On peut lire ce qu'on veut la dedans. Voir > Henri Michaux, peintre, poète, il s'est battu contre l'idée d'une "écriture dite automatique" revendiquée quelques années auparavant par les groupes obscurs spirites et par le courant des surréalistes (groupe André Breton), pour parvenir à une écriture et une parole concrète et affirmée, notamment par la prise d'hallucinogènes visant à ouvrir temporairement les portes de son subconscient.
Extrait, (En ligne) :
https://www.cairn.info/revue-topique-20 ... ge-109.htm"ÉCRITURE AUTOMATIQUE ET LINGUISTIQUE DES HALLUCINOGÈNESOr Michaux cherche justement à écrire ou à peindre une phrase antéverbale, qui se présente sous la forme d’une matrice originelle commune à l’écriture, à la peinture et à la musique. L’écrivain a toujours rêvé de la création d’une langue à soi, d’une écriture « d’aucune langue », « sans appartenance, sans filiation » (1973, p. 31). À lire Michaux, il apparaît que cette langue rêvée correspond à une langue du corps, à un court-circuitage de la distinction entre le corps et le code, qui s’accompagne du désir d’effacer la différence entre écriture et peinture, entre lisible et visible. Michaux évoque des « signes surtout pour retirer son être du piège de la langue des autres » (1954, p. 440), pour « enfin s’exprimer loin des mots, des mots, des mots des autres » (Ibid., p. 599). Loin des mots, c’est-à-dire « par des gestes plutôt que par des signes », comme le note Michaux dans un de ses derniers ouvrages, Par des traits (1984)".