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Nous ne sommes pas les descendants partiels de Neandertal. Une étude italienne, qui a analysé l'ADN mitochondrial de différents os, est catégorique.
Notre ancêtre l'homme de Cro-Magnon a côtoyé l'homme de Néandertal il y a environ 45 000 ans. Quinze mille ans plus tard, ce dernier avait disparu. Depuis des années, les paléontologues s'interrogent sur les liens entre les deux espèces : auraient-elles pu s'interféconder ? La découverte en 1998 du squelette d'un enfant au Portugal avait soulevé la controverse : l'enfant qui vivait il y a 24 500 ans semblait porter les deux marques de Neandertal et Cro Magon.
Cependant les études génétiques récentes entre Néandertaliens et hommes contemporains ne montrent aucune ressemblance entre leurs deux ADN et penchent en faveur d'une vraie séparation entre les espèces. Mais selon le magazine britannique New Scientist qui rapporte la découverte italienne, ces études sont biaisées car elles comparent les ADN d'espèces séparées par plus de 30 000 ans. "Avec un tel décalage de générations, il est normal de ne plus trouver de ressemblances entre les individus", explique serge Lebel, paléontologue à l'université du Québec à Montréal. Pour que les preuves soient tangibles, les comparaisons devraient avoir lieu entre hommes modernes "anciens", c'est-à-dire des Cro Magnons, et des Néandertaliens vivant à peu près la même époque.
C'est ce qu'a réalisé une équipe de l'université de Ferrara, en italie. les chercheurs dirigés par Giorgio Bertorelle ont comparés les séquences génétiques de 60 européens et 20 non européens récents, 4 Néandertaliens et 3 Cro Magnons. Ils ont trouvés des différences très importantes de séquences génétiques entre hommes de Neandertal et hommes de Cro Magnon. Par contre, aucune différence notable n'a été découverte entre hommes modernes récents et hommes de Cro Magnon.
La polémique n'est cependant pas terminée. Dans le dernier numéro de la revue Nature, plusieurs experts reprochent à l'équipe italienne d'avoir peut-être négligé un facteur essentiel : la contamination des os par des séquences d'ADN contemporaines. "Il suffit de tousser sur un os pour lui donner notre ADN", poursuit Serge Lebel. Reste donc à vérifier que l'étude italienne n'a pas comparé des êtres humains contemporains avec des êtres humains...contemporains.
Source : Cybersciences.