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Bébés clones des raéliens, réalité ou supercherie?
WASHINGTON, 4 jan (AFP) - Une semaine après la venue au monde supposée de "Eve", les raéliens ont annoncé samedi la naissance en Europe d'un deuxième clone humain, sans encore en apporter la moindre preuve, ce qui renforce aux yeux de la communauté scientifique l'hypothèse d'une vaste fumisterie.
"Un deuxième bébé est né hier (vendredi). C'est une petite fille. Elle va très bien", a affirmé samedi à l'AFP la présidente de Clonaid et membre de la secte des raéliens, Brigitte Boisselier.
Le bébé est né "à dix heures du soir" dans un pays non précisé. "Il est plus petit que le premier: il fait 2,7 kg. Il est venu au monde par voies naturelles. Ses parents sont deux mamans lesbiennes de Hollande", a précisé Mme Boisselier, jointe par téléphone.
Le clonage est interdit aux Pays-Bas depuis une loi entrée en vigueur le 1er septembre dernier.
Un porte-parole du ministère de la Santé néerlandais a indiqué que si ces informations étaient avérées, les Pays-Bas interviendraient "pour sanctionner ce genre de pratique".
Le président des raéliens aux Pays-Bas, Bart Overvliet, a souligné toutefois que l'accouchement avait pu avoir lieu "dans une clinique à l'étranger".
Une nouvelle fois samedi, au motif de préserver l'anonymat des parents et de son équipe de chercheurs, Mme Boisselier n'a apporté aucune preuve de ses dires, comme cela avait été le cas pour la naissance supposée le 26 décembre d'un premier bébé clone surnommée "Eve".
De simples tests d'ADN permettraient de prouver de manière indiscutable dans les deux cas la réalité du clonage.
Le 27 décembre, la chimiste française de 46 ans avait pourtant promis d'apporter des preuves. "Vous avez encore une semaine pour retourner dans vos bureaux et me traiter de fraudeuse", avait-elle même lancé aux journalistes.
Revirement cette semaine. Les tests qui devaient avoir lieu mardi ont été "repoussés" par les parents de "Eve", a expliqué Mme Boisselier, à la suite du dépôt d'une plainte par un avocat de Floride.
Ce dernier prétend que l'enfant est un "cobaye humain" et il a demandé son placement sous tutelle judiciaire.
Basée à Las Vegas (Nevada), Clonaid a été fondée par les raéliens, une secte dirigée par un ancien journaliste français Claude Vorilhon, alias "Raël". Il professe que l'espèce humaine a été créée par clonage il y a 25.000 ans par des extraterrestres.
"Raël" a justifié la volte-face concernant les tests d'ADN. "S'il y a le moindre risque que ce bébé soit retiré à sa famille, il vaut mieux perdre sa crédibilité que de faire les tests", a-t-il dit jeudi sur CNN.
"J'ai un contrat avec les parents qui stipule qu'ils doivent accepter des tests d'ADN. On en discute toujours. Ils décideront lundi", a précisé samedi Mme Boisselier.
Mais face à cette avalanche de faire-part en panne de preuves, les scientifiques continuent de crier à la supercherie, accusant la secte de vouloir se faire de la publicité à bon compte.
"Toute cette affaire est totalement ridicule. En l'absence de toute preuve scientifique, je conclus que rien n'est vrai. Ces gens sont religieux et complètement cinglés", déclare à l'AFP le chercheur Rudolph Jaenisch, du Whitehead Institute, à Cambridge (Massachusetts).
Pour Arthur Caplan, bioéthicien à l'Université de Pennsylvanie, les excuses avancées pour ne pas faire les tests ne sont qu'un prétexte, "la dernière aiguille qui devrait faire éclater la bulle du clone".
"Je n'y crois pas. Je n'y ai jamais cru. J'ai dit la semaine dernière que je m'attendais à ce qu'ils trouvent un moyen d'éviter les tests. C'est fait", dit-il à l'AFP.
De son côté, Alta Charo, professeur de droit et de bioéthique à l'Université du Wisconsin, dénonce le "cirque médiatique" fait autour de cette affaire.
"Ce qui me trouble, c'est que (les raéliens) parviennent à obtenir une incroyable couverture médiatique en l'absence d'informations réelles, c'est-à-dire de preuves qu'il s'est passé réellement quelque chose".
Interrogée sur les incohérence de sa démarche, Brigitte Boisselier a évoqué samedi "l'inquiétude de parents" désireux de rester dans l'ombre et expliqué que ce souci prévalait sur les attaques la visant. "Cela fait quatre ans de toute façon que je suis diffamée", a-t-elle dit.