Les bactéries au garde-à-vous

Au service de l'armée américaine, des chercheurs ont créé des bactéries productrices de carburant pour missiles.

Etats-Unis

12/02/2004 - Une équipe de scientifiques financés par l'armée américaine a créé une souche de bactéries capables de produire un carburant pour la propulsion de missiles. La recherche n'en est qu'au stade préliminaire, mais les chercheurs ont bon espoir de transformer leurs microorganismes en de mini-usines qui convertiront de grandes quantités de molécules de sucre en butanetriol. Actuellement, ce composé chimique se vend 40 $ US la livre aux États-Unis. Grâce aux biotechnologies, le coût pourrait chuter à 15 $ US la livre.

Chaque année, l'armée américaine achète 15 000 livres de butanetriol. Mais si les chercheurs arrivent à réduire le prix suffisamment, la demande pourrait grimper jusqu'à 180 000 livres par année. En effet, parce que le butanetriol coûte si cher, l'armée américaine utilise encore beaucoup de nitroglycérine, un produit hautement volatil et dangereux, mais efficace et abordable. Depuis plus de 100 ans, les chimistes tentent de trouver des produits de remplacement pour la nitroglycérine, mais aucun ne s'est avéré économiquement compétitif.

Dans le cadre de ses travaux, l'équipe de recherche a ajouté des gènes aux bactéries Escherichia coli et Pseudomonas fragi. Grâce à cette mutation forcée, les organismes se sont mis à produire du butanetriol à partir de simples molécules d'hydrates de carbone trouvés dans le sirop de maïs ou dans la betterave à sucre.

En plus de coûter moins cher, la production de butanetriol à l'aide de micro-organismes serait aussi plus écologique que les méthodes traditionnelles, affirment les chercheurs. Plusieurs environnementalistes se sont toutefois dits outrés à l'idée qu'on puisse qualifier de « vert » un produit chimique utilisé pour la propulsion d'armes.

Source : cybersciences