La sonde américaine Voyager 1 aux confins du système solaire jeudi 6 novembre 2003, 9h26
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Une image de la Nasa d'une sonde Voyager WASHINGTON (AFP) - La sonde américaine Voyager 1, 26 ans après son lancement, a atteint les frontières glacées du système solaire où elle a rencontré une onde de choc massive révélatrice de la fin de l'influence du Soleil, ont expliqué mercredi des scientifiques américains.
"Quand les missions Voyager ont été lancées en 1977, nous n'aurions jamais pensé que des instruments mis au point il y a plus de 30 ans pourraient un jour explorer les confins du système solaire", a estimé Louis Lanzerotti, un expert des vents solaires et l'un des responsables de la mise au point des sondes.
Désormais à située à plus de 12 milliards de km de la Terre, Voyager 1 est l'objet de fabrication humaine le plus éloigné de notre planète, atteignant une région appelée l'héliopause, où l'influence du Soleil touche à ses limites.
Dans cette zone, les particules électriques projetées par le Soleil, connues sous le nom de vent solaire, rencontrent des gaz et poussières ionisés de l'espace intersidéral, provoquant des ondes de chocs.
Les chercheurs estiment que ces chocs surviennent aux confins du système solaire. Ils concluent que la sonde Voyager 1 a atteint cette zone après l'analyse de six mois de données transmises par l'un de ses instruments appelé le détecteur de particules à basse énergie.
"Voyager 1 nous donne l'avant-goût de l'espace intersidéral, notre première observation directe de l'activité incroyablement dynamique aux limites du système solaire", a estimé Stamatios Krimigis, scientifique en chef pour ce détecteur de particules mis au point au Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory (APL) de Laurel (Maryland).
"Quand nous avons vu (les données), nous avons été presque convaincus d'avoir atteint le choc terminal", survenant dans cette zone frontière, a expliqué M. Lanzerotti.
Les chercheurs ont aussi constaté qu'au début 2003, la région de cette onde de choc paraissait en expansion, ce qui correspondait à une recrudescence d'éruptions solaires, relatent-ils dans deux articles publiés dans la revue britannique Nature daté du 6 novembre.
Ce constat permet, selon eux, de postuler que l'héliosphère est une entité dynamique, qui connaît une expansion et une contraction en fonction du cycle d'activité solaire lui-même d'une durée de 11 ans.
"Les éruptions solaires ont dû entraîner une accélération du vent solaire, ce qui a forcé l'expansion de l'héliosphère", a expliqué M. Lanzerotti.
Les scientifiques attendent la confirmation de leurs données d'un détecteur de particules identique monté sur la seconde sonde, Voyager 2, également sur le point d'atteindre l'héliopause.
Les deux sondes de la Nasa, lancées le 20 août et le 5 septembre 1977 par des fusées Titan, devraient transmettre des données jusqu'en 2020, date à laquelle elles seront à cours d'énergie.
Une fois silencieuses, les sondes n'en continueront pas moins sur leur lancée, Voyager 1 passant dans la périphérie de l'étoile "AC+79 3888" dans la constellation de la Girafe (Camelopardalis) dans 40.000 ans et Voyager 2 rendant visite à Sirius, la plus brillante des étoiles de notre ciel dans 296.000 ans.
Les sondes emportent avec elles, à travers la Voie lactée, un vidéodisque comprenant un lot de 115 images, de sons naturels de notre planète et d'enregistrements de messages des Terriens en 55 langues, choisis par un comité présidé à l'époque par l'astrophysicien Carl Sagan.
Construites pour durer cinq ans, elles avaient pour mission d'origine de rendre visite à Jupiter et Saturne, où elles découvrirent les volcans sur Io, l'une des lunes de Jupiter, ainsi que la complexité des anneaux de Saturne au début des années 80.
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Yahoo!Actualités