La longévité de l’ADN "inutile"
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Nos chromosomes contiennent des séquences d'ADN non codantes dont le rôle reste mystérieux.
Pendant que certains chercheurs traquent inlassablement nos gènes et les protéines qu’ils produisent, d’autres fouillent dans la ‘’poubelle’’ de notre patrimoine génétique. Comprenez cette partie de l’ADN apparemment inutile, puisqu’elle ne code pas pour des protéines, que l’on a qualifié de ‘’junk’’, d’ADN ‘’poubelle’’. Une étude publiée par la revue Science confirme que ces séquences génétiques sont importantes, même si leurs fonctions ne sont pas encore claires.
De précédents travaux menés par une équipe de l’Université de Genève sur le génome de l’homme et de la souris ont mis en évidence l’importance des ‘’séquences non-géniques conservées’’ (CNGs) et leur incroyable longévité à travers l'évolution.
Pour aller plus loin, Emmanouil Dermitzakis (Genève) et ses collègues ont comparé près de 200 CNGs dans le génome de 15 espèces de mammifères (chat, chien, cochon, musaraigne, chauve-souris, lémurien, singe, souris, porc-épic, lapin, tatou, éléphant, ornithorynque, wallaby et homme). Ils ont identifié un grand nombre de ‘’séquences non-géniques conservées’’ identiques et communes à toutes ces espèces.
«Ces séquences non codantes étaient donc déjà présentes il y a plus de 150 millions d’années» écrivent les chercheurs suisses. Ils s’interrogent sur la fonction de ces séquences au sein du génome : elles pourraient jouer un rôle de premier plan dans la conformation de l’ADN, dans la régulation et l’expression des gènes. Chez l’homme, l’ADN ‘’poubelle’’ représente 40 à 60% du génome.
Source : Sciences et Avenir