70000 francs de l'époque, 400 000 Euros d'aujourd'hui). Il ne manquait, depuis 2 ans, que le budget pour le branchement (600 francs). Trois ans plus tard, les machines n'étaient toujours pas branchées. Par contre, elles étaient rouillées (pas de chauffage...). C'est pourquoi le projet de décentralisation de La Chambre Bleue me semble plus que pertinent.
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