Bonjour, c'est la première fois que je tombe sur un forum du genre et j'en suis fort heureux.
Voici mon témoignage, que je raconte à qui veut bien me croire depuis des années. La plupart des faits rapportés proviennent de mes parents, car j'étais vraiment trop jeune à l'époque pour me rappeler de tout ça.
Je suis né en 1980. 1984 : mes parents font l'acquisition d'une vieille maison, rue Nelson, à Outremont (quartier cossu de Montréal). La maison appartenait à un couple, dont l'homme était médecein et la femme architecte. Les deux étaient en instance de divorce et le couple battait de l'aile.
Printemps 1984 : mon père et son père (feu mon grand-père) ont les clés de la maison en main, pour une visite de routine, le couple ayant dit qu'il quitterait la semaine précédente. Ils découvrent le corps inanimé de l'homme sur le lit, dans la chambre principale. Ambulance, police, tout le tralala. Le décès est constaté : suicide par médicaments. Bon. Ça commence bien.
Quelques mois plus tard, on prend possession de la maison, et une série de phénomènes inexpliqués et terrifiants se sont produits dans les mois à venir. Je n'avais que 4 ans, mais je m'en souviens très très bien. Ce que j'ai vécu à ce moment-là a sans doute contribué à développer mon intérêt pour tout ce qui est paranormal. Voici quelques incidents en vrac (étant tellement jeune à l'époque, je ne saurais faire une chronologie exacte et détaillée, mais tout ceci est véridique, confirmé par mes parents qui sont les gens les plus terre-à-terre imaginables)...
- Tous les soirs, entre 22h25 et 22h35, des coups se faisaient entendre sur tous les murs du deuxième étage de la maison. Tous les soirs. Au début, mon père a mis ça sur le compte d'un problème de tuyauterie.
- Chaude soirée d'été (les étés sont torrides au Québec). Panne d'électricité. Bon. Mon père allume deux bougies, dans la chambre principale, dans laquelle on s'est tous réunis. La lumière que les deux bougies dégage dessine deux ronds de lumières précis et stables au plafond. Après quelques minutes, ceux-ci entrent dans une danse complètement chaotique et parcourent le plafond durant de longues minutes. Je ne me rappelle pas exactement à quoi cela ressemblait, mais les cris de mes parents seront à jamais gravés dans ma mémoire. Il y avait clairement une présence dans la chambre ce soir-là.
- Un matin, comme tous les enfants de 4 ans, je joue avec mes petites voitures, dans le hall d'entrée, devant la porte principale. Tout à coup, dans la minuscule fenêtre traversant la porte, j'aperçois un visage gris, rond, cheveux frisés, et yeux très ronds en train de m'observer. Je me rappelle être allé voir ma mère en pleurant. Celle-ci, pour me rassurer, me dit : "ça doit être les petits Grecs". Car il y avait une communauté grecque sur ma rue, dont les jeunes étaient très friands de mauvais coups. Croyez-le ou non, j'ai gobé, et jusqu'à l'âge de 9 ans, j'ai cru dur comme fer que les Grecs étaient gris. Aujourd'hui, je me rappelle du visage qui me regardait comme si ça c'était passé hier, même si ça fait 21 ans. J'écris ça et j'en ressens des frissons, encore aujourd'hui.
- Je me réveille subitement par une chaude nuit d'été (le même été), et curieusement, me voilà à quelques centimètres du plafond. Bizarre, bizarre. Je tombe brusquement dans mon lit. Cette anecdote, je la prends avec un certain recul. Je sais que parfois on fait certain rêves ou on a nettement l'impression de tomber de haut. Étant donné mon jeune âge à l'époque, peut-être était-ce ma première expérience de ce genre et cela m'a possiblement traumatisé. Mais les antécédants de cette maison et les souvenirs trop clairs de ce vol plané sont si lucides dans ma tête, que je ne peux faire autrement que de croire que j'ai lévité cette nuit-là.
- Été 1985 : un an sans incident (sauf les cognements sur le mur à tous les soirs, dont mon père s'obstinait toujours à faire passer pour un problème de plomberie - c'était une maison centenaire -). Par une soirée pluvieuse, mon père aperçoit par la fenêtre de la cour arrière la silhouette illuminée de l'ancien propriétaire, le fixant directement dans les yeux. Cri d'horreur, encore une fois gravé à jamais dans ma mémoire. Un mois plus tard, la maison était vendue et on quittait définitivement le quartier. Mon père est aujourd'hui le PDG d'une grosse compagnie très en vue au Canada et n'est vraiment pas du genre à inventer des sornettes. Encore aujourd'hui, à 55 ans, il me raconte ces histoires et les larmes lui viennent aux yeux, mais n'y croit toujours pas. Ma mère est décédée, mais elle corroborait, et elle n'était pas du genre à vouloir faire peur inutilement à ses propres enfants.
Je passe parfois encore devant cette maison, n'y remarque rien d'anormal, mais j'ai toujours une petite pensée pour ceux qui occupent les lieux ces jours-ci. Je leur souhaite de vivre en paix.
Voilà, c'était mon humble témoignage.
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