Dunne > En fait, la plupart des cultures du monde parlent de personnes ayant la capacité à se transformer en animal : on retrouve cette croyance chez les peuples de l'Arctique, en Afrique, en Amérique du Sud, en Sibérie... C'est une pratique intrinsèquement liée à l'animisme (tel les « shamans » dont le comportement devient celui-ci d'un animal durant certains rituels).
L'exception à la règle est le loup-garou du folklore européen du Moyen-Age, qui lui était plutôt envisagé dans un contexte chrétien, le loup-garou étant perçu comme une âme damnée, une personne ayant recours à la sorcellerie, ou comme un « revenant en corps » indistinct (à l'image du vampire).
Dunne a écrit:
J'ai entendu parler de metamorphes dans la culture Amérindienne, bien qu'ils soient un sujet complètement tabou (je me permet d'insister sur le complètement).
Mouaif.
Pas si tabou que ça, puisqu'un grand nombre de folkloristes ou spécialistes de la culture indienne se sont penchés sur cette croyance (Raymond Friday Locke et Marika Kriss sont les plus connus, cette dernière étant elle-même native-américaine). C'est un phénomène qu'on appelle le
skin-walking chez les amérindiens du Sud des USA (Navajos, Hopis, Anasazis, etc), en allusion au fait que les personnes qui se transforment sont supposées revêtir la peau ou la fourrure de l'animal.*
Le
skin-walking est généralement lié à la magie et à la sorcellerie, la personne qui se dote de ces pouvoirs le fait en enfreignant les tabous sociaux et naturels, c'est pour cette raison que les amérindiens n'aiment pas trop en parler. Mais ce n'est pas bien différents des papys de nos campagnes qui rechignent à aborder le sujet des magnétiseurs ou des rebouteux.
* L'idée de l'endossement d'une fourrure ou d'une pelisse d'animal comme source du pouvoir du métamorphe se retrouve d'ailleurs très curieusement aussi dans les croyances médiévales européennes.