La couleur rose pour les filles, culturelle et non innée
Publiant leurs travaux dans le Journal of Developmental Psychology, deux chercheuses américaines ont montré expérimentalement que l’attirance des filles et l’aversion des garçons pour la couleur rose n’avaient rien d’inné, mais s’acquéraient culturellement à partir de l’âge de 2 ans. Certaines théories suggéraient que l’attirance des filles pour la couleur rose était instinctive, dérivant d’une ‘polarisation’ sur les couleurs vives : un avantage évolutif qui aurait permis aux individus femelles, parmi nos ancêtres, de repérer les fruits mûrs. Pour en avoir le cœur net, Vanessa Lobue, de l'Université Rutgers, et Judy DeLoache, de l'Université de Virginie, ont proposé à des bambins des deux sexes, âgés de 7 mois à 5 ans, le choix entre des babioles (attirantes) soit roses, soit d’une autre couleur.
Résultats : avant 2 ans, aucune différence remarquable. Mais à partir de cet âge, se dessine un début d’attirance pour le rose chez les filles, et un début de réticence chez les garçons. À 2 ans et demi, ces tendances s’affirment "significativement plus que par le simple fait du hasard". Précisément l’âge auquel, disent les auteurs, selon des études précédentes, les enfants commencent à parler de sexe et ‘rechercher’ des informations à ce sujet.
Le rose, symbole de féminité
"Ainsi, si la couleur rose fait partie de ce qui identifie la féminité, alors il n'est pas surprenant que les filles, à cet âge, soient attirées par elle. [Dans le même temps,] comme les garçons apprennent ce que signifie être une fille, ils se mettent à éviter tout ce qui peut éventuellement caractériser la féminité", disent les chercheuses, qui soulignent que, toutefois, cette ‘psychorigidité’ a tendance à décliner avec l'âge, puisque certains hommes portent des chemises roses...