Le maïs, génétiquement modifié... il y a 4000 ans Le maïs, l'une des plus importantes sources de nourriture de l'humanité, aurait été obtenu en Amérique par croisements sélectifs il y a des milliers d'années, alors que l'Europe était à l'âge du cuivre.
20/11/2003 - Il y a 6000 à 9000 ans, les habitants de ce que l'on appelle aujourd'hui la vallée de la Balsas, au sud du Mexique, ont domestiqué une plante fourragère, la teosinte. C'était alors une plante herbacée à plusieurs tiges portant de petits épis dont les grains étaient protégés par une solide coquille.
En cultivant la plante par croisements sélectifs, les anciens américains la transformèrent graduellement. Il y a 5500 ans, elle avait déjà des grains plus gros et il y a 4400 ans, le maïs avait déjà son apparence moderne. La plante avait tellement changé, qu'elle ne pouvait plus pousser seule à l'état sauvage et dépendait des cultivateurs pour sa reproduction.
Les auteurs d'une étude parue dans Science ne croient pas que ces changements puissent avoir été apportés par simple hasard. Les fermiers d'alors avaient des techniques plus sophistiquées qu'on l'avait cru. En comparant les gènes d'épis de maïs du Mexique avec ceux du sud-ouest des Etats-Unis, les chercheurs ont découvert que les changements reposaient principalement sur trois changements génétiques.
D'abord, une première modification génétique a réduit le nombre de tiges de la plante à une seule, surmontée de la fleur mâle au sommet et avec des épis femelles poussant sur les côtés. Le changement suivant a rendu la coquille des grains de maïs beaucoup plus molle. Avant ce changement, la plante dépendait des animaux pour disperser ses graines. Ceux-ci mangeaient les grains qui, grâce à leur coquille résistante, résistaient au passage dans leur tube digestif. Dépourvus de protection, les grains se faisaient digérés et ne pouvaient plus être disséminés dans la nature, d'où la dépendance du maïs envers le cultivateur pour se reproduire.
Le troisième changement a rapproché les grains plus étroitement sur l'épi et a modifié leur amidon. Ceci rendait le maïs vraiment intéressant pour l'alimentation humaine, particulièrement pour la fabrication de tortillas, ce qui favorisa son essor continental. Et l'essor des peuples américains.
Au cours des derniers milliers d'années, le riz en Chine, le blé au Moyen-Orient, le maïs au Mexique, ont tous été génétiquement altérés par culture sélective. Le même procédé continue aujourd'hui, expliquent les auteurs, avec des techniques plus complexes, comme le transfert de gènes d'une espèce à l'autre (OGM). Les civilisations se sont érigées sur des plantes modifiées génétiquement, poursuivent-ils, sans elles, aucune expansion démographique n'aurait été possible nulle part. Plaidoyer pour les OGM ?
Source :
cybersciences
Info ou intox ? Si c'est vrai, il y a de quoi se poser des questions sur les connaissances des "ancêtres". Il faut bien avouer que ce genre de manipulation relève d'un grand savoir-faire dans l'agriculture.