La visite médicale annuelle et bi annuelle pour les plus de 40 ans, est très poussée dans plein de domaines (cardio, ophtalmo, ORL, bilans sanguins etc) mais alors en terme d'analyse psy, c'est le néant absolu.
On a 10 minutes d'entretien avec un Médecin G et si on veut lui raconter que tout va bien à la maison avec bobone, rien n'y personne ne pourra venir contredire cette affirmation.
Par contre, lorsqu'on est dans un tel état dépressif, sous cachetons en permanence, je vois MAL comment on peut continuer à être performant dans l'avion.
Et comment certains Commandants de Bord avec qui il a du voler, ne se sont pas aperçu que ce type avait un souci.
Parce que bon, faut bien comprendre que lorsqu'on passe 6h dans un cockpit assis l'un à côté de l'autre, généralement tu t'aperçois assez vite du genre d'individu avec qui tu as affaires.
Un pilote qui a l'esprit à ce point embué par ses problèmes perso, ne peut PAS raisonner ni prendre toutes les décisions qui nous incombent au quotidien, sereinement.
C'est un boulot où si t'es pas dedans, ça se voit très vite.
Je lisais que durant le briefing approche, il répondait de manière très évasive des "oui peut-être, on verra, j'espère" etc.
Je fais un briefing arrivé et on me répond des "on verra", au bout de la 3ème fois j'envoie deux gifles pour savoir si le mec est pas en train de me faire un AVC.
Nos repères dans l'aérien, ce sont des standards.
Une limite gauche, une limite droite, et tout le monde doit être dedans.
Quand quelqu'un sort de ces standards, que tout le monde connait et maitrise, il est du devoir de l'autre membre d'équipage de ramener la conversation ou l'action en cours dans ces standards.
Maintenant, j'écris ça depuis ma chambre d'hotel sous le soleil, c'est bien évidemment plus facile que je n'y étais pas.
Mais bon, je pense qu'il va y avoir deux ou trois membres de l'encadrement de chez GermanWings qui vont se faire souffler dans les bronches prochainement.
Il est utile de rappeler que nous sommes évalués tous les 6 mois, au simulateur et une fois par an en Ligne.
Et un pilote qui arrive au simu (où pendant des heures on vous balance toutes les pannes du monde, dans tous les scénarios possibles), avec la tête dans le guidon, il se fait très vite BOULER !
Surtout chez Lufthansa... C'est pas trop des rigolos.
Bref... Comme d'habitude dans l'aérien, un accident n'est jamais-jamais-jamais le fait d'une seule et unique cause.
Dans quelques mois on s'apercevra qu'il y a eu des manquements dans le suivi, qu'il y avait des signes de sous-performance lors des évaluations récurrentes, et que personne n'a tiré la sonnette d'alarme.