Je comprends ce point de vue mais attention à ne pas généraliser non plus Salary. En effet, l'origine sociale a forcément un impact sur les chances de réussite aux grandes écoles, mais cela ne signifie pas forcément qu'une majorité d'entre eux soient, je cite, des soulards prétentieux. Et quand bien même certains sont tels que tu les décris, il faut aussi se demander comment nous réagirions à leur place.

Il est presque normal pour quelqu'un n'ayant jamais connu la "misère" (sociale, environnementale, créancière) de prendre la vie plus légèrement qu'une autre ayant du traverser de nombreuses épreuves dés son enfance. Certains possèdent plus d'empathie que d'autre, et c'est tant mieux, mais franchement, le but de chacun est toujours égoïste, à savoir vivre bien en se demandant comment vivre mieux.

Je te l'accorde, c'est forcément plus difficile pour quelqu'un partit de tout en bas de l’échelle. Mais il ne faut pas oublier que la grande majorité des français, qu'ils soient riche ou pauvre naissent avec un avantage sur les nouveaux-né du Libéria ou des Town-ship d'Afrique du sud. On peut toujours pester contre la malchance du départ, mais il ne faut jamais oublier qu'il y a toujours moins bien parti que nous.

Pardonne mon franc-parler un trop impulsif. Je suis toujours très dubitatif, pour le mythe du self-made-man ou woman. A part quelques rares exceptions qui ont bataillé bien dur, je ne connais pas grand-monde issu de couche populaire ayant réussi, sur le plan financier et/ou professionnel s'entend.

L'extrait que j'ai partagé, l'article de SH, basé sur des stats de l'INSEE, argumente de façon plus courtoise le point de vue que je partage.

Cela dit, se comparer au pire n'est pas pour moi un argument recevable. Effectivement un clochard français doit mieux manger qu'un ouvrier haïtien. Et après ?

Et l'égoïsme n'est pas non plus recevable. Ceux qui réussissent en partant de rien doivent marcher sur les autres ou fayoter. Si je mettais ça en pratique, je serais cadre sup à l'heure qu'il est. J'ai quand même une éthique.

Et comment faudrait-il être alors, pour le petit bourgeois capitaliste ayant écrit cet article ?

Prenons-en le contre-pied :



- Faire son travail sans poser de questions.



- Accepter de sortir les poubelles quand vous avez bac +8.



- Accorder son respect au Chef, sans égard pour ses mérites. Même s'il est con, le Chef a raison.



- Surtout ne jamais montrer de signes grégaires autres que ceux bien vus par l'entreprise.



- Faire passer le Travail avant ses besoins vitaux !



- Fermer sa gueule et respecter/appliquer des codes bien établis, sans contestation.



- Vivre pour le Travail, au détriment de tout le reste. Après tout, enrichir le capitaliste est plus essentiel que baiser sa copine.



- Clair, ce serait quand même le comble qu'il ait le temps de tringler.



- Etre dispensable, remplaçable, et nombreux pour permettre au capitaliste de choisir (et d'interchanger).



- Sortir les poubelles... (x2)

... je continue ?

Bref, à vomir. Et les petits "compliments" de fin n'y changent rien.

Très bien vu. J'avais pas capté tout ça à la lecture de l'article mais ça saute aux yeux maintenant.

Ben ça m'amuse aujourd'hui, le point "vous ne le choisissez pas, il vous choisit"...Ma belle-mère (la mère de z'homme) a eu l'air choquée quand il lui a appris qu'il changeait de boulot à cause de ses horaires de m... et de la vision à très court terme de la direction...Genre "de mon temps, on souffrait en silence et on n'aurait jamais imaginé planter sa boîte"!

Surtout que quand on connaît le taux de chômage chez les jeunes diplômés et le temps qu'il leur faut pour trouver un emploi, l'affirmation selon laquelle c'est eux qui choisissent tient de la mauvaise foi pure et simple.

J'aime beaucoup la manière dont Wemerien analyse ce texte.

Exactement, très bonne idée que ce contre-pied.
Quand on voit que beaucoup de jeunes diplômés justement sont obligés de trouver des stages sous-payés pour juste avoir de quoi manger et cela parfois pendant des années... Que certains jeunes et brillants "petits génies" aient certains des comportements énoncés c'est possible, mais de là à en faire une généralité...

Souvent les stages ne sont même pas payés hélas.

C'est sûr, je sais bien... Mais entre être payé 200 euros et rien du tout, malheureusement aujourd'hui, les deux cas ne permettent pas de vivre.

Et puis tout le reste! Je connais une personne qui a une thèse en (je vais me planter!) zooarchéologie (bon! Ce qu'il y a de sûr, c'est qu'elle étudie entre autre les animaux dont se nourrissaient nos ancêtres!) Ben on lui a offert du boulot en Espagne(alors qu'elle venait de se fiancer), elle est devenue instit...

Offrir du boulot en Espagne de nos jours, c'est plus qu'un miracle.

Je ne sais pas si les employeurs étaient espagnols...Le site archéologique sur lequel elle aurait travaillé, lui, était en Espagne!

Ah ok, en France, c'est souvent que les équipes d'archéologues demandent des petites mimines pour aider aux fouilles. Malheureusement ce n'est pas payer, car ils n'ont pas les moyens.

Et bien c'est dingue ça, j'ai une prof qui est archéozoologue, c'est plutôt rare. Elle nous a affirmé que tous les étudiants qui avaient au minimum un master en archéo (dans ma fac) trouvaient du boulot. C'est sûr que ce n'est pas forcément hyper bien payé mais il y a du travail. Le problème en archéologie c'est que quand on est jeune diplômé on sait déjà qu'on risque de travailler les premières années loin de chez soi. Il faut réussir à se faire un nom et des contacts si on n'est pas embauché d'emblée dans certains organismes comme l'INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques) où les places sont chères. De toutes façons en archéologie, on recherche souvent des gens qui ont plusieurs qualifications (exemple: archéo médiévale et céramique, archéozoologie et protohistoire, etc, etc.). Il est évident que c'est très compliqué quand on débute.

Oui, dans le cas de la personne dont je parle, elle a cherché et n'a rien trouvé pendant plus d'un an...Et au départ, elle était prête à partir, même loin! Mais entre temps, elle a rencontré quelqu'un, s'est fiancée et tout et, du coup, partir ne la tentait plus du tout.

Evidemment que les diplômés se conduisent comme ça. Et même si c'est pas l'idéal, c'est toujours mieux que de se soumettre corps et âme au Capital sans discussion.

Il est grand temps qu'on se rende compte que la seule justification d'une société organisée est de permettre à chacun de mener la vie qu'il désire. Autrement dit, il serait tout à fait normal que nous choisissions notre travail/employeur et pas l'inverse, la société devant s'adapter à nos besoins.

C'est tout à fait ça, mais hélas c'est l'inverse qui se produit de nos jours, j'ai souvent l'impression que si les profils des emplois doivent être impérativement respectés, sinon on ne regarde pas votre CV. Combien se font lourder parce qu'ils ont seulement 2 ans et demi d'expérience au lieu de 3. Laissons la chance aux chansons=> aux gens et aux jeunes.

Les profils veulent dire un peu tout et n'importe quoi, et c'est à se demander si en fin de compte les employeurs savent vraiment ce qu'ils veulent. A 20 ans l'on est considéré comme étant trop jeune et sans expérience, et à 40 ans on est déjà presque mis au placard. Cherchez l'erreur

Dans les prochaines années, c'est ce qui risque d'arriver avec les pénuries de la main d'oeuvre. Les gens pourront presque choisir l'endroit où ils veulent travailler et ceux travaillant déjà pourront demander de meilleurs avantages à leurs employeurs. Du moins ce sera le cas dans mon pays. D'ailleurs c'est déjà commencé. Juste dans ma région, il y a près de 400 emplois à combler (sur 20 000 habitants, dans un rayon de 20 kilomètres) qui ne trouvent pas preneur. Et c'est partout comme ça de région en région.

Le pire c'est que la plupart des postes éditées par pôle emploi, il faut des années d'expérience. Quand on sort de l'école, on n'en a pas justement et on la cherche.

Le petit baigneur, c'est bien, mais je préfèrerais que ça arrive via une prise de conscience des gens et un choix de société plutôt que grâce aux lois du marché. Ceci dit on ne peut que se réjouir que celles-ci se retournent enfin contre ceux qui les invoquent à tour de bras pour justifier leur comportement ordurier.

Reste à savoir ce qu'on appelle un emploi. Si il s'agit d'un poste à mi-temps en horaire décalés à 800 € mois (1.000 dollars us) alors oui ils vont avoir du mal à trouver preneur. De qui se moque t-on ?