Préserver l'environnement en temps de guerre

Les guerres détruisent l'environnement, rappellent les Nations-Unies qui lancent un appel à créer des lois universelles de protection de la nature.

14/11/2003 - En plus de leurs effets dévastateurs sur les populations humaines, les guerres causent des torts durables à l'environnement. S'il doit y avoir des guerres, aussi bien créer des lois qui protègent la nature. C'est le message qu'a livré le directeur du Programme des nations unies pour l'environnement (PNUE), Klaus Toepfer, à l'occasion de la journée internationale pour la prévention de l'exploitation de l'environnement en temps de guerre et de conflit armé, tenue à Nairobi le 6 novembre.

« Depuis la nuit des temps, l'environnement a souffert profondément des conflits entre les populations humaines », a dit M. Toepfer, lui-même un expert de la législation en matière d'environnement. Dès le cinquième siècle de notre ère, a-t-il rappelé, les Scythes ont brûlé la terre et pollué l'eau potable afin de retarder l'invasion des Perses. En mettant le feu à quelque 700 puits de pétrole, en 1990, les troupes iraquiennes perpétuaient donc une vieille pratique.

Selon un rapport du PNUE publié à ce sujet il y a quelques années, la combustion délibérée du pétrole avait libéré dans l'atmosphère 130 millions de tonnes de carbone. Les fuites avaient aussi contaminé les nappes souterraines. Une décennie après la première guerre du Golfe, 30 % des réserves d'eau du Koweït était toujours inutilisable. Selon l'association humanitaire Care, les dégâts liés au traitement de l'eau ont fait plus de victimes dans les années qui ont suivi la guerre de 1991. Par exemple, le nombre de cas de dysenterie amibienne est passé de 19 615 à 643 251 entre 1989 et 2000.

En dépit de quelques traités internationaux visant à protéger les cultures et les barrages, les efforts pour imposer des normes internationales en temps de guerre sont loin d'être idéales, a mentionné le directeur du PNUE. « Alors que l'humanité se surpasse quand il s'agit de mettre au point de nouvelles armes de plus en plus meurtrières, les lois et règlements internationaux visant à minimiser leurs effet sont laissés loin derrière. »

Source : cybersciences