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Juste un détail vous parlez de chasse française ou alliée de 1940 vous savez ce que c'etait comme avions ?
Quelques biplans je suppose , non ?
Pas du tout Sésostris, les avions français et alliés étaient aussi, voire plus performants que leurs homologues allemands.
L'industrie aéronautique française était déjà à l'époque une des meilleures au monde, si ce n'est la meilleure.
Par exemple l'Amiot 143, un bombardier, emportait 2 tonnes de bombes à environ 9000m(c'était en 1935!!) d'altitude pour une vitesse de croisière de 300 km/h.
Par comparaison l'équivalent allemand, le Dornier DO 23G emportait 1 tonne de bombes, et plafonnait à 4600m avec une vitesse de 250 km/h...
Dans le domaine des chasseurs il en allait de même. Et pourtant, malgrè l'aide des anglais, avec de meilleurs avions on a réussi à perdre sur notre propre sol.
Les deux facteurs décisifs sont l'opposition de la gauche française à l'armée en général entre les deux guerres et l'opposition au sein de l'armée entre Terre et Air. Cette opposition est dû à des facteurs historiques et idéologiques.
Historique parce que plusieurs fois au XIX siècle l'armée s'est retrouvée face à la gauche lors des révolutions que celle ci tenta en 1848 et 1871. Ou lorsque l'armée appuya des coups d'état en 1799 et 1851.
Idéologique parce que par exemple en 1914, un des points du programme socialiste était de remplacer l'armée par une "milice populaire". Ce programme ne pût être mis en oeuvre puisque le pays entra en guerre cette même année. Néanmoins dès qu'ils furent au pouvoir de nouveau entre deux guerres, les forces de gauche recommencèrent leurs actions anti-militaristes, par ex une loi de 1931 amputa l'armée de 20% de ses officiers (les officiers constituant l'ossature et étant les plus longs a former dans une armée).
Ensuite militairement parlant, il n'y avait pas d'armée de l'air indépendante jusqu'en 1928. Et même à cette date, l'armée de Terre et la marine avaient réussi à obtenir de garder le controle de 128 des 134 escadrons de l'air en temps de guerre. Il en restait 16 a proprement parler pour l'air.
Jusqu'en 1936 c'est l'état major de terre qui décidait du type d'avion à employer. A savoir uniquement utile en complément de ses propres unités et non autonome. Le résultat est que l'armée de l'air était totalement incohérente à tout point de vue y compris pour le choix des aérodromes, les communications, les observations au sol. Il y avait aussi beaucoup plus d'avions disponibles que de pilotes, même en faisant voler des réservistes agés de + de 40 ans. Au moment des combats cela allait peser lourd, pas assez d'avions en vol, et de plus des pilotes moins résistants que des jeunes de 20 ans pour pouvoir effectuer beaucoup de missions avec peu de repos au plus fort des combats.
Le résultat proprement dit : lors de l’offensive de 1940, il y avait seulement 119 escadrons disponibles sur le front (sur 210 escadrons au total).
Sur ces 119 escadrons, un quart des appareils pouvaient voler faute de pilotes en nombre suffisant. Soit + ou – 40 escadrons effectifs…
Malgrè cela les pilotes franco-britanniques se sont illustrés héroïquement contre les allemands.
8 escadrons volant sur des appareils Curtiss 75A ont abbattus 220 chasseurs allemands, ne perdant que 33 des leurs.
Les bombardiers alliés ont par contre été décimés faute de communication adéquate permettant d'organiser des frappes massives et concentrées, de permettre une protection efficace par les chasseurs.
De plus l'armée de terre n'était pas bien coordonnée avec l'air, beaucoup de missions de bombardement furent inutiles ou sans timing, sans objectifs précis etc...
Bref le problème était plus d'ordre politique et de rivalités inter-armées que d'ordre technique, les avions étant très bon, les pilotes aussi.