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Les sonars des navires militaires, danger potentiel pour les cétacés
PARIS (AFP) - Quatorze baleines ont été trouvées mortes sur une plage des îles Canaries, victimes de la "maladie des caissons", peu après l'usage de sonars de navires militaires lors d'un exercice naval international dans cette zone de l'océan Atlantique, révèle la revue Nature à paraître jeudi.
Leur échouage est survenu en septembre 2002, quatre heures après l'utilisation de ces appareils de repérage sous-marins, précisent les auteurs d'un article rédigé par une équipe anglo-espagnole dirigée par Paul Jepson, de la Société de zoologie de Londres.
Dix des quatorze cétacés - des baleines dites à bec, en raison de leur morphologie caractéristique, et appartenant à trois espèces, celles de Cuvier, de Blainville et de Gervais - ont été autopsiés. Ils présentaient tous des symptômes d'accident de décompression, notamment de vastes congestions vasculaires et des hémorragies dans les organes vitaux.
Les lésions de ce type sont dues aux bulles de gaz qui se forment dans les veines en cas de brusque changement de pression ambiante. On les observe chez les plongeurs revenus trop vite à la surface.
De surcroît, ces baleines ne constituent pas les seules victimes connues. Trois dauphins de Risso, trois dauphins communs et un marsouin commun, trouvés morts parmi plus de mille cétacés échoués sur les îles britanniques entre octobre 2002 et janvier dernier, présentaient le même type de lésions, avec des cavités de 0,2 à 6 cm remplies de gaz, surtout dans le foie, et jamais décrites à ce jour en pathologie des mammifères marins.
Même si cette hypothèse ne saurait être définitivement confirmée avant la réalisation d'études complémentaires, reconnaissent les scientifiques, il semble bien que les émissions d'ondes à fréquences moyennes des sonars militaires soient à l'origine de ces cas de barotraumatismes.
Les lésions pourraient avoir été provoquées par une remontée excessivement rapide des animaux affolés à la surface, voire par l'effet physique des puissantes ondes sonores qui auraient provoqué la formation d'hémorragies micro-vasculaires dans des organes vitaux.
Seule certitude dès à présent : les cétacés, malgré leur parfaite adaptation à la vie aquatique, peuvent être victimes, tout comme les plongeurs imprudents, de la maladie des caissons.
Source : Yahoo!Actualités