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Citation:
Ah ! que la victoire demeure avec ceux qui auront fait la guerre sans l'aimer !
Les Noyers de l'Altenburg
Nous avons vu que les combats de Malraux commencent en Indochine avec son engagement contre les abus de la politique coloniale. Peu après, il s'engage dans la lutte contre le fascisme qui étend sur l'Europe ses ailes noires. En 1934, il se rend à Berlin en compagnie de Gide pour remettre à Goebbels une lettre demandant la libération des prétendus incendiaires du Reichstag. La même année, Malraux préside avec Gide et Paul Langevin le Comité international pour la libération de Thaelmann et des antifascistes emprisonnés, puis rejoint le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes. C'est aussi de 1934 que date le début de son amitié avec Manès Sperber, un écrivain allemand qui fuit le nazisme. Quelques mois plus tard, il rencontrera à Moscou un écrivain communiste allemand, Willy Bredel, qui vient d'être libéré d'un camp de concentration nazi, C'est de son récit que naîtra Le Temps du mépris dont la dédicace est la suivante : « AUX CAMARADES ALLEMANDS / qui ont tenu à me faire transmettre ce qu'ils avaient souffert et ce qu'ils avaient maintenu, / CE LIVRE QUI EST LE LEUR. »
Ensuite, ce fut son engagement auprès des Républicains espagnols et la publication de L'Espoir. Puis la guerre mondiale, en septembre 1939. Malraux s'engage alors dans les chars de combat, à Provins. Après l'armistice, il gagne la zone libre et travaille à La Lutte avec l'ange, son dernier roman, qui paraîtra en Suisse en 1943 (et sera réédité après la guerre sous le titre Les Noyers de l'Altenburg). Tout au long de cette année-là, il est en contact avec des réseaux britanniques et avec son frère Roland, déjà dans la clandestinité. En mars 44, Roland est arrêté par la Gestapo. Malraux s'engage alors dans le combat. Bientôt désigné sous le nom de Berger, il prend rapidement le commandement des maquis d'une zone dite « R 5 », qui comprend la Corrèze, le Périgord et le Lot : environ quinze mille hommes. « J'ai toujours été frappé de la façon téméraire dont Malraux vivait dans la clandestinité. Pendant tout le temps de l'action, il s'est installé dans des châteaux avec une garde insignifiante et il parcourait les routes sans aucune précaution 1. » En juillet, il est blessé par la Wehrmacht en entrant à Gramat, et arrêté.
Après un simulacre d'exécution, il est incarcéré à la prison de Toulouse que les Allemands abandonnent peu après 2.
En septembre, commence une autre aventure, celle de la Brigade Alsace-Lorraine (environ deux mille hommes) que Malraux commande avec André Chamson et le colonel Jacquot. De septembre 44 à février 45, la brigade s'illustre à Bois-le-Prince dans les Vosges ; à Dannemarie ; à Strasbourg contre les chars de Rundstedt ; à Sainte-Odile 3.
Après 1945, Malraux ne se battra plus les armes à la main. Une dernière fois, en 1971, il souhaitera le faire pour venir en aide aux populations du Bengale Libre. Devant les massacres perpétrés par les Pakistanais, Malraux fit savoir qu'il était prêt à aller se battre aux côtés des Bengalais et adressa une Lettre ouverte au Président Nixon, dans laquelle il évoquait « la fuite hagarde de dix millions d'êtres ravagés par la faim et par le désespoir ». Mais la Légion Étrangère qu'il voulait organiser - et qui avait reçu l'engagement de cent cinquante officiers supérieurs - ne partit pas, l'Inde d'Indira Gandhi ayant finalement obtenu l'émancipation du Bangladesh. Ce projet peut néanmoins être considéré comme le dernier combat de Malraux pour la liberté des opprimés. A la veille d'un départ qui n'eut pas lieu, il écrivait à son ami l'abbé Bockel, ancien aumônier de la Brigade Alsace-Lorraine : « Pour des raisons obscures, et si vous êtes au Sahara et moi au Bengale, nous mourrons ensemble - et sachez que vous m'aiderez à mourir noblement 4. »
Au coeur de tous ces combats, il y eut la fraternité, ce maître mot de l'oeuvre et de la vie de Malraux. Présente dans La Condition humaine, notamment lorsque Katow donne son cyanure aux deux Chinois presque inconnus qu'il veut arracher au supplice qui les attend ; présente dans L'Espoir où Garcia dit qu'elle est « une des choses les plus émouvantes qu'il y ait sur la terre 5 », la fraternité culmine dans Les Noyers de l'Altenburg, lorsque les Allemands, découvrant les Russes gazés, les emportent sur leurs épaules vers les ambulances, au lieu d'enfoncer leurs lignes. Dans cette scène hallucinante, les Allemands ne communient pas entre eux, mais avec leurs ennemis gazés, parce qu'ils ne peuvent supporter le spectacle d'une si grande inhumanité. Cela aussi, c'est l'Apocalypse de la fraternité.
1. Bergeret, H. Grégoire, Messages personnels, Éditions Bière, Bordeaux 1945, p. 194.
2. Malraux fait le récit de ces événements dans les Antimémoires, « Folio », pp. 173-207.
3. Voir le récit circonstancié de Jean Lacouture. Malraux, Une vie dans le siècle, Seuil [1973], coll. « Points Histoire », pp. 299-303.
4. Lettre d'André Malraux à Pierre Bockel datée du 4 octobre 1971.
5. L'Espoir, Folio, p. 138
Source : [url=http://www.adpf.asso.fr/adpf-publi/folio/malraux/07.html]
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Amicalement.
Stargate