Citation:
Ca peut expliquer les contradictions entre les évangiles, même si ce que vous dîtes va à l'encontre de la doctrine officelle de l'église pour qui tous ces évangiles ne se contredisent nullement et donc peuvent être tenus pour canoniques ; suivre votre raisonnement (qui peut se tenir) c'est faire de ces évangiles des textes apocryphes, altérés par le jugement des hommes ; ça va pas plaire aux chrétiens, ça.
Mais l'orthodoxie n'a jamais considéré les Evangiles comme autre chose que des carnets de prises de notes, des témoignages écrits après les événements et rassemblés, édités par les premiers chrétiens.
Ce sont des hommes qui ont écrit cela, avec leur sensibilité et leur mémoire.
Je suis chrétien, et je n'ai rien contre l'exégèse biblique, bien au contraire.
Il n'y a pas contradiction sur l'essentiel, sur le substantiel, dans les Evangiles. L'essentiel, c'est : 1) la nature de Jésus ; 2) le contenu de sa prédication.
Citation:
En tout cas si on veut éviter tout dogmatisme d'un côté comme de l'autre, on est tous d'accord sur un point : l'église catholique, le Vatican nous cache beaucoup de choses sur la véritable existence de Jésus...
Non, pas d'accord. C'est une pure pétition de principe.
Je rappelle d'ailleurs, que, en matière christologique comme ailleurs, il est beaucoup plus facile d'être hérétique qu'orthodoxe. L'orthodoxie a défini une position particulière, qui est celle que, dans le jargon grec de la théologie, on nomme "l'union hypostatique". C'est-à-dire que Jésus, personnage concret, est défini comme "homme véritable uni à Dieu véritable".
Beaucoup sont tentés de ne retenir qu'un seul terme de l'équation.
Soit Jésus seulement homme, et c'est l'arianisme ou le nestorianisme.
Soit Jésus seulement Dieu, et c'est le monophysisme.
Une hérésie, souvent, consiste à hypertrophier un élément, et à ne retenir que celui-là.
Pour la définition d'un dogme tel que celui de l'Incarnation, il faut, malgré la croyance générale, un certain courage, une certaine audace philosophique et théologique, particulièrement lorsque une telle définition se fait à un moment où de multiples hérésies sont défendues par un très grand nombre de personnes (évêques, rois, chefs de guerre, etc).
L'Eglise a toujours défendu le contenu d'information qu'elle estime juste, et elle estime ce contenu juste, car en conformité avec l'expérience contenue dans les livres de la Bible (ancien et nouveau testaments).
Ce que je veux dire, c'est que la théologie dogmatique n'est pas l'histoire de caprices papaux ou impériaux. Le cardinal anglais Newman l'a très bien expliqué dans son oeuvre.
Citation:
quelqu'un a-t-il lu les manuscrits de la mer morte de Qumran ou de ce genre pour nous renseigner sur les origines du christianisme primitif ?
Que je sache, ces fameux manuscrits, qui ont tant fait fantasmer les ésotéristes dans les années 50 et 60, parlent principalement des communautés esséniennes (sorte de monachisme judéen).
Citation:
cela expliquerait la persistance du paganisme dans le culte chrétien ; on a concocté un mélange pour que les païens se convertissent à cette religion en y trouvant des éléments de leur ancienne religion, pour ne pas les dépayser en quelques sorte ; hypothèse qui ne suppose pas l'inexistence de Jésus ; il a très bien pu exister mais ne serait pas né le 25 décembre par exemple ; on aurait récrit sa vie de telle manière qu'il passe pour être d'une nature divine ; d'ailleurs on voit bien la persistance d'une forme d'anthropomorphisme païen dans le culte du Christ : croire que Dieu s'est réincarné dans un homme.
Marcimol95, tu dois connaître le Rameau d'Or de Frazier, qui explore précisément les anciennes mythologies, et insiste sur leur caractère solaire (culte d'Isis et Osiris, etc.).
Mais tu oublies aussi que le Christianisme a toujours professé une pleine continuité entre Ancien et Nouveau Testament. Ce que Jésus exprime à plusieurs reprises : "je ne suis pas venu abolir, mais accomplir", ou bien, plus percutant : "le salut vient des Juifs".
Citation:
En tout cas, ça n'explique pas toutes ces similitudes troublantes qui reviennent toujours, lancinantes comme des ondes rémanentes... Tous les faits et gestes de Jésus sont quasiment résumés dans ces légendes pré-chrétiennes...
D'abord, le nombre de héros et dieux des anciennes mythologies est tel qu'il est logique de trouver des formes archétypales qui se répètent à travers l'histoire.
Ensuite, tu dis que les faits et gestes de Jésus sont "résumés" dans les légendes pré-chrétiennes. Outre qu'en toute rigueur logique, cela n'empêche en rien l'histoire de Jésus d'être authentique, je dirais, et j'insisterais sur le fait que l'histoire de l'homme (concret) nommé Ieschoua, de Nazareth, a une portée théologique fondamentalement différente de toutes celles que l'on peut trouver dans les anciennes mythologies.
Amicalement,
Logos