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MessagePosté: Mar Juillet 26, 2005 22:55 
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Châpitre trois :wink:

Faîtes gaffe, ça devient palpitant :P

___________________________________________________

CHAPITRE TROIS

Alice observait à travers ses jumelles les bâtiments de la station agraire de Stoney. Les structures des immenses serres qui abritaient les champs de céréales semblaient parfaitement intacts. La jeune femme doutait qu’il puisse rester des survivants tellement ce lieu paraissait abandonné depuis un bout de temps, mais au moins était elle sûr de trouver de la nourriture.
Le paysage alentour contrastait avec celui du reste de la planète. En effet, on se trouvait au pôle sud de Mars, et le désert de sable était ici remplacé par le blanc immaculé de la neige.
Alice avançait en direction de la colonie d’un pas prudent, les yeux constamment rivés à son détecteur de mouvement : un petit moniteur accroché à son poignet gauche qui quadrillait une zone de quatre-cents mètres carrés. Cet appareil était le meilleur garant de sa sécurité, car tout ce qui se déplaçait dans son rayon d’action était immédiatement repéré. Elle l’avait récupérée sur le cadavre d’un ancien soldat de la Force d’Intervention Martienne, dans un avant-poste militaire. Le petit module lui serait désormais plus utile à elle qu’à lui.
Plus la jeune femme marchait, plus elle avait la désagréable sensation d’être observée. Les sens aux aguets, la main posée sur son fusil d’assaut qu’elle portait en bandoulière, Alice s’approchait d’un énorme bulldozer rouillé. L’engin était une sorte de grue qui servait visiblement à transporter des tuyaux. A côté, un trou avait été creusé dans le sol et des canalisations en béton en dépassaient. Autour se trouvaient pêle-mêle des marteaux-piqueurs, des pioches, ainsi que divers appareils que la jeune femme ne parvînt pas à identifier.
Elle jeta machinalement un coup d’œil à l’intérieur du poste de pilotage de la grue, dans l’espoir de trouver quelque chose d’intéressant. Elle ne dénicha qu’un paquet de cigarette périmé, une paire de gants sales et une vieille revue érotique.
Soudain, la sensation d’être épiée qui la tiraillait depuis un moment réapparut. Alice regarda son détecteur de mouvement, mais celui-ci restait impassiblement vierge. Rien ne bougeait autour d’elle !
Alice laissa tomber le bulldozer et repris sa marche vers les bâtiments de Stoney. La colonie n’était pas immense, et hormis les gigantesques baies vitrées à l’aspect de dômes qui abritaient les plantations agricoles, les autres constructions ressemblaient à des baraquements construits à la va-vite.
Les deux pôles de Mars avaient été les endroits idéales pour installer les colonies agraires, car l’eau y était en abondance sous forme de glace, et les terres y étaient ainsi parfaitement cultivables et irrigables. Plus importante que sa consœur du pôle nord, Stoney approvisionnait de ses huit-cents mètres carrés de champs sous serres, la totalité des villes de l’hémisphère sud de la planète rouge. Quasiment tous les colons qui travaillaient ici étaient des fermiers, et pendant la guerre cet endroit avait été fermement protégé contre les Bioroïds. Aujourd’hui tout semblait tragiquement à l’abandon.
Alice dépassa bientôt l’écriteau en fer qui souhaitait la bienvenue dans la station agricole de Stoney. Derrière elle, le ciel s’assombrissait de plus en plus. Une tempête s’annonçait ! Brusquement, une violente bourrasque de vent vint soulever un important nuage de neige, et se couvrant les yeux avec ses mains, la jeune femme courut jusqu’à l’entrée du bâtiment le plus proche dont elle dut forcer la porte. A l’intérieur régnait un foutoir indescriptible. Un bureau était jonché de papiers déchirés et de reste de nourritures, une table aux pieds cassés gisait au milieu de tout un tas de détritus inidentifiables et une odeur nauséabonde émanait de l’endroit. Dehors, la tempête venait de commencer et l’on pouvait entendre le grondement sourd significatif du vent martien, se réverbérer contre les murs.
Au fond de la pièce où elle se trouvait, Alice vit un escalier en spirale qui montait et décida de l’emprunter. Le premier étage était dans le même état que le ré de chaussé. La jeune femme se résigna à reprendre l’escalier pour explorer les autres niveaux qui eux aussi étaient lamentablement en désordre, et en arrivant enfin tout en haut, elle se retrouva soudainement le visage face au canon menaçant d’un fusil.
- Que… ? balbutia t’elle sur un ton quelque peu décontenancé.
- Ca fait un moment que je t’observe de loin, dit la voix de l’homme qui tenait l’autre
extrémité de l’arme.
Celui-ci portait l’uniforme des Marines Coloniaux et semblait avoir à peine une trentaine d’années.
- Qui êtes-vous ? demanda Alice.
- Silence ! ordonna le soldat. Ici c’est moi qui pose les questions !
Sans se démonter, Alice saisi le canon du fusil avec une rapidité impressionnante tout en envoyant un coup de pied dans les parties génitales de l’inconnu. Un coup parti et une balle fit un trou au plafond. La jeune femme profita de la confusion pour s’emparer de l’arme qu’elle retourna contre son propriétaire.
- Je répète : qui êtes-vous ?
Le rapport de force inversé, le militaire, qui se tenait l’entrejambe, se résigna à répondre avec une réelle expression de surprise, et en même temps de douleur, dans le regard.
- Lieutenant Sonido Masia, matricule 010836, membre de la compagnie Delta du 14ème régiment du Space Marine Corps.
- Et bien voilà, c’était pas compliqué, ironisa la jeune femme en rendant son arme au
Soldat. Je m’appelle Alice Nyozeka. Vous auriez quelque chose à manger, je meurt de faim ?
- Vous êtes sacrément rapide Alice !
- Merci !
- Venez vous asseoir par là, je vais vous trouver quelque chose à grignoter dans mes provisions.
Alice retira son sac à dos et son fusil et se posa avec lourdeur sur une chaise en fer. Sonido Masia fouilla dans un placard et en sorti une boîte remplis de grains de maïs, qu’il versa dans un bol. Il le tendis à la jeune femme qui s’en empara aussitôt avec avidité.
- Vous deviez être affamée dites-donc ! s’exclama le marine.
- Je n’ai rien avalée depuis trois jours, expliqua Alice tout en mâchouillant sa
nourriture.
- Il y a tout ce qui faut ici, commença à expliquer Sonido en s’asseyant à son tour.
Même si les cultures ne sont plus entretenues, il reste encore pas mal de choses à récupérer.
- Vous êtes ici depuis longtemps ?
- Ca doit faire trois semaines environ. Je me suis installé dans cette tour à l’entrée de la
station, ça me permet d’avoir une bonne vue sur tout ce qui se passe aux alentours. Je ne sort que pour aller chercher des vivres dans les serres, ou pour remettre en marche le générateur d’électricité qui a la détestable manie de tomber en panne quand ça lui chante.
- Vous n’êtes pas de Mars, n’est-ce pas ? demanda Alice.
- Non, ma patrie est l’Indonésie ! répondit le militaire en se mettant presque au garde à
vous.
- Comme vous portez l’uniforme des Marines Coloniaux, j’en déduis que vous faisiez partie de la force de débarquement terrienne !?
- Vous déduisez bien en effet. J’étais à la bataille de Odeon City.
- Je n’imaginais pas qu’il y avait eu des survivants.
- J’ai survécu…D’autres non…
Le visage du soldat s’assombrit à l’évocation de l’enfer que fut Odeon City. Environ cent mille soldats y avaient rencontrés la mort, et Sonido y avait perdu beaucoup de ses amis.
- Ca me fais drôle de rencontrer enfin quelqu’un, déclara Alice avec une certaine
émotion dans la voix. J’avais fini par penser qu’il ne restait plus que moi sur cette fichue planète.
- A moi aussi ça me fais drôle, fit Sonido tout en s’allumant une cigarette. Vous fumez ?
- Non merci, j’essai d’arrêter !
- Vous avez bien raison, cette saleté tue trop de gens !
Alice éclata d’un rire à la fois franc et nerveux, avant de prendre la cigarette de la bouche du soldat. Elle en tira une grande bouffée puis lui redonna.
- Et ben vous alors ! s’exclama celui-ci.
A l’extérieur, le vent redoublait de violence et venait fouetter les parois de la tour où se trouvait Alice et son nouveau compagnon.
- J’ai bien fais de fermer les volets, dit Sonido. Ca barde dehors !
- Les tempêtes martiennes sont toujours impressionnantes, expliqua Alice. Mais le pire
s’est qu’elles peuvent durer des journées entières.
- J’ai remarqué oui. Rien de comparable avec la Terre.
- La Terre… Cela fait bien longtemps que je n’y suis pas retournée.
- Vous savez, la guerre sur Mars a bouleversée les gens là-bas !
- J’imagine oui…
En grimaçant, Alice se massa le poignet où elle avait reçu une blessure lors de son affrontement précédent avec un bioroïd.
- Vous êtes blessée ? questionna Sonido.
- Oui, répondit la jeune femme. Mais ce n’est pas grave.
- Laissez moi voir !
- Ca va allez je vous dis, c’est trois fois rien !
- J’ai assez côtoyé les champs de batailles pour savoir qu’une blessure doit toujours être prise au sérieux. Allons faites voir ! insista le marine.
Alice fini par accepter avec une certaine réticence. Le soldat lui retira délicatement la bande qui était tachée de sang. En-dessous, la plaie était encore dangereusement ouverte et semblait s’être infectée. Le poignet de la jeune femme avait quasiment doublé de volume et avait viré au violet.
- Pas très jolie à voir, observa le lieutenant du Marine Corps. Il faut que je vous
emmène d’urgence à l’infirmerie. Il faut absolument soigner ça !

_________________
« Mais pourquoi sont-ils si méchant ? »
Nobuko & Tr€z@ : « Parce que ! »


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MessagePosté: Mer Juillet 27, 2005 10:29 
Je vous mets juste un petit poème que j'ai écrit en introduction de nouvelle, en éspérant qu'il vous plaira. Il est dans le ton du site je pense :wink:


Pâle et ondoyante, sous la lune elle surgit,
Hurlant son désespoir en plein cœur de la nuit.
Plus blanche que le lys aux pétales fragiles,
La dame blanche ondoie en une valse fébrile.
C’est une ronde étrange que mime ce fantôme
Esquissant de son pas la destinée de l’homme,
Une farandole fatale, une sinistre prédiction,
Lorsque d’une voix tragique elle s’écrie « attention ! ».
Puis disparaît soudain, telle la brume du matin
Ne laissant qu’un écho, un vague cri lointain.
Hommes, sachez que si le hasard, machiavélique
Vous fait entendre un soir son chant mélancolique
Et que vous croisez ce spectre aux voiles opalins
C’est que vous empruntez un bien triste chemin.


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MessagePosté: Mer Juillet 27, 2005 14:26 
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Belle poésie liena! J'attend avec beaucoup d'impatience la nouvelle qui doit y faire suite! :wink:


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MessagePosté: Mer Juillet 27, 2005 18:25 
Le problème, c'est que je n'ai pas le droit de la mettre sur un forum, elle sera publiée, si ça intéresse quelqu'un dans le zine Canadien "horrifique" et s'appelle "le bois des femme mortes". :)


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 Sujet du message: Barnett
MessagePosté: Ven Juillet 29, 2005 13:08 
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Inscription: Mar Juin 07, 2005 12:18
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Localisation: ici ou ailleurs, qu'importe?
Allez, une petite histoire rien que pour vous!

Auteur: moi
Toute reproduction interdite
Titre: Barnett


Un ciel sombre et inquiétant recouvrait entièrement le quartier résidentiel situé aux abords du lac de Blue Lake City. Une chaleur moite et étouffante confirmait les prévisions météorologiques locales et déjà, l'horizon ténébreux était zébré d'éclairs éblouissants. Une chaleur malsaine, oppressante et pesante vous prenait à la gorge et accélérait la respiration. A la villa des Bradford, les parents de Howard s'affairaient nerveusement.
Jim ajusta une dernière fois la cravate de son costume et vérifia à nouveau l'heure sur sa Rolex. Ils étaient en retard, comme chaque fois qu'ils sortaient.
Howard Bradford venait d'avoir 14 ans la semaine dernière, à présent, il était "assez grand" pour rester seul, les parties de bridge chez les Forster ne l'avaient jamais passionné et l'opportunité de rester seul à la maison l'enchantait davantage.
-Bon, on peut te faire confiance hein? Tu as 14 ans maintenant, tu es presque un homme, nous comptons sur toi! Recommanda une dernière fois Jim à son fils qui l'observait du coin de l'oeil.
-T'inquiète P'pa!
-Ta mère et moi serons rentrés pour 01h00, en cas de problèmes, tu as le numéro des Forster, tu appelles hein?
-Mais oui ça ira! Howard en avait assez des conseils ridicules de son père, seule, la perspective d'écouter à plein régime la chaîne hi-fi l'intéressait encore.
-Ne touche ni à l'alcool ni à mes cigares, et si l'orage éclate, débranche tout!
-Ok P'pa!
-J'oublie certainement un tas de choses, tâche d'être discipliné, ou sinon la prochaine fois tu nous accompagneras de nouveau!
-Oui, P'pa!
Jim plongea son regard dans celui de son fils, il le jugea un instant et puis, ils sourirent tous les deux d'un sourire franc et confiant.
-Bon sang, qu'est-ce qu'elle fiche? Lança Jim en scrutant les marches de l'escalier. A l'étage, Kate achevait de s'apprêter.
-Kate? Kate! Kate, dépêche-toi un peu, on est déjà en retard! Il se retourna vers son fils et lui confia:- avec les femmes, c'est toujours pareil, elles passent des heures devant le miroir et ne se préoccupent pas du temps qui file! Kate qu'est-ce que tu attends?
-J'arrive chéri, j'arrive dans un instant! Répondit enfin la femme en apparaissant sur le palier. Ton père t'as fait les recommandations d'usage Howard-chéri?
-Oui M'man, je sais ce que je dois faire et ne pas faire!
Kate descendit enfin et l'embrassa tendrement sur le front puis se retourna vers son époux: tu penses que c'est bien prudent? Rappelle-toi que nous avons déjà été cambriolés à deux reprises!
-Kate, il a 14 ans maintenant, moi à son âge, je courais déjà les filles!
-Ca va Jim, ça va, épargne nous les hauts faits de ta vie de débauche!
-Ma vie de débauche?
Howard sourit. C'était à chaque fois pareil, quand ils étaient en retard,ses parents discutaient ferme pour un rien en tentant d'incriminer les torts à l'autre.
-Bonsoir Howard, n'oublie pas l'alarme!
-Amusez-vous bien!
-A tantôt chéri! C'est vrai Jim, pourquoi te faut-il toujours…
Sa mère referma la lourde porte derrière elle et Howard se précipita pour enclencher l'alarme. Enfin la paix!
L'adolescent s'empara de la télécommande de la chaîne hi-fi et il se laissa tomber lourdement dans le canapé en cuir du salon.
Quand les lueurs des phares de la voiture dépassèrent l'angle de la villa, il appuya sur la touche "on".
-I'm so happy 'cause today i found my friend! Braillèrent les hauts-parleurs. Un coussin sous le bras, Howard s'était mis debout sur le divan et mimait le jeu de guitare de Kurt Cobain, leader de Nirvana.
Seul, enfin seul, le pied! Il monta un peu plus le son et chahuta dans les fauteuils rembourrés en faisant l'idiot.
Howard n'avait rien à craindre, ses parents ne reviendraient pas avant des heures et les villas voisines, en cette fin d'été étaient pratiquement toutes désertées de leurs locataires.
A l'extérieur, le vent se mit à mugir dans les plantations du parc. Le ciel s'obscurcit davantage et plusieurs éclairs photographièrent les nuages bas et menaçants.
-Riders on the storm.. Cette fois, les Doors succédèrent à Nirvana, Howard chantait en coeur, la soirée s'annonçait bien!
-Riders on the storm..FLISCH BRAOUM! Un puissant éclair s'écrasa non loin de là, Howard sursauta, la lumière s'éteignit et la stéréo se tut. Le générateur principal avait probablement été frappé par la foudre. Un silence de mort inonda le salon oppréssé par une obscurité très lourde.
-Les pannes de courant ne durent jamais très longtemps! Se dit Howard pour essayer de se rassurer. Dans sa gorge sèche, sa glotte montait et descendait au rythme de ses pulsations rapides. Dehors, les éléments naturels entrèrent dans une furie apocalyptique: des arbustes, des branches, des feuilles se mirent à voler en tout sens, l'herbe courte du gazon se coucha sous le vent violent et les persiennes des fenêtres se mirent à claquer contre les murs extérieurs.
-N'oublie pas de tout éteindre en cas d'orage! Comme en échos, les paroles de son père lui revinrent en mémoire.
L'adolescent se glissa à tâtons jusqu'à la prise électrique, ses doigts aveugles cherchèrent le câble de la chaîne hi-fi, pui, il tira un coup sec. Voilà, c'était chose faite.
Petit à petit, ses yeux s'habituèrent un peu à l'obscurité.
-Des bougies! Avec des bougies j'y verrai! Murmura-t'il.
Alors, la mains gauche sur la rampe, la droite tendue devant lui, il entreprit une expédition à la cave.
Un autre éclair aveuglant déchira la nuit et sculpta les ombres du salon en d'horribles reliefs démoniaques. Howard fit un pas. Un second puis un troisième.
Il avait toujours détesté cette cave, le seul endroit que Dolorès, la femme de ménage, refusait de nettoyer et pour cause! Howard savait très bien que ce n'était pas une question de convention de travail ni une priorité syndicale. Si Dolorès refusait d'y mettre les pieds, c'était parce-qu'elle avait peur tout simplement!
Et lui aussi avait très peur de descendre à la cave…
Le front en sueur, les yeux exorbités, il parvint finalement au bas de la cave. Droit devant lui -SCHRRRCQQ!!!- se dressait le meuble.
-Que?!
Il était toujours là… Il n'y avait aucune raison qu'il s'en aille d'ailleurs, son père n'avait rien fait pour l'obliger à déménager ou pour s'en débarrasser.
Le rat était toujours là.
Le rat qui effrayait tant Dolorès et qui à présent l'effrayait lui, davantage encore.
Précipitamment, il ouvrit l'armoire, chercha les bougies, en découvrit une première, puis une seconde, et sans plus traîner, remonta les marches pierreuses de l'escalier.
Les allumettes…
Son père planquait une boîte d'allumettes dans le tiroir de la table basse du salon. Les bras tendus en avant, Howard s'aventura dans le salon dont les objets semblaient se déplacer au rythlme des éclairs.
Soudain, il sursauta, il faillit tomber, s'écraser, il pensa un instant stupidement qu'il venait de marcher sur un corps, sur un cadavre, mais en craquant fébrilement une première allumette, il vit que ce n'était rien d'autre que le "coussin guitare" qu'il avait abandonné tantôt.
La flamme jaune de la bougie éclaira le salon et Howard vérifia les alentours. Tout était en ordre. Cette petite bougie était pour lui comme un phare en pleine mer un soir de tourmente.
Lentement, il reprit ses esprits en essayant de contrôler sa respiration. Pour une première expédition, c'était réussi. Surtout que l'électricité n'avait pas l'air de se rétablir! Et le temps lui paraissait si long! Trop long!
-Appelle les vieux! Lui dicta la voix paniquée de sa conscience.
Howard chercha le GSM de son père et tandis qu'au dehors l'orage redoublait d'intensité, il composa le numéro des Forster.
-Froussard! Lui susurra une autre voix en pleine mue, celle-là qui se faisait de plus en plus souvent entendre de ces temps-ci.
Howard raccrocha.
Non, décidément, c'était trop bête de déranger ses parents, à 14 ans, on est presque adulte, on ne craint plus l'orage!
Tandis qu'il essayait de remettre ses idées en place, il songea soudain à Peter. Peter, son ami Peter.
L'horloge analogique de la salle à manger indiquait 22h20, à cette heure là, Peter devait certainement être chez lui.
Howard pianota le numéro de Peter.
-Pete?
-Howard? Qu'est-ce qui t'arrive mon vieux?
-Je suis seul, mes vieux sont partis!
-C'est super,ils t'ont vraiment laissé seul?
-Ouais.
-C'est géant çà! Tu te marres bien?
-Non Pete,je, j'ai, enfin, çà serait chouette si tu pouvais venir…
-Chez toi?
Ouais, chez moi, t'as l'habitude non?
-Par ce temps?
-Tu n'as qu'à te couvrir, ce n'est pas si loin!
-Ma mère n'acceptera jamais Howie, c'est peine perdue!
-Allez Pete, j'ai les boules! Cette fois, il l'avait dit, il avait osé le lui dire, avouer à son meilleur ami qu'il avait la trouille.
-Ben pourquoi Howie, de quoi t'as peur?
-Y a plus d'électricité ici, je suis dans le noir complet!
-m**de! C'est génial!
-Tu parles!
-V'là ma mère, faut que je te laisse!
-Demande-lui Pete, je t'en prie…
-Ecoute Howie, il y a une chance sur un million pour qu'elle accepte, ne te fais pas d'illusion!
-Mais! Peter avait raccroché.
Le tonnerre tomba bien loin cette fois. Howard leva les yeux et écouta. Oui, cette fois l'orage s'éloignait. Un autre éclair discret craqua timidement dans les nuages.
Comme il essayait de calculer mentalement la distance qui le séparait des coups de tonnerre, Howard entendit un bruit étrange à l'étage. Un bruit bizarre, inquiétant.
Un cambrioleur?
Non, l'alarme n'avait pas fonctionné, car même en cas de panne de courant, l'alarme était prévue pour fonctionner.
Le jeune garçon rassembla à nouveau tout son courage et décida d'aller voir ce qu'il se passait au premier. Le bruit provenait de la chambre de ses parents, celle-là qui donnait sur la plate-forme du toit des garages.
Lentement, écoutant à chaque pas si le bruit n'avait pas disparu, il monta les escaliers drapés de velours.
-SCHKLANK, SCHKLANK, SCHKLANK…
Le bruit s'intensifiait au fur et à mesure de sa progression.
Il inspira une longue bouffée d'air et ouvrit la porte de la chambre brusquement. Les persiennes.
Les persiennes s'étaient détachées et claquaient contre les chambranles des fenêtres.Howard souffla de soulagement et ouvrit la double baie vitrée.
Une violente bourrasque s'engouffra dans la chambre en le décoiffant et en lui fouettant le visage. Il courba le dos et au prix de quelques efforts supplémentaires, il parvint à refermer le tout, quand brusquement, les cris cauchemardesques d'un chanteur débile le firent sursauter.
Le radioréveil de son père, dont les chiffres rouges fluorescents clignotaient avidement, venait soudain de s'enclencher.
L'électricité semblait rétablie.
Howard soupira. Bon dieu qu'il avait eu peur.
Il se pencha et alluma la rampe d'halogènes puis coupa le poste. Ca allait mieux, tout allait beaucoup mieux maintenant.
Il essuya son front dégoulinant de transpiration et comme il se penchait pour éteindre les halogènes, il crut apercevoir une ombre dans le jardin. Une ombre qui se faufilait entre les arbustes.
Howard plissa les yeux et espionna à travers les persiennes. C'était une ombre mouvante, recourbée et rampante.
Un cambrioleur! Un sacré salopard de cambrioleur!
Howard se retourna, ses yeux cherchèrent le GSM qu'il avait bien évidemment oublié au rez-de-chaussée et puis, ils tombèrent sur la Barnett de son père.
La bonne vieille Barnett de papa!
Juste à côté, sur le râtelier fixé au mur, deux carreaux de compétition trônaient en croix.
L'ombre du cambrioleur s'approchait inexorablement de la maison, Howard distingua son reflet aux abords de la piscine.
Il décrocha la Barnett, passa l'étrier dans son pied droit, et de toutes ses forces, comme son père le lui avait appris, il tendit le câble de l'arbalète.
Sans plus hésiter l'espace d'une seconde, il attrapa une flèche et la positionna délicatement dans l'encoche.
Howard ouvrit et poussa les persiennes, le vent s'engouffra à nouveau dans la chambre.
La silouhette était là, à 15 ou 20 mètres, qui courbait le dos comme pour se cacher, pour violer leur propriété.
Howard épaula l'arbalète, il visa.
A cette distance, il y avait peu de chance pour qu'un novice comme lui atteigne sa cible.
-Une chance sur un million! Lui dit en échos la voix lointaine et prophétique à l'intérieur de sa tête.
Un autre éclair illumina l'horizon. L'ombre fit un pas supplémentaire.
Howard pressa la gâchette et tira.
Le carreau fendit l'air à une vitesse prodigieuse et presque aussi vite, tandis que le tonnerre roulait contre les flancs des collines toute proches, au loin, l'ombre s'écroula lourdement.
-Je l'ai eu! Je l'ai eu! put*** je l'ai eu! Hurla Howard, fou de joie.
Quatre à quatre, il descendit au rez-de-chaussée, il poussa le verrou de la double porte-fenêtre et sortit.
-Je t'ai bien eu, hein espèce de gros salo… Howard décocha un coup de pied au corps étendu sur la pelouse, mais il stoppa soudain son geste. Le souffle coupé, il faillit s'évanouir en tombant à genoux.
-Peeeeeeeeeete! Hurla-t'il désespérément aux cieux indifférents.
L'ombre, la silouhette qui venait de pénétrer chez les Bradford, c'était Pete, Peter, l'ami de Howard, qui à présent, gisait recroquevillé au sol, une flèche plantée entre les deux yeux.
-Une chance sur un million… sembla murmurer la fatalité tapie dans les branchages affolés par la tempête!


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MessagePosté: Ven Juillet 29, 2005 13:14 
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Inscription: Jeu Août 07, 2003 12:00
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Localisation: Sous-sol du FBI, Washington
Ce cher Echt m'a chargé de vous dire qu'il s'excusait de ne pas pouvoir mettre la suite de son histoire pour l'instant. Il est en vacances à partir d'aujourd'hui et ne reviendra qu'à la fin du mois d'août !
Alors un peu de patience à tous ses fans :wink:

_________________
"Le bonheur et la souffrance dépendent de votre esprit, de votre interprétation. Ils ne viennent pas d'autrui, ni de l'extérieur. Tous les bonheurs, toutes les souffrances ne dépendent que de vous, ils sont créés par votre esprit." Lama Zopa Rinpoche


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MessagePosté: Ven Juillet 29, 2005 15:28 
PILOUFACE : J' adore et j'en redemande ! :P :P


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MessagePosté: Ven Juillet 29, 2005 15:45 
Sympa Pilouface!

Je vous mets le début d'une nouvelle que j'ai écrite il y'a quelques temps:

Le titre est les tueurs de l'âme:

Détrompez-vous, je n’aime pas les vampires, je les abhorre.
Ils me captivent, certes, mais mes sentiments sont confus.
Ils sont de l’ordre de la fascination-répulsion, comme lorsqu’on observe une araignée se jeter sur une mouche. Malgré le dégoût que cet être nous inspire, on ne peut s’empêcher d’admirer son étonnante habileté de prédateur.
Certains les ont comparés à des démons, et comme eux, ils sont légions. Mais les vampires font partie d’une catégorie fort particulière, elles se nomment « intrigue » et « discorde ».
D’autres ont vu en eux des séducteurs innés, charismatiques et insatiables.
Mais ma maudite et immense solitude a au moins eu cet avantage qu’est un certain recul sur la supercherie de ce que l’on nomme complaisamment séduction.
Je vais vous compter à présent mon histoire. Celle de mon attrait pour le mal, de ma chute, ma disgrâce et de ma rédemption.

J’avais six ans à l’époque et mon monde était déjà un chaos infernal dont seul, mon esprit, fragile oiseau ne rêvant que d’envol, s’échappait parfois de la cage d’un corps que je savais malade.
Cette étrange maladie m’avait cueillie lors d’un bel après-midi d’été. Le soleil alors me semblait liquide et je pris soudainement conscience de la pureté de l’air que je respirais en grandes inspirations gourmandes.
La veille, j’avais de nouveau fait d’horribles cauchemars qui avaient écourtés violemment ma nuit. Mais la fatigue, lorsque l’on est enfant, se dissout facilement dans le jeu.
Mes parents se désespéraient de mes hurlements nocturnes, mais l’habitude de ces cris de terreur était telle qu’ils ne se levèrent pas cette nuit là.
Soudain, en cette magnifique journée, je m’effondrai sur le sol de la terrasse, inanimée.
Je m’éveillais quelques heures plus tard, mes parents m’avaient allongée dans leur lit, seul bénéfice de la maladie.
-Je suis malade. Ce fût la conclusion de ma logique d’enfant.
Mon corps me semblait trop lourd à porter, un poids invisible étouffait ma frêle poitrine et l’air me manquait. Je me sentais extrêmement faible, jamais je ne m’étais sentie aussi fragile, une inquiétude inconnue vint traverser mon esprit d’enfant.
-Je vais mourir. Ces mots terribles, apparurent tels une fatale évidence.
Je regardais dehors, le parc, où quelque bouleaux dispersés ondoyaient doucement sous la brise, apaisant un peu l’angoisse qui m’étreignait le cœur.
Ma mère apparut et me prit la main, la peur se lisait si nettement dans ses yeux que je fus saisie d’une grande pitié pour elle.
Un homme vêtu de blanc me prit dans ses bras, tout se mélangeait à présent dans ma tête, puis, je me retrouvai allongée dans une ambulance.
Une femme au visage d’une douceur angélique m’appliqua en souriant un masque qui enserra mon nez et ma bouche. Je perdis connaissance.

Dans mon rêve, il faisait nuit et la lune éclairait le parc d’une aura magique, l’ombre s’infiltra dans ma chambre malgré les fenêtres closes. Je n’avais pas peur pourtant. Lorsque je dis « ombre », il s’agit plus de l’idée d’une ombre, l’ombre d’une ombre si j’ose dire. La silhouette était celle d’un homme, mais il n’y avait rien de net en cette apparition, si ce n’est sa bouche, esquisse d’un sourire sadique.
Et ses yeux, ses terribles yeux rouges…
Elle me chuchota des phrases incohérentes, sa voix était aussi inhumaine et inconsistante que l’était son apparence. Néanmoins, quelques mots réussirent à se graver dans ma mémoire :
« …reviendrai… porcelaine…cave… ».
Je m’éveillai, tremblante de peur. Où étais-je, il faisait nuit et je ne connaissais pas ce lieu. Deux femmes en blancs entrèrent et relevèrent la manche de mon pyjama afin de me faire une piqûre. Je sursautai sous l’aiguille.
Je ne me souviens pas vraiment de tous ces longs mois que je passai à l’hôpital, je me rappelle seulement d’une infirmière qui refusait de me piquer une fois de plus. Mon corps était bleu d’ecchymoses et de traces laissées par les aiguilles des seringues.
Personne ne savait ce que j’avais, les médecins ne comprenaient pas la source de mon mal et me soignaient à coup de cortisone.
Certains disaient « anémie » et voulurent me transfuser, d’autres pensaient à une espèce de pneumopathie inconnue qui m’affaiblissait et ne me permettait plus de me ventiler normalement.
C’est étrange, je ne me souviens pas de mes parents à cette époque, j’avais juste peur de ne plus me rappeler leurs visages.
Au bout d’un certain temps de convalescence, mon père vint m’apporter un collier d’ail qu’il me mit autour du cou.
Je trouvais son odeur infecte, il me collait à la peau et m’empêchait de respirer correctement. Mais je le gardais précieusement contre moi.
Puis, quelques jours après Noël, je rentrai enfin chez moi. Mais rien ne fut plus jamais comme avant, je connaissais la Mort, j’avais vu son visage et pour cette raison, elle ne me laisserait jamais en paix.

II


Ni mon esprit, ni mon corps ne se remirent totalement de la maladie.
De l’enfant vive et joyeuse, il ne restait qu’un spectre chétif, pâle et fragile.
Obsédée par l’idée de la mort, l’absurdité de la vie, je me laissais tomber avec une aisance et une facilité perverse dans l’engourdissement rassurant de ma mélancolie.
Je m’inventais un monde intérieur, qui, malgré sa richesse, effrayait mon entourage. Brouillards, errances et lacs figés en étaient les décors principaux, et je régnais sur ce royaume pathétique et glacé.
Mes parents étaient des misanthropes terrifiés par le monde extérieur, me condamnant ainsi à une vie solitaire qui amplifia mon mal et me firent basculer doucement dans un autisme étrange qui ternit l’éclat de la vie.
Mes cauchemars s’intensifièrent avec l’âge et il m’arrivait encore d’entrevoir cette ombre maudite au détour d’un sombre songe. Il me sembla que petit à petit, son contour se fit plus distinct.
Il s’agissait probablement d’un homme.
Quinze ans alors s’écoulèrent ainsi, ponctués seulement par mes rêves, mes fantasmes et une réalité violente et décousue.
Rien ne comptait réellement pour moi, la vie n’était que source d’angoisses et de tourments.
Je rêvais de paix et seules mes rêveries me permettaient de survivre à la brutalité de ce monde honni.
Les gens ne m’aimaient pas, me trouvant trop étrange à leur goût, prenant ma timidité pour de l'arrogance, du mépris, je ne les en blâmais pas, je ne les aimais pas non plus.
J’errais donc ainsi, sans ami, sans réconfort ni satisfaction, totalement vide et absorbée dans mes méditations sinistres et funèbres.
Mais un jour, un séjour me contraignit à quitter mon environnement familier et je partis vivre quelques mois en ville.
Un espoir fit frémir mes appétits de jeune fille, peut-être rencontrerai-je des gens qui me comprendraient, qui m’apprécieraient et ne me regarderaient pas comme une bête curieuse .
Combien je fus déçue alors de ne trouver qu’agitations inutiles, violence et indifférence.
Mais un soir où j’errais dans une rue qui me plaisait de par son aspect désolé et lugubre, j’entrevis enfin celui qui marqua ma vie de son sceau fatal et dont l’apparition avait toujours signifié mon malheur. Il s’agissait de l’ombre.
Je la vis effleurer le mur de l’immeuble que je longeais et s’engouffrer tel un félin, dans une ruelle.
Je décidai de la suivre, il fallait que je sache. Et si j’étais en train de perdre l’esprit, je n’en serai que plus sereine, me dis-je.
Lorsque j’arrivai à son niveau, une porte métallique s’ouvrit et le brouhaha caractéristique d’un bar ainsi que la puanteur des cigarettes me prit aux narines. Deux jeunes hommes, maquillés et vêtus de tenues extravagantes me dévisagèrent en riant bêtement, visiblement saouls et s’embrassèrent sans pudeur sous mon nez.
Provocation bien futile qui ne m'impressionna pas. Je les toisai froidement sans sourire, j’étais habituée à ce genre de jeu.
Il y’avait donc une espèce de gargote dans ce lieu désolé, étonnant.
Curieuse, j’entrai discrètement et me faufilai vers le comptoir. Le lieu était bondé, le noir dominait en cet endroit insolite. Tous ces gens à la mine dramatique me plurent instantanément. J’aimais leurs airs d’acteurs en représentation constante. Ils jouaient le drame de leur vie, en atténuant ainsi une réalité aux contours trop marqués et déplaisants.
En observant plus attentivement le lieu, je le vis enfin, il était là, je le reconnus immédiatement à son sourire pervers et à ses yeux rougis.
Assis dans un angle de la salle, il observait une jeune femme qui portait en tout et pour tout qu’un corset de cuir qui retombait à peine sur ses cuisses où se croisaient les mailles d’un bas résille.
Je me dirigeai vers lui. Le désespoir a cet avantage qu’est un courage aveugle.
Rien à perdre, au pire, il me tue et je ne perdrais pas grand chose, au mieux, je découvrirais enfin une vérité, quelque chose, un sens à tout cela.
Je m’assis à sa table, il tourna son visage sans âge vers moi, et me salua élégamment d’un signe de tête, puis reprit son observation de rapace.
-« Bonsoir, je crois que je vous connais… » lui dis-je sans hésitation.
-« Oui, et je vous plais… »
J’eus envie de rire, son visage était certes régulier et les traits en étaient harmonieux, mais il y avait si peu de chaleur et d’humanité dans son regard que je ne lui trouvais rien de séduisant.
-« Vous me troublez autant que le vase qui est posé sur cette table ! »
Il pivota rageusement son visage de mannequin de cire et planta ses yeux glacés dans les miens.
-« Je suis la séduction, je suis ce que tu veux entendre, ce que tu désires et le reflet de ce qui te flatte. Je suis la psyché, le miroir de vos vanités. Susurra-t-il, imperturbable. Que me veux-tu, petite ? »
-« Je m’appelle Lena, et vous m’avez tué ! »


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MessagePosté: Ven Juillet 29, 2005 16:09 
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C'est une belle histoire liena dont j'attend la suite avec impatience! J'aime assez ton style d'écriture et ton sens de la description! ( j'étais avec les protagonistes dans le bar!)
Merci à toi et à Wass également de m'avoir lu.

une prochaine histoire, bientôt, promis! :wink:


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MessagePosté: Ven Juillet 29, 2005 16:22 
Merci Pilouface, la suite, trés bientôt. :wink:


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MessagePosté: Lun Août 01, 2005 16:55 
Voici la suite des tueurs de l'âme.

Je vais faire comme Pilouface, toute reproduction interdite (texte protégé) :


L’homme se leva et planta ses yeux délavés et sans âme dans les miens. Il n’avait rien d’humain, tout en lui n’était que lassitude et indifférence.
J’entrevis pourtant un instant le poids d’un savoir immense. Je pris étrangement conscience qu’il me serait impossible, à moi, pauvre humaine, de ne serait-ce qu’effleurer cette vérité, cette flamme si fondamentale sans m’y brûler.
Tel le mystique en pleine transe, je fus absorbée par sa lumière et je crus défaillir.
-Tu n’es rien, me chuchota-t-il en se penchant vers moi, tu n’es rien du tout. A peine plus importante à mes yeux d’immortel qu’un insecte que tu te plairais à observer, et tout comme ces insectes, vous vous ressemblez tous. Si tu respires encore, pauvre imbécile, c’est que je pensais que tu n’y survivrais probablement pas.
Cela ne dura que le temps d’un battement de cils, mais lorsque je repris conscience de ce qui m’entourait, l’homme disparaissait déjà, entraînant la jeune femme au corset dehors.
Il lui murmurait quelque chose à l’oreille et elle s’esclaffa grossièrement, puis, la porte se referma sur ce que je ressentis comme étant son ultime rire.
Je me levai d’un bond et essayai de me frayer un passage jusqu’à l’entrée du bar, bousculant du coude quelques gothiques exaspérés, dont le maquillage vulgaire masquait les traits.
Une imposante jeune femme prit un malin plaisir à gêner ma progression et me sourit cruellement, me toisant de toute sa hauteur, puis, elle s’écarta brusquement afin de me laisser sortir.
Je passai la porte en courant à demi et scrutai la ruelle, espérant encore apercevoir le funeste couple.
Je me précipitai vers l’angle de la rue, espérant encore avertir la pauvre jeune femme du danger qui la menaçait, mais je ne vis rien.
La pluie s’était mise à tomber, de grosses gouttes venaient s’éclater sur mon crâne et rafraîchissaient mon visage en feu. Tout en moi n’était que confusion, j’aurais voulu m’étendre là et attendre quelques siècles afin de réfléchir, d’essayer de comprendre les évènements de la soirée.
Je retournai sur mes pas et rentrai de nouveau dans le bar afin d’avoir des renseignements sur la fille au corset. Personne ne m’éclaira. Je repris le chemin de mon appartement.
La pluie s’était arrêtée et un vent glacial s’était levé, me transperçant comme des milliers d’aiguilles gelées.
Je n’étais rien, il avait raison, et la pauvre idiote qui allait lui servir de repas ce soir n’était rien non plus. Il était si aisé de nous duper, nos faiblesses me paraissaient si évidentes. Des proies totalement consentantes, de vrais moutons qui tendent leurs cous à leurs bourreaux !
Nos chimères, nos vanités, notre goût pour la luxure et le pouvoir étaient ses meilleures armes et nous périssions du fait de nos imperfections.
Un goût âcre me remonta à la bouche, j’avais la nausée et mon crâne me faisait mal.
Ce que j’avais entrevu ce soir était ce que les gens appellent communément un vampire, sa véritable nature n’avait rien de séduisante, bien au contraire.
C’était un parasite. Il se nourrissait de nous et pas seulement de notre sang.
Il violait nos âmes, jouant avec les gens tel un chat avec une souris, absorbant nos émotions, nos expériences, réchauffant sa misérable carcasse de cadavre au feu de nos illusions et nos espoirs d’humains, profanant l’innocent, châtiant l’assassin.
Le sang ne lui suffisait pas, il lui fallait l’essence de la vie, notre substance.
Dans ses veines coulaient la quintessence de centaines de mémoires et connaissances. Il était l’accumulation d’un savoir froid qui grossissait à chaque nouvelle victime, le rendant de plus en plus fort, de plus en plus lucide et conscient de notre faible nature d’homme et l’éloignant de par ce fait des turbulences et des appétences de nos vies terrestres.
J’en voulais à la pauvre fille de s’être ainsi faite avoir aussi facilement, que lui avait-il fait miroiter afin d’arriver à ses fins ? S’était-il attaqué à l’ego en jouant les adorateurs transis, la flattant et comblant son besoin de reconnaissance ? A son corps, en lui promettant une nuit dont la fougue ne pouvait que l’appâter ? Ou à son esprit, faisant irradier de par son érudition un cerveau assoiffé de curiosité qui ne demandait qu’à apprendre ?
Je souris soudain sans joie, me rendant compte que c’était cette curiosité qui avait bien failli me tenter.
Je ne valais pas mieux, je n’étais rien, en effet. Piégée, moi aussi, dans ma nature d’humaine.


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MessagePosté: Lun Août 01, 2005 17:43 
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Localisation: Somewhere in the 21st century...
Un court texte d'actualité enfin presque)....

C'est assez différent des autres choses que j'ai écrites, mais c'est court, donc ça incitera peut-être plus de gens à le lire :wink:

#############
6 août 1945


Je m'appelle Niigata et j'ai dix ans. Aujourd'hui je meurs.

Comme tous les jours je me suis levée tôt. Il fait beau aujourd'hui. C'est une belle matinée d'été. il y a bien eu une alerte, ce matin, parce qu'un avion américain volait au-dessus de la ville, mais il ne s'est rien passé. Je n'ai pas eu peur; les américains ne bombardent jamais notre ville. Ils vont toujours plus loin. Je ne sais pas pourquoi. Je sais juste qu'ici, nous sommes en sécurité. C'est Ozume, ma mère, qui me l'a dit. Et elle a toujours raison. Elle sait beaucoup de choses.

Je m'appelle Niigata et j'ai dix ans. Aujourd'hui, je meurs.

Il y a un autre avion dans le ciel. Je le regarde un moment, puis je vais jouer a cote du grand saule. C'est à ce moment qu'apparaît la lumière. Brillante, intense, aveuglante. Je ferme les yeux mais elle est toujours là. J'ai peur. La lumière me brûle. Je crie. J'appelle ma mère. Mais je n'entends pas ma voix. Il y a un bruit terrible, qui vient de partout a la fois. J'ai peur. Le saule brûle. Mes vêtements brûlent. Ma peau brûle. La chaleur grandit encore. Le bruit est de plus en plus fort. Je ne comprends pas ce qui se passe.

Je m'appelle Niigata et j'ai dix ans. Aujourd'hui, je suis morte.


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MessagePosté: Mar Août 02, 2005 10:17 
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Localisation: ici ou ailleurs, qu'importe?
Beau texte qui nous rappelle les jours sombres d'Hiroshima et de Nagasaki. Noir à souhait si j'ose dire.
Pour moi tu peux poster des textes plus longs, comme tu as pu le remarquer peut-être j'écris également et ce serait un réel plaisir que de découvrir tes autres textes. :wink:


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MessagePosté: Mer Août 03, 2005 20:53 
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Localisation: Cimetière de Sunnydale, dans une crypte
Et hop. Sans les mains.... :P


Dans les abîmes du temps
Eternelle souffrance
Je fais face au néant
Privé de tous mes sens

Eternelle agonie
Aux aurores ténébreuses
Incessante élégie
Dans les alcôves brumeuses

Le temps n'existe plus
Et la peine est immense
Pour moi qui ai vécu
Toute une vie de souffrances

Car la vie et la mort
Ne sont qu'un même lien
Je n'ai vécu sur Terre
Qu'en attendant ma fin

Plongé dans les abîmes
Où mon âme est tombée
Particule bien infime
Dans ce néant glacé

La chaleur et le froid
Me transpercent le coeur
L'omniprésente noirceur
Nous étreint de ses bras

Pour les âmes torturées
Que la vie recommence
Du blanc immaculé
D'une nouvelle naissance

_________________
La vie est une maladie. La naissance et la mort en sont les symptômes.


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MessagePosté: Mer Août 03, 2005 20:55 
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Bon... ben... comme d'habitude Angelus, c'est superbe. :D

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MessagePosté: Ven Août 05, 2005 07:53 
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Voici une petite histoire basée sur un de mes rêves. Tout spécialement pour mes fans qui se reconnaîtront 8) Enfin... qui se reconnaîtra :?

Une mauvaise blague
Steve riait d’avance de la bonne blague qu’il allait faire à son ami Tom. Il pouffait de rire rien que d’imaginer la tête que Tommy allait faire. Plus que pouffer, il jubilait carrément !
Il faut dire qu’il avait eu une idée de génie en imaginant ce scénario.
Pour le moment, Tom dormait tranquillement dans sa chambre, ne se doutant de rien.
Steve adorait le fait que LUI seul savait ce qui allait se passer. Ah ça pour sûr il allait bien se marrer en voyant le regard effrayé de son ami.
Il se demanda tout de même comment ce dernier allait réagir face aux événements. Allait-il, blasé, se tourner vers lui en lui disant « Ha ha ha, très drôle Stevy ! » et retourner se coucher ? Allait-il se mettre à pleurer et courir se cacher ? Allait-il s’évanouir ?
Il envisageait toutes les possibilités, toutes plus excitantes les unes que les autres. Il était de toute façon convaincu que, dans tous les cas de figure, ils en riraient ensemble dès le lendemain lorsque Tom se rendrait compte qu’il s’est bien fait piéger.
A pas de loups il s’approcha de la maison de son ami, se retournant plusieurs fois pour vérifier que tout était bien prêt et que chacun était bien en place. Pas de lumière dans la maison, un bon point ! C’était le bon moment à présent. Il exultait d’excitation.
Il sonna à la porte, plusieurs fois de manière rapprochée. Pas de réponse.
Il recommença, plus longtemps cette fois-ci, alternant sonnette et coups à la porte.
Il vit la lumière s’allumer sur le porche et la porte s’ouvrit sur Tom, les cheveux ébouriffés et les yeux encore pleins de sommeil. Immédiatement Steve l’attrapa, prenant l’air aussi effrayé qu’il pouvait, et le secoua en hurlant :
- Aide moi Tommy ! Aide moi pour l’amour de Dieu ! Ils sont après moi ! Ils me poursuivent !
- Qui ça ? demanda Tom, les yeux mi-clos
- Eux !!!
En disant cela, il s’était tourné en tendant son index vers la forêt.
Au même moment, une demi-douzaine de créatures en sortirent, l’air menaçant. Ils avaient la peau grise, le crâne démesuré et de grands yeux noirs en amande. Le portrait typique de l’extraterrestre comme on l’imagine.
Les yeux de Tom s’écarquillèrent et il poussa un petit cri étouffé.
- Oh mon Dieu non ! lâcha-t-il
Intérieurement, Steve jubilait !
- Reste là je reviens !
- Attends Tom ! Reste avec moi, ne me laisse pas avec eux pitié !
Il était fier de sa prestation, se disant avec modestie qu’il pourrait sans problème décrocher un oscar pour ce rôle.
Tom était retourné à l’intérieur de la maison, sans doute pour prendre les clés de la voiture. Lorsqu’il mettrait le contact, Steve lui révélerait, en riant aux larmes, qu’il l’avait bien eu ! Ça marchait du tonnerre, Tom avait réagi au-delà de ses attentes.
Quelques secondes plus tard, il sortir en courant de la maison. Dans ses mains, à la place des clés, il y avait un revolver.
Les yeux de Tom étaient exorbités, il criait et courait comme un dément, pointant son arme vers les aliens. Le sang de Steve se glaça dans ses veines ! Il fallait vite réagir avant qu’il ne soit trop tard.
- Arrête Thomas ! Arrête ! C’est une blague !
Mais Tom n’écoutait pas. Il ne l’entendait pas et avait déjà tiré plusieurs coups. Deux des créatures étaient déjà tombées raides mortes et les autres commençaient à s’enfuir.
- Arrête bon sang ! Ce ne sont pas de vrais extraterrestres, ce sont des acteurs que j’ai payé pour te faire une blague !!!
Il agrippa le bras de Tom et le baissa pour lui faire lâcher son arme.
Ce dernier le regarda, affolé :
- Non, tu ne comprends pas !! Ils m’ont retrouvé ! Ils m’ont retrouvé !
La dernière chose que vit Steve avant de s’évanouir fut la main de son ami qui, d’un geste aussi rapide qu’effrayant, agrippa sa propre joue et fit glisser son visage vers le haut, à la manière d’un masque de carnaval, pour laisser apparaître un visage reptilien aux yeux rouges.

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MessagePosté: Ven Août 05, 2005 09:01 
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Inscription: Mar Novembre 09, 2004 09:02
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Tu as toujours de ces rêves Angelus :shock:
Bon je ne peux pas dire : "Excellente histoire" mais pour cette fois : "Excellent rêve" :wink: :P

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MessagePosté: Ven Août 05, 2005 17:09 
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Inscription: Dim Avril 10, 2005 11:50
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Localisation: France/Dijon
Dès le début je me doutais qu'il y allait avoir un hic, mais je dois dire que je n'avais pas pensé à celui-là, excellent... 8)

Bon, ben moi come je suis moins douée qu'Angélus, je tape avec les mains ( enfin, péniblement à deux doigts... :lol: ).

Le Chevalier à la triste figure

Je suis celui qui va par les monts et les vaux,
Dans l’ombre, parmi les loups de ce monde qui meurt,
Fantôme désolé, héraut des milles douleurs,
Ma bannière déchirée ne flotte plus si haut,

Dans le vent épuisé qui languit et murmure,
Je suis le chevalier à la triste figure.

Je suis celui qui va, les grandes plaines sont vides,
J’ai combattu cent ans sur ces champs de batailles,
Mais le feu de la vie ne fut qu’un feu de paille,
Les cimetières sont pleins comme les cieux sont vides,

Et des écailles d’argent pour cacher mes blessures,
Je suis le chevalier à la triste figure.

Je suis celui qui va, il n’y a sur mes mains
Que du sang, de la poudre, des odeur de charnier
Et tout le temps perdu comme la cendre envolée
Qui voile de son nuage le soleil de demain.

J’ai vaincu les dragons et j’en reviens impur
Je suis le chevalier à la triste figure.

Je suis celui qui va sous la lune mauvaise,
Victime et assassin des amours guerrières,
Sur le tombeaux fleurissent les roses trémières,
Les lys sont fanés sous l’if et le mélèze.

Que mon dernier voyage mène à la sépulture,
Je suis le chevalier à la triste figure.

Sous les gloires d’or pâle, voilà les rois déchus,
Les ruines de ma mémoire, spectres de mes remords,
Les oreilles assourdies du vacarme des cors,
L’émerillon tombe et meurt, il ne volera plus.

Et j’ai perdu ma vie dans le vent qui murmure,
Je suis le chevalier à la triste figure.

_________________
J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans.
Charles Baudelaire


Dernière édition par Chimère le Ven Août 05, 2005 17:18, édité 1 fois.

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MessagePosté: Ven Août 05, 2005 17:16 
:shock: Chimère, je suis époustouflée, il est magnifique ton poème, j'adore! :D


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MessagePosté: Ven Août 05, 2005 20:14 
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Localisation: Cimetière de Sunnydale, dans une crypte
Chimère a écrit:
Dès le début je me doutais qu'il y allait avoir un hic, mais je dois dire que je n'avais pas pensé à celui-là, excellent... 8)


Ben imagine ma tronche quand je me suis réveillé en sursaut après ça ! :shock: :lol:

Citation:
Bon, ben moi come je suis moins douée qu'Angélus, je tape avec les mains ( enfin, péniblement à deux doigts... :lol: ).


Ben moi aussi j'écris aves les mains, si si je t'assure ! :P

Fantastique ton poème ! Ils sont de mieux en mieux, continue ! :o

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MessagePosté: Mar Août 09, 2005 17:44 
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Inscription: Dim Avril 10, 2005 11:50
Messages: 5447
Localisation: France/Dijon
Bon, puisque c'est demandé si gentiment... :oops:

En fait, c'est pas vraiment un poème, à la base c'est un texte destiné à être mis en musique, pour faire une chanson... mais bon, j'ai pas la musique, alors... :roll:

Elle a

Elle a sur le visage
Du sang, de la poussière
L’éclaboussure de rage
Le fard de la guerre.
Elle a l’air si sage,
Au coin de ses paupière
Il pleure des mirages,
Des larmes comme des rivières.

Elle a au fond des yeux
Comme une peur qui se tait
Elle a oublié ses jeux,
Ne sait plus qui elle est.
Elle a au fond du cœur
Un grand champ de ruines
Comme son pays d’ailleurs
Qu’on a semé de mines.

Elle a des mots d’enfant
Mais tous ses souvenirs
Font qu’elle a bien mille ans,
Qu’elle n’en pourra guérir.
Elle en a vu tellement
Et même dans ses sourires
On voit couler du sang
Tant qu’elle ne sait plus rire.

Elle a les yeux si clairs
Lavés de tant de nuits
A chercher la lumière,
La gorge pleine de cris.
Elle a de la patience
Debout jusqu’à l’aurore
Quand vole la violence
Qui fait pleuvoir la mort.

Elle a encore l’espoir
Ou peut-être la folie
De se lever, de croire
Et de vouloir la vie.
Elle aura le courage
De planter des jardins
Sur les terres en rage
Pour faire fleurir demain.

_________________
J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans.
Charles Baudelaire


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MessagePosté: Mar Août 09, 2005 20:59 
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Messages: 478
Localisation: Cimetière de Sunnydale, dans une crypte
Que dire de plus que :shock: :P
Ça sonnerait très bien en musique c'est vrai !

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MessagePosté: Mer Août 10, 2005 01:51 
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Eh beh! Y'a des virtuoses de la plume ici! Je sens que je vais faire pâle figure à côté m'enfin...
Etant fan de cinéma et de théâtre, et inscrit pour une licence d'arts du spectacle, j'écris en ce moment un scénar... De mon piont de vue, c'est un peu léger mais bon, c'est que le 1er...

Synopsis « Like a bird » (tous droits réservés...^^)


(L’histoire d’une invention révolutionnaire racontée par son créateur à un écrivain retranscrivant cette aventure…)


"Jonathan Milles, étudiant aux beaux-arts, retrouve au fond de son placard une de ses anciennes paires de baskets. Il se souvient de la publicité qui vantait leurs capsules d’hélium insérées dans le talon… Comme si celles-ci allaient le faire sauter plus haut… Mais quand il y repense, il se demande s’il n’existerait pas un moyen pour décupler la force de ce gaz et ainsi alléger le poids d’un homme entier grâce à une combinaison gonflable… S’ensuivraient des possibilités infinies, comme celle de voler… Il prend contact avec le scientifique Paul Rénay avec qui il s’associe pour créer le projet « Bird ».

Dans le laboratoire de Paul, les expériences et les tests se multiplient. Les 2 associés parviennent à mettre au point un hybride de l’hélium : l’H128, 128 fois plus puissant que l’hélium classique. Après de nouveaux tests, ils fixent la proportion de la quantité nécessaire d’H128 pour un poids donné, de sorte que ce poids ne pèse plus qu’une centaine de grammes. Ils fabriquent alors un costume relativement mince muni d’une double épaisseur pour qu’il puisse être rempli de gaz. Instigateur du projet, Jonathan est le premier à tenter l’expérience. Il enfile le costume, que Paul gonfle d’H128, et s’élance. Il évolue comme en apesanteur, la longueur de ses pas est démesurée… Paul, qui observe la scène, pense tout de suite aux images d’Amstrong marchant sur la lune…

Pour développer leur projet, ils doivent obtenir des fonds. Ils s’adressent d’abord à une banque, mais malgré l’importance de leur découverte et des bénéfices qui pourraient en découler, le banquier ne veut pas prendre de risques… Ils demandent à d’autres banques, sans résultat… Dépités, cherchant une solution, Jonathan et Paul commencent à envisager l’abandon de leur projet lorsqu’ils font la connaissance de Roland Aquire, un professeur d’histoire à la retraite qui vient de toucher un gros héritage. Il leur avoue sa passion pour Léonard de Vinci. Jonathan lui parle de leurs expériences…

Les 3 protagonistes peuvent alors entamer la partie finale de
« Bird » : les ailes. Après une centaine de prototypes, et quelques atterrissages de Jonathan dans un arbre ou contre un mur, le modèle final est prêt. Jonathan commence à agiter les bras et peu à peu, ses pieds quittent le sol. Après quelques heures d’entraînement, il survole enfin la ville (Paris). La sensation est bien plus forte que tout ce qu’il avait imaginé : il a le sentiment d’être le premier homme à connaître le sens profond du mot « liberté ». Au bout d’à peine 10 minutes, des groupes se forment sur son passage et, le soir, toutes les chaînes de télévision ne parlent que de « l’énorme volatile inconnu ». Une fois la vérité révélée, leur courrier postal est livré par sacs entiers, leur courrier électronique doit être déchargé toutes les 5 secondes, et le bruit continu de la sonnerie du téléphone devient très vite comme la bande son de leur aventure…

De projet, « Bird » devient le nom de la société que fondent Jonathan, Paul et Roland. Ils embauchent du personnel et sortent leur première ligne de costumes Bird. C’est un succès sans précédent, la demande augmente de minute en minute, tout le monde ne parle que de ce fameux gaz miracle et de ses futures autres applications, et certains s’accordent même pour dire qu’il s’agit là de l’invention la plus importante depuis celle de la roue.

Mais toute cette liberté trouve bien vite ses limites. Quelques légers accidents, des chutes, des risques de collision avec des engins volants, poussent l’Etat à . . ." suivre...

Il sera sûrement encore modifié m'enfin, c'est pour savoir déjà ce que vous en pensez...

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MessagePosté: Mer Août 10, 2005 19:14 
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C'est pas mal du tout dis moi. Tu penses mettre quand la suite ?

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MessagePosté: Sam Août 13, 2005 19:11 
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Hé bien, je viens de parler à ma soeur qui est scénariste elle-même, elle m'a confirmé que certains points devaient être approfondis, comme présenter un peu plus le héros, montrer ce qui le relie plus ou moins à son invention, et puis elle trouve, et elle n'a pas tort, que cela manque un peu de "feeling" personnel, que cela fait un peu "sans risque", qu'on ne sens pas assez mon implication là dedans... Et enfin, il faut que je trouve le "hic" de l'histoire, du héros, contre quoi va-t-il devoir lutter... Ce qui va m'aider pour le reste...

Donc, je ne sais pas quand je vais m'y remettre, mais va y avoir quelques changements dans ce que j'ai déjà écrit, donc pour la suite...

to be continued...

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MessagePosté: Mar Août 16, 2005 17:47 
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personne d'autre ne voudrait me donner son avis...?

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MessagePosté: Mar Août 16, 2005 18:17 
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Bon, bon... :lol:

L'idée de départ est intéressante... le rêve d'Icare est universel. C'est sûr que tu peux creuser, y'a de quoi faire.
Par exemple, tu pourrais appronfondir les relations entre tes héros : amitié, mais aussi concurrence entre eux, voire une trahison.
Tu pourrais te demander aussi ce qui a poussé l'inventeur à mettre au point ce projet un peu fou : désir de reconnaissance ? Traumatisme de l'enfance ?

Et puis tu pourrais te demander quels changements une telle invention apporterait dans notre société, et quelle en est la portée symbolique...

Voilà, c'est tout ce que je vois, j'espère t'avoir aidé... :wink:

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MessagePosté: Mer Août 17, 2005 01:36 
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Chimère a écrit:
Bon, bon... :lol:

L'idée de départ est intéressante... le rêve d'Icare est universel. C'est sûr que tu peux creuser, y'a de quoi faire.
Par exemple, tu pourrais appronfondir les relations entre tes héros : amitié, mais aussi concurrence entre eux, voire une trahison.
Tu pourrais te demander aussi ce qui a poussé l'inventeur à mettre au point ce projet un peu fou : désir de reconnaissance ? Traumatisme de l'enfance ?

le dernier point est exactement celui sur lequel ma soeur s'est axée...;)

Chimère a écrit:
Et puis tu pourrais te demander quels changements une telle invention apporterait dans notre société, et quelle en est la portée symbolique...

c'est ça sûrtout qui m'a le plus motivé dans l'histoire...

merci pour ta réponse

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MessagePosté: Lun Août 29, 2005 19:30 
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Ce pauv' topic m'a l'air bien abandonné... :cry:
Bon, aller je m'y colle...

Pour situer, ce texte ( difficile d'appeller ce machin sans queue ni tête une nouvelle :roll: ) m'a été inspiré par l'émission " La tête dans les étoiles "...
Dites-moi ce que vous en pensez, ou pas...


LE GRAND AUTRE


Le Professeur décolla son œil de la lentille et leva son regard au Ciel.
La Lune ronde et pâle était tranquille et les étoiles clignotaient sereinement. La lumière pleuvait sur la terre… elle avait tracé des sourires dans la poussière, fait pousser des chevelures d’étreintes sur les roches nues.
Qui comprendrait jamais vraiment ?

Le Professeur tendit le bras et alluma l’ordinateur. Seule la lueur argentée de la Lune baignait le petit laboratoire et mouillait les silhouettes des rares meubles et des multiples appareils.
Il voulait encore écouter le Bruit… le Signe.
Click, click, click, click…Comme un crépitement étouffé, un murmure émit de loin, de si loin, d’un lointain inconcevable.
Le vieil homme se frotta les yeux, il était déjà fatigué.
Il avait attendu depuis si longtemps… qu’il ne savait plus depuis quand.
L’attente a ce charme étrange qu’elle dilue le temps, qu’elle en fait une eau tiède qui se boit et s’avale, jusqu’à ne plus exister qu’à travers les jours que l’on raye sur un calendrier, pour ne pas se boire soi-même.
Le vieux professeur avait les yeux mouillés d’attendre.
Qu’attendait-il ?
Il n’existe sur terre aucun mot pour désigner ce qu’il attendait.
Ou plutôt si, il en existe plein, tellement, trop, et qui sont tous si atrocement faux et obscènes qu’ils claquent presque aussi fort que des insultes.
Lui-même ne savait pas très bien ce qu’il attendait.
C’était quelque chose, quelqu’un, quelqu’un de vivant…
Vivant ?
Qu’est ce que c’est qu’être vivant ?
Est-ce qu’attendre c’est être vivant ? Plus vivant que les autres ? Moins peut-être ?

Bah… il secoua la tête… il attendait quelque chose, quelque chose qui existait et qui serait capable de le reconnaître en tant qu’autre existence.
Non, ce n’était pas tout à fait ça… Il était trop vieux, trop fatigué pour savoir ce qu’il attendait.
Il avait trop réfléchi.
Il en va de l’esprit comme d’un jardin, si l’on réfléchit un peu, juste assez, on obtient un beau jardin bien propret, à la française, avec des allées de buis, des rosiers blancs et rouges, avec des massifs d’hortensias, avec des bassins et des sculptures de marbre.
Mais quand on réfléchi trop, c’est autre chose… les plantes se mettent à pousser à tout va. Généralement, on n’arrive plus à s’arrêter de penser pour mettre de l’herbicide.
Alors, tout pousse : les roses, les buissons, et puis, toutes les plantes de la création : les lys, les chênes, les jonquilles, les hêtres, les ifs, les chiens-dents, les lierres, les orties…
Au final, l’esprit devient une inextricable jungle, fouillie et anarchique, et l’on n’y retrouve plus ses pensées. On s’y perd soi-même.
Son esprit avait quelque chose d’amazonien.

Donc, qu’attendait-il ?
Il n’avait pas la vanité – comme le font souvent les autres hommes – de prétendre savoir ce qu’il attendait.
Il scruta encore le Ciel et fronça les sourcils, accentuant les rides que l’érosion des ans avait sculptées dans son visage.
Pas une étoile de plus ou de moins. Le Ciel avait décidément l’air mieux rangé que son cerveau.
Pas une anomalie, pas une lueur suspecte, pas même le clin d’œil d’un neutron en perdition, non, rien…
Mais où sont-ils ?
Où sont ces milliers de grands autres que les cieux nous ont promis ?
Où sont-elles, ces créatures mystérieuses dont nous ne savons rien ?
Où est la rencontre que nous attendons ?

Il s’enflammait, arpentait son petit laboratoire en parlant à voix haute. Allongé sur une pile de livres, un gros chat roux entrouvrit son œil unique et vert, le cligna une fois, et se rendormit avec un soupir blasé.
« Où êtes vous ? » cria presque le professeur en tendant les mains vers le Ciel.
Il se sentit soudain très las. Toute cette agitation n’était pas bonne pour son corps vieux et fatigué.
Il bailla, il fallait qu’il dorme.
Déjà, sous la ligne noire de l’horizon, les doigts nacrés de l’aube tiraient sur le rideau de nuit. Des traits blonds, roses, mauves et bleu-gris fusaient des interstices à peine ouverts, noyant les étoiles lointaines dans l’argent et l’azur pâle.
Il bailla encore, éteint son ordinateur et rangea son ordinateur et rangea son télescope.
Il fallait qu’il dorme. Le jour se levait.

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MessagePosté: Mar Août 30, 2005 11:37 
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Localisation: Somewhere in the 21st century...
Sur les conseils de Chimère, je vais vous infliger une autre de mes "créations"... :roll:

#########

Céphaloptère

Bruissement de papier. Deux doigts saisissent la page. La main la repousse vers la gauche, puis reprend sa position normale. Des millions de photons émis par la lampe de chevet, propulsés à une vitesse prodigieuse, se précipitent vers les lignes imprimées à l'encre noire sur le papier, tels des chevaliers allant livrer bataille, afin d'extraire les mots de l'obscurité. Les yeux, bien que fatigués à cette heure tardive, reprennent leur marche, décryptant les mots les uns après les autres, s'attardant parfois un peu plus sur certains. Dans les profondeurs du cerveau de l'enfant, les neurones s'activent, les synapses transmettent des messages à toute allure. Grâce à eux, un véritable miracle est en train de se produire.

Au cœur de l'esprit de l'enfant, un monde naît. D'abord flou et indistinct, comme vu à travers un verre brouillé, il prend forme, de plus en plus rapidement, au fur et à mesure que les pages défilent. Les détails se précisent, le décor se met en place. Peut-être s'agit-il d'un château moyenâgeux planté au milieu d'un marécage brumeux ou d'une île désertique à proximité d'un récif de corail, d'une maison victorienne fraîchement repeinte ou encore d'une jungle inextricable peuplée d'animaux inconnus. Des personnages apparaissent, perceurs de coffres à la solde d'Al Capone, aventuriers spatiaux téméraires à la recherche d'une planète depuis longtemps oubliée, redresseurs de torts dans les plaines d'Oklahoma, jeune héroïne solitaire ou cosaques chevauchant dans la taïga. Cet univers, l'enfant est le seul à pouvoir y accéder; même en lisant le même livre que lui, il serait impossible de se le représenter avec exactitude. Car au-delà des mots, au-delà de la description de l'auteur, c'est l'imagination de l'enfant qui assimile, interprète, forme, crée. C'est grâce à elle qu'apparaît cette vision unique, ou s'immiscent quantités de détails en relation avec le passé de l'enfant, ainsi que d'autres qu'il a crées de toutes pièces. Quelques anachronismes ou incohérences ajoutés involontairement par l'enfant achèvent de donner à ce décor un caractère particulier.

Le plus étrange, c'est que cet univers n'est pas une simple image; il n'est pas statique. Au fur et à mesure que la lecture avance, les personnages s'animent, le décor évolue.

Le chevalier sauve la princesse, le hors-la-loi commet des maladresses pour que le shérif puisse le capturer à la fin de l'histoire, la méchante sorcière concocte des plans machiavéliques et diaboliques afin de faire avancer l'action, et surtout pour que le lecteur ne s'ennuie pas. A partir de simples caractères juxtaposes, la vie est apparue.

Soudain, un craquement. Il ne provient pas de l'histoire mais est bel et bien réel. L'enfant referme rapidement son livre, après y avoir glissé un papier quelconque pour marquer la page. Il est désormais bien tard, minuit est passé depuis longtemps, et l'enfant sait qu'il devrait déjà avoir rejoint Morphée. Même s'il n'est pas certain de l'origine du bruit, il se dit qu'un de ses parents s'est peut être levé, et qu'un pas a dû faire grincer le parquet. Déjà, il a éteint la lampe. Il pose son livre sur l'épaisse moquette de sa chambre, à cote de son lit, puis se glisse furtivement sous les couvertures.

Là, sa respiration ralentit peu à peu. Son cœur se calme. Enfin il glisse, sombre, tombe dans les filets du marchant de sable. Dans quelque temps, son imagination, au repos pour le moment, reprendra son activité, et l'enfant pénétrera lui même dans le monde qu'il avait créé. Il ne s'en souviendra probablement pas demain matin; tout ce qu'il saura, c'est que le soir suivant, il ira rouvrir le livre, enlèvera le bout de papier qu'il y avait glissé et reprendra sa lecture.


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