Les peintures pariétales du Paléolithique supérieur auraient principalement été faites par des femmes. Dans un nouvel article, Dean Snow donne encore plus de poids aux résultats préliminaires qu’il a présentés en 2009, puisque 32 empreintes négatives de mains ont été incluses dans les analyses. Seules trois d’entre elles ont été attribuées à des hommes adultes. Plusieurs grottes du sud de la France et du nord de l’Espagne abritent de précieuses œuvres pariétales vieilles de 40.000 à 12.500 ans. Elles datent donc du Paléolithique supérieur. Une théorie communément admise veut qu’elles aient été peintes par des hommes adultes, voire adolescents. Cette nuance a son importance, car elle expliquerait la petite taille relative d’empreintes de mains retrouvées à côté de certaines œuvres, et qui sont considérées comme des signatures d’artiste.
Seulement voilà, des spécialistes n’approuvent pas cette idée. C’est par exemple le cas de Dean Snow, un professeur d'anthropologie archéologique de la PennState University (États-Unis). Dans une étude préliminaire publiée en 2009, il s’est appuyé sur des mesures biométriques de six empreintes en négatif de mains pour donner du poids à une autre hypothèse : les artistes du Paléolithique étaient principalement des femmes. Cependant, sa conclusion était alors difficilement généralisable, étant donné la faiblesse de son échantillonnage. C’est une des raisons pour lesquelles il a poursuivi ses travaux.
Le chercheur vient de présenter de nouveaux résultats dans la revue American Antiquity, toujours en exploitant le dimorphisme sexuel exprimé au niveau des mains chez l’Homme du Paléolithique. Pour faire court : ses conclusions n’ont pas changé ! En revanche, elles ont maintenant bien plus de poids, puisqu’un total de 32 empreintes a été pris en compte.
L’art rupestre du Paléolithique était principalement fémininDans le cadre de ses recherches, le chercheur exploite un algorithme de son cru pour déterminer le sexe du propriétaire des empreintes. Cet outil informatique se base notamment sur la longueur des mains et des doigts, mais aussi sur des ratios calculés entre les longueurs de l’index, de l’annulaire et de l’auriculaire. Résultat : 24 des 32 empreintes analysées peintes par la technique du pochoir (de la peinture était projetée par l’artiste sur sa main) appartiendraient à des femmes. Pour les huit restantes, trois étaient celles d’hommes adultes et cinq d’adolescents.
Mais au fait, comment savoir s’il s’agit bien des empreintes des artistes. N’auraient-elles pas pu appartenir à des modèles ? Deux arguments plaident en faveur de la première hypothèse. Premièrement, des peintures rupestres ont été découvertes dans des grottes parfois très exiguës, où il est donc difficile de se tenir et de travailler à plusieurs. Deuxièmement, les trois quarts des empreintes correspondent à des mains gauches, ce qui signifierait que la main droite a été utilisée pour projeter la préparation colorée (un mélange de graisse animale et de pigments comme l’ocre ou l’oxyde de manganèse). Ce détail serait à mettre en relation avec le fait que la plupart des Hommes sont droitiers. Donc oui, les artistes étaient bien souvent des femmes.
http://www.futura-sciences.com/magazine ... or=EPR-17-[QUOTIDIENNE]-20131016-[ACTU-L--art-rupestre-:-une-histoire-de-femmes-au-Paleolithique-superieur]
J'ignorais qu'il existait un dimorphisme sexuel au niveau des mains. Mais j'ai du mal mal à croire à cette théorie. Les artistes femmes, jusqu'à très récemment est vraiment peu nombreuses (elles sont aussi artistes que les hommes mais on ne les laissait pas s'exprimer). Pourquoi donc cette différence dans la préhistoire ? A mins que les sociétés n'aient été matriarcales, ce qui serait contraire à ce qui est admis habituellement.