Pour également continuer à faire grandir l'édifice, ma petite pierre toute cimentée.
J'ai vécu, en deux ou trois ans, un certain nombre de paralysies du sommeil, du type paralysie hypnopompique (c'est à dire au moment de me réveiller, jamais à l'endormissement). Le sommeil, le rêve, le rêve lucide, tout ça fait partie des choses que je trouve absolument passionnante. D'où les recherches effectuées à ce sujet. D'où l'article lu au sujet de ce trouble-ci du sommeil paradoxal. D'où peut-être ma première expérience du genre. En tout cas, cela combiné au stress me semble une bonne explication pour justifier le fait que je commence à en souffrir. La deuxième option est une coïncidence. Enfin, seul le récit, court, qui suit sera fait. Parce que c'était différent de ce qui est devenu l'habitude.
Première expérience Classique au possible. J'ai l'impression de me réveiller, mais dans le noir complet, les yeux probablement fermés, et j'ai une conscience très précise de mon corps paralysé. Je ne vois rien, mais je sens qu'il y a quelqu'un à mon chevet, de petite taille. Mentalement, cette sensation se représente sous la forme d'une chose d'un noir encore plus profond que celui qui m'entoure, à la forme très très vague de silhouette. La chose s'assoit au niveau de mon diaphragme et distinctement je la sens peser. Je savais que c'était une paralysie du sommeil, mais j'ai vraiment eu affreusement peur, au point que j'aurais été immobile même non-immobilisée. Cela rend avec le recul, le dénouement un peu flou.
Les autres hallucinations des paralysies qui ont suivi, ont souvent été de type auditive. Des sons d'alarmes, de vrombrissements, etc., qui s'amplifient au possible et me tirent de ma torpeur après avoir atteint un nombre suffisant de décibels. A force de vivre ces différentes expériences, on s'habitue, et je ne ressens plus l'angoisse précédente. Souvent, j'essaie de hurler, malgré l'inutilité de la démarche les fois précédentes et malgré l'absence de peur ou de danger. Ma bouche n'émet en effet pas le moindre son et ne répond pas à la moindre sollicitation : je ne m'entends hurler que mentalement et cela n'aide pas à mon réveil. La seule chose qui est vraiment dérangeante actuellement, c'est lorsque cela se combine avec ces rêves "en cascade". Vous êtes paralysés, cela passe, et vous vous réveillez pour de bon... de nouveau paralysés. Vous attendez que cela passe, cela passe, et vous vous réveillez de nouveau... paralysés ! Le temps prend des dimensions absurdes, j'ai eu l'impression lors de ma seule expérience du genre, que les peut-être huit fois d'affilés, où je me suis soi-disant réveillée, ont duré des heures. Choses qui se retrouvent dans des rêves plus communs et plus habituels où l'on "vit" la même scène deux ou trois fois, si ce n'est plus, ou encore dans ceux où l'on pédale dans la choucroute presque au sens propre du terme (sans la choucroute). C'est le genre de sommeil que je qualifierais de fatigant.
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