Sujet très intéressant ! Je me permets d'y apporter mon grain de sel, travaillant dans le domaine de la santé mentale.
Cette personne étant décédée en 1939, elle n'a effectivement pas pu bénéficier d'un traitement par neuroleptiques (le premier, le Largactil, a été découvert en 1952 :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chlorpromazine ). De fait, sa pathologie psychiatrique a évolué de pire en pire.
Difficile de dire s'il s'agissait d'une schizophrénie sur la base des éléments donnés, mais au vu de l'évolution de ses oeuvres, il s'agit clairement d'un trouble psychotique. On peut voir l'évolution des peintures, où un sujet réaliste devient progressivement abstrait, ce qui peu bien traduire l'état de son système de pensée et de représentation du monde. Un troubles psychotique se traduit par une perte de contact avec la réalité, on peut également retrouver des angoisses de morcellement (en gros, le patient psychotique peut éprouver une peur panique que son corps "éclate", il a de plus souvent un défaut d'appréciation de ses limites corporelles par rapport à une personne "normale").
On peut voir ici que le chat devient de plus en plus morcelé au fil du temps, que la réalité devient de plus en plus éclatée. Ce qui est intéressant, c'est que l'art traduit l'état de la pensée du créateur, c'est un outil de communication fort utile !
Dans le même domaine, je me souviens d'un patient schizophrène que j'ai rencontré, qui m'avait montré les dessins qu'il faisait. A contrario, ceux-ci sont extrêmement précis, représentant des bâtiments de la ville où il vit, on croirait qu'il s'agit de photographies, tant ceux-ci sont minutieux, quasi "obsessionnels". Les patients psychotiques sont réellement surprenants.