Nellouille a écrit:
Kikou séb,
Tout d'abord Bienvenue à toi, moi, je voulais te remercier de faire ce métier! Car pour moi cette profession mérite beaucoup! Accompagné la famille est vraiment pas facile dans ces moments douloureux et redonner un aspect de vie à ces morts, qu'ils soient présentables c'est vraiment beaucoup de travail et de charisme! Tout le monde ne peut pas le faire! Alors je te souhaite de réussir dans ce travail car les morts on besoin de vous pour leurs derniers voyages! Et je te souhaite beaucoup de courage!
Bonne journée à toi!
Je te remercie pour ce message de bienvenue. Me remercier pour faire ce métier ? Et bien je l'accepte volontiers.
J'en saurai davantage sur tous ses aspects et apporterai des témoignages dans ses moindres détails. A en voir les débouchés, il y en a beaucoup autour de cette profession, et parfois on dresse le côté le plus noir du tableau et pourtant quand on prend le temps de lire, une des qualités de ce métier, et ça paraît bizarre, c'est qu'on doit tout d'abord aimer la vie.
Certains témoignages de ces personnes sont bouleversants et pourtant véridiques. C'est là, quand on se rend compte de cette visite, que la vie est précieuse et fragile, personne n'est invulnérable et après ces lectures, on a envie de dire : manger cette vie à pleine dents car elle a le mérite d'être vécue, aimez de toutes vos forces autant que vous pouvez, aimez sans compter.
J'ai été stupéfait par le témoignage des plasticiens thanatopracteurs : c'est un art de remodeler un visage après un accident ou autres, pour que la douleur des familles soient un peu moins douloureuses. On se rend compte de cette utilité psychologique.
On ne voit pas l'autre côté de l'amphithéatre, quand une personne est prise en charge, les parents proches qui sont un peu perdus, il y a cet art de la manière de faire, accompagné de bon sens, qui mérite aussi autant de remerciements.
Le charisme, comme le costume, se taille sur mesure ; on le devient, je pense, car il faut impérativement relativiser.
Le soutien psychologique est aussi de taille, car les personnes de ce milieu, pour certaines boîtes (et là, je vais plus me renseigner) font des débrieffings, car il n'est nulle question de se coucher le soir avec des images dures à digérer.
Le voyage, pour les défunts, c'est la dernière chose qui leur reste, et c'est là toute une panoplie respective qu'il faut utiliser, je vois le métier comme préparant un lit, une couche confortable pour un dernier sommeil éternel, et en voyant les choses, nous ressentons une certaine délicatesse et humilité devant un corps sans vie.
Nous pouvons nous dire : c'est mon ami qui nous quitte, mon épouse, ma soeur, mon frère. Après tout, ce sang qui coulait dans ses veines, est le même qui coule dans les notres. Même si nous ne le connaissons pas, intimement dans nos coeurs, nous lui rendons, en secret, un dernier hommage et humblement, nous lui disons "à très bientôt".
C'est une poésie morbide. C'est une poésie tout simplement. C'est avant tout une poésie qui invite à un perpétuel recommencement qui donne l'envie de nous retrouver.